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Suis-je l'esclave de mon inconscient ?

Publié le 01/01/2004

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esclave

 Problématique: Ce sujet met immédiatement l'accent sur la notion d'inconscient: au lieu de la faire apparaître au cours de la dissertation, lors d'une analyse critique de la conscience et de ses fausses prétentions, vous devez immédiatement préciser sa nature, en vous référant essentiellement à l'oeuvre de Freud. Le problème soulevé par cette question ainsi que le développement de votre devoir reposent sur la manière de comprendre le terme \"esclave\": il n'y a d'esclavage au sens propre que lorsqu'un individu dépend intégralement d'un autre individu, donc d'un être différent de lui-même sur lequel il ne peut pas agir. En conséquence, je ne suis l'esclave de mon inconscient que dans la mesure où je l'identifie à ma conscience: dans ce cas seulement, l'inconscient est autre que moi-même. Pourtant, je parle de \"mon\" inconscient, et la cure analytique suggère la possibilité d'agir en quelque sorte sur l'inconscient. Vous devez donc analyser les rapports qui existent entre le moi conscient, l'inconscient et moi-même, comme totalité qui ne se réduit pas au moi conscient. Analyse du sujet – Le sujet met en relation le « je » et l'inconscient à travers la notion d'esclave. On se demande si cet esclavage permet de caractériser ou définir le « je ». – « Je » : le moi, la personne, le sujet, déterminé par la conscience, la liberté et la singularité. Cette conscience ou ce moi peut s'appréhender à partir du moi substantiel (substance pensante ou corporelle), du moi empirique (ce qui m'est donné par l'introspection, la sensation et les souvenirs) ou du je transcendantal (la condition de la liaison de mes représentation en une unité et du divers de l'intuition).

esclave

« le remarque Descartes ( Discours de la méthode et Méditations métaphysiques ) tout le reste peut être saisi. Sans clarté dans le moi, tout reste obscur. – Dès lors, il est impossible que l'inconscient intervienne d'une quelconque manière dans la subjectivité, elle même absolument libre, comme mouvement de pose de soi-même par soi-même.

Elle est le contraire de laservitude, qui supposerait que le « je » sois posé par un autre que lui, ce qui est contradictoire avec le conceptde subjectivité.

C'est pourquoi c'est la liberté qui définit le sujet comme le remarque Hegel.

Cette liberté qui estcelle de l'homme, Hegel nous montre qu'elle provient de sa pensée et de l'écart qu'elle est susceptible de poser àl'égard du désir ( Propédeutique philosophique ) : l'homme étant un être qui pense, réfléchit, il est capable d'instaurer un écart entre ce qui se passe à l'extérieur de lui et les conséquences qu'il en tire.

Autrement dit,l'activité de pensée qui caractérise l'homme fait que celui-ci n'est jamais passif à l'égard de l'extériorité.

"Lescirconstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même" : l'hommedécide toujours d'admettre ou non telle ou telle circonstance comme déterminante.

Or, le désir ou le mobile, estextérieur à l'homme lui-même, il le subit de par sa nature sensible.

Mais comme être pensant, on peut toujoursne pas tenir compte de ce qui nous arrive.

Tenir compte de telle ou telle circonstance, c'est toujours un effet denotre liberté. – On voit donc ici que dire que je suis l'esclave de mon inconscient, c'est justement me nier comme un « je ».Cette expression est donc une contradiction dans les termes.

Cependant, ne faut-il pas distinguer entre laconscience de soi la connaissance de soi ? Le fait que je sois conscient de moi est-il suffisant pour me dire queje consiste en une conscience ? La conscience n'est-elle pas, plutôt que l'essence du sujet, une de sespropriétés, peut-être superficielle ? II-La conscience a une origine : à ce titre est dépend de formes inconscientes de l'existence et doits'interpréter à partir de celles-ci. – En effet, si la conscience est un fait, cela ne signifie pas qu'elle est le fait fondamental et premier à partir duquel tous les autres doivent être pensés.

C'est ce que remarque Nietzsche dans Le Gai savoir .

La conscience est superflue à l'égard de la vie.

Toute la vie aurait pu se dérouler sans avoir besoin de ce miroir qu'est laconscience.

La conscience n'ajoute rien aux actions du vivant.

L'origine de la conscience doit donc êtreexpliquée à partir d'un besoin de communiquer que les hommes ressentent car ils sont les êtres les plus faibles.La conscience est signe de faiblesse, elle est signe du besoin de l'autre.

La communication suppose alors unlangage commun qui développe la conscience réciproque et donc, la conscience de soi comme similaire à l'autre,puisque utilisant les mêmes signes de communication que lui.

Autrement dit, la conscience éloigne l'individu delui-même pour le fondre dans la foule, par le langage stéréotypé qui constitue la conscience qu'il a de lui-mêmeet du monde.

Comme suscitée par la faiblesse, la conscience est donc la marque d'affects ou de pulsionsréactives de celui qui se sent menacé et demande le secours de son semblable à partir d'un « tu dois » (m'aider)qui est le début de la conscience morale.

Loin donc de constituer l'identité du sujet, la conscience éloignel'individu de lui-même, est le falsifie et le généralise.

La conscience est donc bien le résultat d'affects profonds,de besoins profonds de l'humanité, signe de faiblesse et non de force.

A ce titre, est n'est que le miroirdéformant de la vie profonde «Derrière chaque pensée gît un affect ».

Notre conscience est déterminée par lanature de notre vouloir vivre ou volonté de puissance qui constitue notre individualité profonde.

Mais par cettedéformation permanente, la conscience, tout en révélant la vie inconsciente du corps, la mésinterprète et tombedans le piège de la transparence à soi. – De même, comme l'écrit Marx ( Avant propos à la critique de l'économie politique ) ce n'est pas « la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leurconscience ».

Autrement dit, les conditions économiques et matérielles d'existence constituent la structureprofonde, sur laquelle se rajoute les formes idéologiques de la conscience, superstructures que sont le droit, lascience, la vie intellectuelle et politique.

La conscience n'est que le reflet ou miroir de la situation des rapportsde forces propres au mode de production en vigueur.

Ainsi, le rapport ouvrier / bourgeois développe uneconscience de classe, bourgeoise ou ouvrière, à chaque fois idéologie justifiant la situation. – La conscience que j'ai de moi-même dépend donc d'origines psycho-somatiques ou sociales qui ne dépendentpas de moi.

A ce titre, la liberté n'est qu'une illusion, comme le remarquait déjà Spinoza ( Ethique ) qui provient du fait que j'ai conscience de mes actes et ignore les causes qui les déterminent.

C'est dans cette ignorance que jeloge la liberté, « asile de l'ignorance ».

Je suis donc l'esclave de mon inconscient, mais cet esclave qui se croitlibre car tellement déterminé qu'il ignore même cette détermination. III-Mais alors peut-on encore réellement parler d'un « je » ? – De ce point de vue, le « je » doit être fortement remis en question.

C'est ainsi que Freud expose l'idée quel'inconscient est en réalité un « ça » qui se distingue du « moi » et du « surmoi », comme ensemble des forcepsychiques, ou pulsions, refoulées, par la censure du « surmoi », règles sociales, morales et autres.

Ce quiparvient au « moi » n'est donc que la forme travestie des pulsions qui se sont déplacées (sur d'autres objets),condensées (plusieurs pulsions en une image) ou sublimée (s'exprimant par une autre activité : ex.

l'art).

Mais cetravestissement fait que l'inconscient reste inaudible à la conscience de soi et qu'il joue un rôle déterminant. – Ainsi, Freud prend l'exemple, pour justifier cette hypothèse de l'inconscient, de symptômes physiques (paralysie) qui n'ont pas de cause somatique (sous hypnose, la personne peut marcher).

On suppose alors que la. »

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