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Suis-je seul au monde ?

Publié le 28/08/2004

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Il n'y a donc pas de place pour autrui et pour une pluralité des conscience dans la pensée objective... mais, justement, nous avons appris à révoquer en doute la pensée objective."   Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception          B- Il y a donc une antithèse de l'isolement, je me sens seul car je ne me sens pas intégré au tout qui n'est pas moi mais qui est tels quel grâce à ma présence. Il faut donc distinguer ce qui est le moi intérieur et le moi social. Le moi intérieur est chez Bergson tout ce qui est intime, inavoué, inaccessible à autrui et donc qui provoque le sentiment de solitude tandis que le moi social est la partie de mon individualité qui est en contact permanent avec autrui et le monde. "Entre autrui et moi-même il y a un néant de séparation. Ce néant ne tire pas son origine de moi-même, ni d'autrui, ni d'une relation réciproque d'autrui et de moi-même; mais il est, au contraire, originellement le fondement de toute relation entre autrui et moi."  Sartre, L'Être et le Néant "Il y a ... un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d'autrui: c'est le langage. Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun.

« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. SUJET:Du latin subjectum, « substance », « matière », « thème ».1) En logique, l'être dont on affirme ou nie quelque chose.

2) L'esprit qui connaît, par opposition à la chose connue(l'objet).

3) En politique, l'individu soumis à l'autorité du pouvoir souverain.• Dans le jugement suivant : «Socrate est mortel », Socrate est le sujet, mortel le prédicat, est, la copule • ChezAristote, le sujet est identifié à la substance, support des attributs et des accidents : mortel est un attribut de lasubstance Socrate.• Descartes est considéré comme le père des philosophies du sujet.

Il est en effet le premier à affirmer que la vériténe se fonde ni dans la tradition ni dans les autorités reconnues, mais dans le sujet conscient de ses propres actesde pensée.

(cf.

le cogito cartésien). Le terme monde, vient du latin mundus , qui traduit le Grec Kosmos .

Alors que chez les Grecs le terme désigne une totalité ordonnée et finie, il a pris ultérieurement le sens de totalité infinie, qui contient l'ensemble detout ce qui existe dans l'espace et le temps.

En ce sens, puisque je ne suis jamais qu'une des choses qui composentle monde, je ne suis pas seul au monde, mais je coexiste avec toutes les autres choses qu'il contient.

On emploiepourtant communément l'expression « être seul au monde » pour désigner l'état d'esseulement d'un être qui ne peutcompter que sur lui sur le plan matériel (pour assurer sa survie), ou qui n'a pas de véritables liens affectifs avec sessemblables.

On peut alors se demander s'il ne s'agit là que d'un abus de langage, ou bien si cette expressioncontient une part de vérité.

On peut immédiatement constater que pour un être humain, qui est aux prises avec laquestion du sens de son existence, le monde ne peut se réduire à un assemblage d'éléments, mais suppose uneforme de cohésion qui permette de lui donner sens.

On pourra alors se demander s'il n'y a pas une forme d'asymétrieentre l'accès que le sujet a à sa propre subjectivité d'une part, et l'accès qu'il a aux choses extérieures, quitracerait effectivement une frontière entre le sujet et le monde, et dénoterait par là même un isolement du sujet.On pourra ensuite se demander s'il est possible de penser indépendamment le sujet et le monde, et si cettetentative n'est pas justement responsable d'une conception du sujet comme être isolé.

Enfin on examinera le sensque pourrait avoir la solitude du sujet : serait-elle la marque d'une impuissance, ou celle de la suprême activité ? I.Le sujet ne pouvant être certain que de sa propre existence, est seul au monde Pour ne pas être seul au monde, le sujet devrait avoir un accès égal aux autres choses du monde et à sapropre subjectivité.

Or Descartes, dans les Méditations métaphysiques , montre qu'il existe en réalité une asymétrie fondamentale entre l'accès que le sujet a à sa subjectivité et l'accès qu'il a aux choses extérieures.

En effet,voulant se prémunir contre l'erreur, Descartes met en place dans la première méditation un doute méthodique qui consiste provisoirement à faire comme si tout ce que l'on croyait été faux.

Descartes radicalise même ce doute méthodique en doute hyperbolique en utilisant la fiction du malin génie.

Cette fiction consiste à imaginer qu'un malin génie nous trompe sur tout et quedonc l'on ne peut être certain de rien, pas même que 2 + 3 = 5, puisque cemalin génie pourrait me faire croire que c'est le cas alors qu'il n'en est rien.

Or au terme de cette radicalisation du doute, Descartes formule cettepremière vérité inébranlable qu'est le cogito .

Cela consiste à dire que même si ce malin génie me trompe sur ce que je crois être, il ne peut me tromper surmon existence elle-même car pour penser il faut bien être.

Mais Descartes découvre également par là la nature du sujet, qui consiste dans la pensée.

Orle sujet ne peut acquérir de certitude équivalente quant à l'existence ou lanature des choses extérieures (par exemple des formes humaines portantchapeaux, pourraient se révéler n'être que de simples automates).

C'est laraison pour laquelle Descartes devra recourir à Dieu pour assurer notre accèsaux choses extérieures (en tant qu'il est bon il ne peut nous tromper).

Dèslors, le sujet est seul au monde au sens où il existe une asymétrie entrel'accès qu'il a à sa propre intériorité, et l'accès qu'il a aux choses extérieures. II.

Il n'y a de sujet que par un monde commun, il n'est donc pas seul aumonde On peut se demander si la thèse cartésienne ne repose pas sur uneréduction abusive de la subjectivité à la seule conscience.

En effet, si l'on pose que le sujet se réduit à sa seule conscience, on trouvera toujours qu'il ne peut être certains des existencesdes autres choses comme il est certain de sa propre existence.

Mais l'expérience quotidienne nous montre que nousn'analysons pas les autres comme si nous étions des ordinateurs essayant de déduire de leurs comportementcertaines caractéristiques.

La présence d'autrui se donne bien plutôt pour nous comme une évidence immédiate.C'est que, comme l'explique Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception, 2 ème partie (Le monde perçu), IV (Autrui et le monde humain) , le fait de considérer autrui comme un objet dont on peut douter, est le fruit d'une démarche théorique qui met en suspens une évidence première qui vient du corps.

En effet le corps d'autruin'est pas un objet pour moi, ni le mien pour lui : ils sont des comportements d'emblée compréhensibles, parce que. »

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