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Est-il souhaitable de réaliser tout ce qui est techniquement possible ?

Publié le 12/02/2005

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Ce n'est pas parce qu'on peut réaliser techniquement quelque chose qu'il est légitime de le réaliser. La technique est amorale.   Le clonage est-il légitime? Depuis plusieurs années, on a la possibilité technique de cloner des êtres humains, c'est-à-dire de reproduire à l'identique n'importe quel individu. Est-il pour autant légitime de le faire? Le clonage d'êtres humains soulève de lourdes objections d'ordre éthique, notamment en raison du fait qu'il rabaisse les êtres humains ainsi créés au rang d'objets. Il y a des techniques de destruction L'on a observé que les plus grands progrès techniques étaient réalisés pendant les guerres. La course à la puissance militaire à toujours été l'un des moteurs du développement technique. C'est ainsi que sont élaborées les techniques de mort, les inventions comme les bombes, créées expressément pour détruire et tuer. La technique n'est pas maîtrisée Certaines techniques, même instituées au service de l'homme, peuvent finir par se retourner contre lui.

Ici, il s'agit de se questionner sur la valeur de la technique. Tout est-il acceptable, voire souhaitable, sous prétexte que cela est possible techniquement parlant ? Au nom de quoi peut-on avoir le sentiment que tout ce qui relève de la technique est nécessairement un progrès ? Faut-il laisser faire la technique comme si elle ne nous apportait que des bienfaits ? Il y a derrière cela une sorte d'idéologie de la technique qui peut conduire à une confiance aveugle dans le progrès. D'ailleurs, ne dit-on pas qu'on n'arrête pas le progrès ? Que celui qui refuse les avancées de la technique est un réactionnaire ou un passéiste ? On va même jusqu'à porter un jugement presque esthétique sur la technique en estimant que " c'est beau la technique "... formule très ambiguë lorsqu'on s'y attarde. Alors faut-il assister passivement au développement de la technique ? Limiter ce développement est-il le signe d'un archaïsme, d'un passéisme ? Songez à des exemples précis pour illustrer votre analyse. Le roman de Mary Shelley, Frankenstein met en scène un rapport prométhéen à la technique que vous pouvez exploiter. Demandez vous également si l'on peut manipuler sans conséquences le génome humain comme s'il s'agissait d'un vulgaire objet.

« Le clonage est-il légitime?Depuis plusieurs années, on a la possibilité technique de cloner des êtres humains, c'est-à-dire de reproduire àl'identique n'importe quel individu.

Est-il pour autant légitime de le faire? Le clonage d'êtres humains soulèvede lourdes objections d'ordre éthique, notamment en raison du fait qu'il rabaisse les êtres humains ainsi créésau rang d'objets. Il y a des techniques de destructionL'on a observé que les plus grands progrès techniques étaient réalisés pendant les guerres.

La course à lapuissance militaire à toujours été l'un des moteurs du développement technique.

C'est ainsi que sontélaborées les techniques de mort, les inventions comme les bombes, créées expressément pour détruire ettuer. La technique n'est pas maîtriséeCertaines techniques, même instituées au service de l'homme, peuvent finir par se retourner contre lui.

Ainsi,les industries polluantes mettent-elles en danger l'homme en détruisant son environnement.

De même,l'utilisation de l'atome présente-t-elle des risques qui ne sont pas toujours bien maîtrisés, comme la productionde déchets radioactifs. La technique et la science ont apporté d'indéniables progrès à l'humanité.

Il n'est pas question de revenir enarrière.

La question qui se pose alors est une question d'ordre moral : tout ce que l'ingéniosité humaine estcapable d'imaginer et de réaliser concrètement, grâce au développement gigantesque des sciences et destechniques, doit-il être réellement voulu pour l'humanité ou faut-il savoir renoncer à concrétiser des inventionsau nom de la morale ? C'est le problème aujourd'hui, par exemple, du clonage humain, du génie génétique.Kant a mis l'accent sur les dangers d'un apprentissage technique qui privilégie l'acquisition d'un savoir-faire etl'emploi des moyens nécessaires pour atteindre le but à réaliser, mais qui néglige la formation du jugement etde la réflexion sur la valeur des fins poursuivies.

Les impératifs techniques ne sont pas des impératifscatégoriques : ils sont au service de l'intérêt, et ne disent rien sur la valeur du but visé.

«Il ne s'agit pas desavoir si le but qu'on se propose est raisonnable et bon, mais de déterminer ce qu'il faut faire pour l'atteindre», écrit Kant dans les Fondements de la métaphysique des moeurs.

Ce qui signifie que la technique faitabstraction de la conscience morale.L'intérêt, l'efficacité valent-ils d'être universellement désirés ? Ils sont les signes distinctifs de la puissancetechnique et, en ce sens, n'obligent jamais légitimement le sujet qui se définit toujours comme un sujet moral.On s'interroge en fait sur la valeur du progrès.

On sait – ne serait-ce que par expérience – que tout ce qui esttechniquement possible n'est pas nécessairement bon pour tous les hommes.

L'homme joue à l'apprenti sorcieret son «jeu» n'est pas neutre.

Il témoigne d'une idéologie, implicite ou explicite.

Limiter la puissance techniqueou ne pas la limiter reste essentiellement un problème politique, le projet du monde dans lequel on souhaitevivre.• La technique, parce qu'elle fait passer la science aux actes, pose le problème de la finalité — voire de lamoralité de la science : l'arme nucléaire, par exemple, est-elle seulement la perversion d'un pur et innocentdésir de connaître ? ou bien, la science est-elle responsable, dès son principe, des terrifiantes applicationsqu'on en peut faire ?• Les dangers que font aujourd'hui courir à l'humanité les progrès techniques (cf.

également les manipulationsgénétiques) mettent-ils en cause l'usage qu'on fait de la science ou la science elle-même ? « L'esprit humain,déclarait Auguste Comte, doit procéder aux recherches théoriques en faisant complètement abstraction detoute considération pratique » (Comte, Cours de philosophie positive, 1830/1842).

Mais est-il possible, et sioui, est-il légitime de procéder de la sorte ? Quelle que soit votre réponse, la question est incontournabledans tout devoir tournant autour de la valeur de la science. [Conclusion] Le sujet nous demande si l'on doit développer de manière illimitée les sciences et les techniques, sans sesoucier des conséquences de l'instrumentalisation du monde mais aussi de l'homme que ce développemententraîne – car rien n'échappe à la technique, pas même l'homme.

On peut répondre de deux façons.

Soit l'on yvoit, comme Freud, une course mortelle autodestructrice.

Soit l'on considère, comme François Dagognet, que«les techniques sont en règle générale plus libératrices que captatrices. »

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