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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

Publié le 01/04/2004

Extrait du document

conscience
 
Analyse du sujet

·        Le mot « conscience « vient du latin cum scientia qui signifie « accompagné de savoir «. Être conscient, c’est en effet agir, sentir ou penser et savoir qu’on agit, qu’on sent et qu’on pense. Le fait d’être conscient constitue donc pour l’homme un événement décisif qui l’installe au monde et lui commande d’y prendre position. Car l’homme, dans la mesure où il est conscient, n’est plus simplement dans le monde, chose parmi les choses, vivant parmi les vivants. Il est au contraire devant le monde et, dans ce vis-à-vis, le monde se constitue pour lui comme monde à connaître, à comprendre, à juger ou à transformer. Le monde est ainsi mis à distance et tout l’effort de penser ou d’agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l’homme et du monde, instaurée par la conscience.
·        Mais ce n’est pas seulement du monde que l’homme se trouve ainsi exilé. La proximité de l’homme à lui-même est tout aussi problématique. Car, d’une part, la conscience qu’il a de lui-même à travers ses actes, sentiments ou pensées, ne lui en livre pour autant pas nécessairement l’intelligibilité. D’autre part, l’expérience du remords, du regret ou de la souffrance en général met à jour les contradictions qui l’habitent, dont la moindre n’est pas d’avoir à admettre comme siens des actes, sentiments, ou pensées sans pourtant s’y reconnaître.
·        Si la conscience est ce grâce à quoi je me connais, ou je crois me connaître moi-même, mais également mes idées, mes actes, mes sentiments, il se pose alors le problème de la coïncidence entre mon être et l’image que j’en ai dans ma conscience. Il ne s’agit pas tant de savoir si je peux me connaître que de savoir si la représentation que je me fais de moi-même par la conscience est adéquate à ma propre essence.
Problématique
Y a-t-il conformité entre ce que j’ai conscience d’être et ce que je suis réellement ? C’est donc la question de la connaissance de ma propre essence qui est ici en jeu.
Est-ce que la conscience me permet d’accéder à une connaissance authentique de mon être ? Ne suis-je pas ce que je pense ? En tant qu'homme, je suis un être pensant et conscient. Toute conscience étant intentionnalité, rien de ce que je suis ne devrait m'échapper.
 

conscience

« [Le moi n'existe à mes yeux que parce que j'en ai conscience.

Je suis donc ce que j'ai conscience d'être.

Il est impossible de penser sans avoir consciencede penser.

Ce qui est inconscient ne renvoie plus à la pensée mais au corps.

Avoir conscience de ce que je suis, c'est avoir conscience que j'agis.] Immédiateté, transparence et unité de la conscience font que je suis bien celui que j'ai conscienced'être 1) La transparence de la conscience.Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.

Un simple regard, une simpleintrospection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avecla conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref, la conscience est transparente à elle-même.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention oud'une attention insuffisante.

En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avecl'objet.L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du mondeextérieur, je quitte le domaine de la certitude.Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lisdans ma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une véritéreconnue par elle avec évidence comme telle. 2) L'immédiateté de la conscience.D'autre part, ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à elle-même, c'est l'immédiateté.

Nulintermédiaire, nulle médiation, la conscience se donne immédiatement.

Pour Descartes, la vérité se saisit dansle présent et plus précisément dans l'instant.

En effet, c'est au moment où je prononce « je suis, j'existe »que cette proposition est vraie.

C'est dans l'instant où elle se donne que je l'éprouve dans sa vérité.

Leprésent est la seule chose qui échappe au doute.

Il se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose lamémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de la reconstruction qu'elle implique.

Seul, le présent estce qui peut signifier cette immédiateté.

Le présent est le temps de la vérité de la conscience. 3) L'unité de la conscience.Par-delà la multiplicité de ses affections, la conscience est ce qui se présente comme quelque chose d'unique.Le vécu peut se présenter sous des formes multiples, les réactions devant des situations diverses, voireidentiques, peuvent être différentes, mais en dépit de ces différences, il s'agit de mon expériences, de monvécu.

La multiplicité ne prend sens que sur fond d'unité de la conscience.

Ainsi Descartes, dans la « DeuxièmeMéditation » reconnaît qu'il existe des facultés diverses et multiples : l'entendement, la volonté, l'imagination,la sensibilité.

Mais ces facultés sont toutes déduites à partir de l'unité du cogito.

La conscience s'apparaîtdonc à elle-même comme fondamentalement unique & identique.

Elle joue comme pouvoir unificateur.

C'estcette unité de la conscience qui assure l'accès à la personne.

Kant écrit : « Posséder le JE dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tousles autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne ; etgrâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuventlui survenir, il est une seule et même personne, cad un être entièrementdifférent, par le rang et la dignité, de choses, comme le sont lesanimaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise.

» («Anthropologie du point de vue pragmatique »). Je suis celui que j'ai conscience d'être.

Une pensée inconscienteest absurde.

L'inconscient, c'est le corps.Alain, professeur de philosophie, journaliste, écrivain se consacre à ladiffusion d'une pensée rationaliste qui réfute les courants à la mode auprofit de la « grande philosophie » traditionnelle, représentée, selon lui,par Platon, Descartes, Hegel, Comte.

Il considère la philosophie commeun instrument de libération où l'esprit maîtrise l'imagination et lesdésordres de la passion.

Cette victoire de la raison, qui est toujours àrecommencer, passe par la soumission du corps et le rejet des inerties« qui, si on n'y prend garde, prennent le masque de la pensée.

»Aussi Alain refuse-t-il, chaque fois qu'il a à s'exprimer sur ce point, lacroyance à l'inconscient.

Dans « Eléments de philosophie », il écrit : «L'inconscient est une méprise sur le moi, c'est une idolâtrie du corps.On a peur de l'inconscient ; là se trouve logée la faute capitale.

Un. »

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