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Suis-je l'esclave de mon corps ?

Publié le 10/03/2004

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esclave
La mort est ainsi conçue comme une libération de l'âme qui se défait de son corps et peut alors graviter dans les sphères intelligibles du monde des Idées. Le corps est périssable et l'âme immortelle. Le corps est tyrannique parce que périssable : il a des besoins nécessaires comme il a des caprices. La domination du corps passe par une haine du corps, simple enveloppe corporelle temporaire.   - Selon saint Augustin, il y a une dualité originaire entre corps et esprit qui remonte au péché originel, une vérité de foi. La notion de péché originel désigne la faute du patriarche de l'humanité dont les conséquences pèsent sur tous ses descendants. « De l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas », voilà en quoi consiste la faute d'Adam. Le péché originel n'est autre que la désobéissance à ce commandement commis par le premier homme qui s'est préféré lui-même à Dieu, il a voulu devenir Dieu à la place de Dieu. Ayant péché, il perd cette grâce, sa nature se trouve donc déchue et son corps à jamais souillé. De plus, saint Augustin assimila le péché originel à un péché de la chaire.

Un esclave se caractérise par deux aspects : - l’absence de liberté et la dépendance absolue d'un maître dont il est la propriété ; - une liberté dans un état de dépendance totale vis-à-vis de quelqu'un ou de quelque chose et ne dispose pas librement de soi. Mais parler en ces termes reviendrait à caractériser l’âme et le corps, ou l’esprit  et le corps, comme deux entités indépendantes ou autonomes, et dont l’une serait la propriété de l’autre. Si le corps gouverne entièrement seul, ce n’est là la preuve de l’existence du monisme. Cela traduit plutôt des troubles neurologiques : une personne souffrant de la maladie neuro-dégénérative de Parkinson est l’esclave de son corps. À l’opposé, si l’esprit seul gouverne, son unique terrain d’action entièrement indépendant par rapport au corps est le domaine des idées. Mais penser requiert le corps. Il peut aussi y avoir des raisons médicales : une personne atteinte de la maladie de Charcot est l’esclave de son esprit.

Problématique : Caractériser le rapport au corps comme un asservissement, cela décrit-il la domination néfaste du corps indépendant de l’esprit, qui semble difficilement efficiente, ou au contraire traduit-il implicitement une haine originaire du corps ?

esclave

« - Le dualisme en philosophie remonte à Socrate et consiste en l'idée de la division dumonde en un monde visible et en un monde intelligible.

Dans le monde visible, le corpsest en proie aux besoins non nécessaires et superflus, et aux désirs les plus insatiables.C'est pourquoi la mort ne fait pas peur au philosophe socratique.

Le corps est le symbolemême de la finitude.

La mort est ainsi conçue comme une libération de l'âme qui sedéfait de son corps et peut alors graviter dans les sphères intelligibles du monde desIdées.

Le corps est périssable et l'âme immortelle.

Le corps est tyrannique parce quepérissable : il a des besoins nécessaires comme il a des caprices.

La domination du corpspasse par une haine du corps, simple enveloppe corporelle temporaire. - Selon saint Augustin, il y a une dualité originaire entre corps et esprit qui remonte aupéché originel, une vérité de foi.

La notion de péché originel désigne la faute dupatriarche de l'humanité dont les conséquences pèsent sur tous ses descendants.

« Del'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas », voilà en quoi consiste la faute d'Adam.

Le péché originel n'est autre que la désobéissance à ce commandement commis par lepremier homme qui s'est préféré lui-même à Dieu, il a voulu devenir Dieu à la place de Dieu.

Ayant péché, il perdcette grâce, sa nature se trouve donc déchue et son corps à jamais souillé.

De plus, saint Augustin assimila lepéché originel à un péché de la chaire.

Pour ne pas être l'esclave de son propre corps, et donc du péché, du diable,il faut le haïr et vénérer l'âme salvatrice. 2 – Qu'est-ce qui est asservi au corps ? - Est-ce le « je » grammatical auquel nous croyons tous ? Dans ce cas, noussommes des corps… vivants.

L' « esprit de gravité » est cette force qui selonNietzsche a enseigné aux hommes de vénérer le moi qui est une créationtardive et secondaire.

L'esprit de gravité a réussi à faire croire aux hommesau je, au moi, qui sont des tournures grammaticales et qui, réellement,n'existent pas.

C'est pourquoi il domine le monde.

Nietzsche peut dire à lasuite de Pascal : le moi est haïssable car le moi n'existe pas. Pascal reprend ici un thème cher aux moralistes chrétiens.

À l'origine del'injustice se trouve le « moi », épicentre d'un amour-propre qui voudrait quetout le flatte.

C'est précisément en cela que l'on doit le haïr.

En se faisant «centre de tout », c'est-à-dire point de référence ultime du jugement, ilpervertit toutes les valeurs.

Le « moi » est donc coupable de s'entretenirdans une illusion volontaire.

Il trouve en cela un point d'appui dansl'imagination, qui masque notre inconsistance pour alimenter le jeu de l'amour-propre.

Échapper à l'injustice du « moi », égocentrique par définition, ce seraau contraire se penser comme créature de Dieu et membre de Jésus-Christ. - Selon Rousseau, l'homme est un être qui se perfectionne.

Au fil de l'histoire,des ajouts viennent s'intégrer à son essence.

L'amour de soi est naturel etsain, tandis que l'amour propre est le résultat néfaste de la vie en société.

Ilapparaît avec la vanité, la jalousie, le besoin de considération.

C'est alors lerègne des apparences et les prémisses de l'état de guerre de tous contre tous.

Rousseau analyse la sociétéprécisément au moment où les passions gouvernent, autrement dit quand l'amour propre est roi.

Les espritsgouvernés par l'amour propre sont asservis aux besoins insatiables des corps.

Rousseau décrit un hédonisme pousséà son paroxysme. 3 – Le souci du corps - Selon Spinoza, un renversement est nécessaire : « Nul ne pourra comprendre l'Esprit humain lui-même de manièreadéquate, autrement dit distincte, s'il ne connaît d'abord la nature de notre Corps ».

La réalisation de notre « findernière » consiste à s'intéresser à notre corps, au corps humain, avant l'esprit humain.

Toutefois, il n'en est rien,car justement l'esprit humain ne peut pas percevoir de lui-même la nature de son corps car « l'esprit humain ne connaît pas le corps humain ».

La seule idée adéquate du corps humain est Dieu (ou la Nature) en tant qu'il estaffecté d'un très grand nombre d'autres idées, et non en tant qu'il constitue la nature de l'esprit humain.

Du pointde vue ontologique, en Dieu, on ne se sauve qu'en connaissant son corps.

Du point de vue éthique, en l'homme, onne se sauve qu'en renonçant à connaître d'abord son corps pour commencer par essayer de connaître d'abord Dieu,puis la nature de cette connaissance, et enfin, le corps humain et corollairement l'esprit humain.

Connaître soncorps passe par la recherche de l'harmonie avec la Nature car la Nature est la mesure de toute chose. - Nietzsche.

La pensée est au service du corps.

Si le corps agit, c'est qu'il est source de pensée et d'action.Comment pourrait-il vouloir sa propre perte ? Nietzsche répond que le corps se retourne contre lui-même lorsqu'ilsent que son essence créatrice est étouffée.

Le corps suicidaire a créé des fables et des fictions, comme cellesd'un esprit sans corps, d'une rationalité et d'un esprit pur au service de sa mise à mort.

Briser ce faux dualisme et. »

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