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La spontanéité est-elle synonyme de liberté?

Publié le 03/04/2005

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L'action spontanée, c'est l'action qui ne repose pas sur la conscience réfléchie.  La spontanéité comme affirmation de soi en dehors de toute contrainte est-elle le seul critère de la liberté ?  N'y a-t-il pas d'autres formes possibles de liberté ?  Ne peut-on pas dire que la liberté conçue comme l'entend Calliclès, c'est-à-dire comme affirmation sans limite de sa force, revient, en définitive, à être esclave de sa volonté de puissance ?  Ici se pose donc la question des critères d'une liberté authentique.

  • 1) Le mot "spontané".
  • 2) Spontanéité et liberté
  • 3) De la spontanéité des actes libres.

« naïvement «que l'homme trouble l'ordre de la nature plutôt qu'il ne le suit, qu'il a sur ses propres actions un pouvoirabsolu et ne tire que de lui-même sa détermination» (id., p.

133).

Être libre, selon Spinoza, ne saurait être "agirspontanément"., mais au contraire prendre conscience qu'une telle spontanéité d'un être est toujours illusoire ausein de la nature, où tout est nécessité. Spinoza: J'appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature ; contrainte, celle qui est déterminée par une autre àexister et à agir d'une certaine façon déterminée.

Dieu, par exemple, existelibrement bien que nécessairement parce qu'il existe par la seule nécessité desa nature.

De même aussi Dieu se connaît lui-même librement parce qu'ilexiste par la seule nécessité de sa nature.

De même aussi Dieu se connaît lui-même et connaît toutes choses librement, parce qu'il suit de la seulenécessité de sa nature que Dieu connaisse toutes choses.

Vous le voyezbien, je ne fais pas consister la liberté dans un libre décret mais dans unelibre nécessité.Mais descendons aux choses créées qui sont toutes déterminées par descauses extérieures à exister et à agir d'une certaine façon déterminée.

Pourrendre cela clair et intelligible, concevons une chose très simple : une pierrepar exemple reçoit d'une cause extérieure qui la pousse, une certainequantité de mouvement et, l'impulsion de la cause extérieure venant à cesser,elle continuera à se mouvoir nécessairement.

Cette persistance de la pierredans le mouvement est une contrainte, non parce qu'elle est nécessaire, maisparce qu'elle doit être définie par l'impulsion d'une cause extérieure.

Et ce quiest vrai de la pierre il faut l'entendre de toute chose singulière, quelle que soitla complexité qu'il vous plaise de lui attribuer, si nombreuses que puissent être ses aptitudes, parce que toute chose singulière est nécessairement déterminée par une cause extérieure à existeret à agir d'une certaine manière déterminée.Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, pense et sachequ'elle fait effort, autant qu'elle peut, pour se mouvoir.

Cette pierre assurément, puisqu'elle a conscience de soneffort seulement et qu'elle n'est en aucune façon indifférente, croira qu'elle est très libre et qu'elle ne persévèredans son mouvement que parce qu'elle le veut.

Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder etqui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui lesdéterminent.

Un enfant croit librement appéter le lait, un jeune garçon irrité vouloir se venger et, s'il est poltron,vouloir fuir.

Un ivrogne croit dire par un libre décret de son âme ce qu'ensuite, revenu à la sobriété, il aurait voulutaire.

De même un délirant, un bavard, et bien d'autres de même farine, croient agir par un libre décret de l'âme etnon se laisser contraindre. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 À quoi est due l'illusion humaine de la liberté pour Spinoza ?2 En quoi consiste la vraie liberté pour Spinoza ?3 Quelle conception de la liberté Spinoza réfute-t-il ? Réponses: 1 - À l'ignorance des causes qui déterminent les pensées et les actions humaines.2 - Elle consiste à agir en fonction de sa nécessité propre, ce qui pour l'homme signifie être conscient des causes.3 - La liberté de la volonté fondant la liberté de choix ou « libre arbitre «, thèse défendue par Descartes. • L'idée d'une liberté-spontanéité de la volonté ne doit pas être confondue avec :– la spontanéité qui exclut la réflexion : la liberté suppose, au contraire, une conscience qui s'autodétermine ;– la spontanéité-imprévisibilité : la vraie liberté n'est pas une spontanéité que rien ne détermine, mais le pouvoir des'auto-déterminer en éclairant ses choix par la connaissance.

Telle est la leçon de Descartes : "D'une grande clartéqui était en mon entendement a suivi une grande inclination en ma volonté".

(Méditation, IV).

Agir librement n'estpas alors faire n'importe quoi, mais choisir intelligemment.

Une telle conduite n'est pas nécessairement imprévisiblepar une autre intelligence.. »

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