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Suis-je libre de tout désirer ?

Publié le 27/07/2005

Extrait du document

En réalité, dans le désir, le sujet pose l'absence comme infiniment préférable à la présence : en ce sens, le désir à cette négativité qui dévalorise l'être là, donné, au profit de l'absent, l'être à venir. En ce sens le mouvement du désir semble illimité : on ne saurait se satisfaire d'un objet dans lequel le désir aurait été assouvi une fois pour toute. Le désir semble donc, au moins virtuellement, pouvoir se porter sur tout, même voire surtout ce qui est difficile à acquérir voire impossible.     II-                La capacité légitime de la volonté : ordonnée à la raison     ·        On peut en effet noter cet écart entre la capacité de fait de tout désirer et la capacité de droit qui sont en réalité en conflit. Car si le vouloir tend à imiter l'absoluité de la divinité, nous restons des être mortels et finis, et donc incapables de pouvoir dépasser certaines de nos limites, notamment celle de la nature. ·        On comprend alors que si l'on peut désire de fait tout objet, on ne doit néanmoins pas le vouloir, de droit. Car il s'agit là d'une extension de la volonté, dessaisie de tout contrôle régulateur. ·        Tout désirer, c'est donc courir après des chimères que l'on ne pourra jamais atteindre, c'est donc se condamner à ne jamais atteindre et réaliser son désir. C'est donc aussi, a fortiori, se refuser l'accession au bonheur, puisque le mouvement du « tout désirer » ne s'achève jamais que dans la déception. ·        Il faut, pour être le plus assuré possible de parvenir au bonheur, orienter sa volonté à la conduite raisonnable, c'est-à-dire celle qui se contente de vouloir les choses qui dépendent d'elle, et non pas viser irrationnellement l'impossible.

Angles d’analyse

 Il s’agit ici de s’interroger sur les limites du désir : il semble en effet que rien ne puisse venir borner notre puissance de désir. Désirer quelque chose ne signifie pas assouvir dans les faits ce désir. Il s’agit donc, dans un premier temps, de s’interroger sur la capacité désirante de l’homme en elle-même et sur ses éventuelles limitations.

 Mais on ne saurait oublier la double dimension du terme « peut-on « : il s’agit en effet de poser la question de cet empire absolu du désir de fait mais aussi de droit. Car en effet, le sujet engage a fortiori la question morale : doit-on tout désirer, moralement ?

 C’est donc la nature même du désir qui est ainsi mise à la question au travers son éventuelle illimitation. Pouvoir tout désirer engage donc à la fois la capacité désirante de l’homme, et donc a fortiori sa volonté, mais aussi sa capacité morale.

 C’est donc bien l’essence même du désir, a fortiori celle de la volonté qui est ici mise à la question.

Problématique

A quelles conditions peut-on accorder possibilité de fait et de droit de tout désirer ? L’indéfini du désir et cette capacité de la volonté à se porter sur n’importe quel objet (accessible ou non d’ailleurs) n’est-il pas contraire à la nature même du désir ? Doit-on, du point de vue moral et éthique tout désirer ? Ou au contraire, en tant qu’être raisonnable et perfectible, ne doit-on pas juguler cet illimitation du désir pour en concentrer l’énergie sur un objet digne d’être désirer et accomplie ?

C’est donc bien à la fois la nature du désir lui-même qui est ici à la question, mais c’est aussi l’usage légitime de cette faculté désirante qu’il faut interroger.

 

« en cela qu'elle est elle-même illimitée.

Mais, un problème se fait jour : est-ce encore,de droit légitime, car que faire du de la réalité du désir si nous sommes toujourscondamnés à vouloir ce que nous ne pourrons jamais obtenir ? · Virtuellement au moins, il semble que rien ne vient limiter le désir qui peut se porter sur n'importe quel objet.

Il semble ainsi que le désir peut même (pour ne pas direexclusivement) sur des objets pratiquement inaccessibles.

En réalité, dans le désir, lesujet pose l'absence comme infiniment préférable à la présence : en ce sens, le désir àcette négativité qui dévalorise l'être là, donné, au profit de l'absent, l'être à venir.

Ence sens le mouvement du désir semble illimité : on ne saurait se satisfaire d'un objetdans lequel le désir aurait été assouvi une fois pour toute.

Le désir semble donc, aumoins virtuellement, pouvoir se porter sur tout, même voire surtout ce qui est difficile àacquérir voire impossible. II- La capacité légitime de la volonté : ordonnée à la raison · On peut en effet noter cet écart entre la capacité de fait de tout désirer et la capacité de droit qui sont en réalité en conflit.

Car si le vouloir tend à imiter l'absoluitéde la divinité, nous restons des être mortels et finis, et donc incapables de pouvoirdépasser certaines de nos limites, notamment celle de la nature. · On comprend alors que si l'on peut désire de fait tout objet, on ne doit néanmoins pas le vouloir, de droit.

Car il s'agit là d'une extension de la volonté, dessaisie de toutcontrôle régulateur. · Tout désirer, c'est donc courir après des chimères que l'on ne pourra jamais atteindre, c'est donc se condamner à ne jamais atteindre et réaliser son désir.

C'estdonc aussi, a fortiori, se refuser l'accession au bonheur, puisque le mouvement du« tout désirer » ne s'achève jamais que dans la déception. · Il faut, pour être le plus assuré possible de parvenir au bonheur, orienter sa volonté à la conduite raisonnable, c'est-à-dire celle qui se contente de vouloir les choses quidépendent d'elle, et non pas viser irrationnellement l'impossible.

Il apparaît en effetcomme irrationnelle de désirer sans cesse tout objet, alors que la volonté pourrait seporter, de manière raisonnée (et donc a fortiori de manière véritablement libre, carréfléchie) sur des objets qui lui offriront satisfactions parce qu'atteignables. · De la même manière « tout désirer » est, à bien y regarder, antinomique avec la notion même de désir qui se porte sur un objet et qui nous obsède : le « tout » désigneen réalité un ensemble de chose que l'on serait capable de désirer de manièreindifférente ; or désir et indifférence semblent en réalité totalement opposés.

Toutdésirer c'est en réalité ne rien désirer vraiment.

Le désir doit rester ce mouvement parlequel l'homme s'accomplit lui-même et se réalise dans son individualité. III- Pourquoi tout désirer ? · Pourtant, cette infinie capacité de la volonté à se porter sur une infinité d'objets, révèle quelque chose de la nature humaine, à savoir cette volonté précisément de sedépasser constamment et défier les obstacles naturels. · En effet, cette volonté de vouloir l'impossible par exemple, même s'il s'agit là d'une conduite irrationnelle et illégitime (par rapport à notre propre finitude), possède unevéritable signification, c'est-à-dire qu'elle fait sens : l'impossible est toujours quelquechose de relatif, il relève d'un jugement de valeur, il est dû aussi à l'état de nosconnaissances.

En ce sens, atteindre l'impossible agit comme un horizon régulateur denos actions.

Il est ce que je veux atteindre, il est donc, en tant qu'on le pose commehorizon régulateur, le moteur du progrès.

On comprend ainsi que la capacité intrinsèquede la volonté, même si elle doit se réguler par la raison, à désirer une infinité d'objetsest figurative de la perfectibilité de l'homme toujours capable de se dépasser.

C'estdonc la force de la volonté qu'elle met ici à jour.

Et c'est précisément cette force de laliberté qu'il est important, aussi, de savoir moralement et raisonnablement réguler si l'onveut encore non seulement être capable d'actes moraux mais surtout d'êtrevéritablement libre. · De la même manière, par un renversement dialectique, on pourrait dire que cette capacité de tout désirer est ce qui nous protège contre les risques de l'insatisfaction :en effet, si ma volonté se porte sur des objets indéfinis, ou en tout cas qui dépendentde moi, alors le risque de l'insatisfaction se fait menaçant dès lors que la volonté,infinie, est censée avoir été nourrie.

Car en réalité, une fois le désir accomplie, lavolonté trouve (et ce indéfiniment) un autre objet qu'elle vise comme plus apte à lacontenter.

L'insatisfaction de la volonté est donc constante, et c'est aussi pour celaque nous continuons de désirer constamment, même une fois l'objet voulu atteint (nousnous mettons à vouloir autre chose, autre chose que nous jugeons alors plus digne de. »

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