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Le sujet est-il défini par ses actes ?

Publié le 22/01/2004

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Le sujet peut se définir négativement et de manière technique comme la personne morale et l'individu pris dans son acception naturelle, en tant que soumis au déterminisme de la nature. En ce sens le sujet est avant tout celui qui dit « je », qui a la capacité de se définir comme auteur et conscient de lui-même. Or la notion même de sujet est connotée très fortement en philosophie par un couple de notions à savoir : l'être et l'apparaître. Il s'agit effectivement d'un couple qui nous permet bien de saisir ici l'enjeu du sujet « le sujet est-il défini par ses actes ? ». L'acte est action et se situe donc dans l'extériorité, dans la phénoménalité. Or définir un sujet par son extériorité ce serait le triomphe du regard d'autrui, autrement dit, celui du paraître. Mais plus essentiellement peut-on produire une définition de quelque chose qui ne contiendrait en lui aucune fixité ? Ce serait comme vouloir attraper de l'eau : en perpétuelle fuite. De plus, si une définition est bien en un sens l'objet de la science, ne doit-elle pas s'établir sur ce qu'il y a de nécessaire et d'essentiel, donc d'immuable ? Dès lors, nous devrions faire référence à un substrat, c'est-à-dire à un élément relativement fixe pouvant déterminer un sujet. Nous pourrions convoquer alors la notion de caractère comme tendance préférentielle afin de lever cette aporie entre être et apparaître.             S'il est donc possible de définir un sujet par ses actes (1ère partie), il faudra bien remarquer que les conclusions logiques sont difficilement compatible avec la possibilité d'une définition d'un sujet (2nd partie) ce qui nécessite en fait le recours à la notion de caractère afin de lever l'antinomie (3ème partie).

« que soient les résultats que l'on puisse obtenir dans la solitude par la pratique religieuse de la honte, la honte danssa structure première est honte devant quelqu'un.

Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire : ce geste colle àmoi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis simplement, je le réalise sur le mode du pour-soi.

Mais voici tout à coupque je lève la tête ; quelqu'un était là et m'a vu.

Je réalise tout à coup toute la vulgarité de mon geste et j'aihonte...

Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même: j'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui.Et par l'apparition même d'autrui, je suis en mesure de porter un jugement sur moi-même comme un objet, car c'estcomme objet que j'apparais à autrui...

La honte est par nature reconnaissance.

Je reconnais que je suis commeautrui me voit.

» Transition : Ainsi est-bien par ses actes que le sujet humain peut-il être défini.

Il n'y a donc pas lieu de penser une essenceontologique immuable, c'est-à-dire un moi ou une âme.

Nous pouvons en faire l'économie.

Le sujet est ce néantd'être totalement libre qui se néantise donc à travers chacune de ses actions et fait être-au-monde.

Pourtant, direque le sujet est seulement défini par ses actes n'est pas dire alors qu'il est toujours en représentation, et parconséquent que nous sommes toujours dans le simulacre donc qu'il est proprement impossible d'en produire unedéfinition ? II – Représentation et changement : nécessité d'un substrat a) En effet, et c'est bien déjà en raison de ces difficultés que Platon dans le Théétète supposait la nécessité d'un être au risque sinon que le sujet ne soit qu'un ensemble d'accidents et de changement rendant impossible alorstoute définition.

En effet, ce texte a pour but de saisir l'objet de la science et du paradoxe du blanc qui serait à lafois blanc et non-blanc, c'est-à-dire identique et non-identique à lui-même, Socrate énonce la nécessité de poserl'existence d'un être sur lequel peuvent se prédiquer des accidents.

Et si la science ne fait référence qu'aunécessaire c'est-à-dire à ce qui est toujours, et c'est pour cela qu'elle est à même de produire des définitions, alorsil est nécessaire de produire l'idée d'un être, donc d'une âme ou d'un moi qui serait le plus essentiel de l'homme oud'un sujet, c'est-à-dire la quiddité de ce dernier.

En effet, la science a pour but de produire des définitions etcelles-ci sont nécessaires donc valable en tous temps et en tous lieux.

Le sujet ne se définit donc pas par rapport àses actes, mais bien par la partie la plus essentielle de son être, c'est-à-dire sa quiddité, c'est-à-dire ce qui estintrinsèque à ce sujet.b) Sans cet être, il nous serait en effet impossible de pouvoir produire une définition cohérente d'un sujet, d'autantplus que ce dernier serait toujours en représentation.

En effet, il serait absurde de définir un sujet par : celui quiachète du pain complet, qui rentre tard le soir chez soi.

Or quand bien même nous le ferions, il faut bien se rendreque nous n'aurions pas alors une définition du sujet « x » mais bien une myriade de définitions à chaque instant de lavie du sujet « x ».

Ce serait dès lors perdre toute notion de sujet, donc la ruiner.

Or force est de constater quequotidiennement nous sommes en représentation.

La société peut être envisagé comme un spectacle.

Et c'est eneffet ce que met en exergue par Goffman par la mise en scène de soi dans le jeu social dans La mis en scène de la vie quotidienne , t.1 « la présentation de soi ».

En effet, ce dernier propose comme interprétation du fonctionnement social de construire la représentation sociale sur le mode et la structure du théâtre.

Cette analyse a pour but decomprendre la manière dont chaque individu met en scène sa fonction.

En ce sens, nous jouons tous notre rôle avecun masque.

En sommes, nous sommes tous des illusionnistes, des faussaires.

Il s'agit d'un jeu fantasmagorique.

Onpeut transposer sur le terrain social les conventions théâtrales : il s'agit de faire vrai.

Ainsi, de même que l'acteur nepeut pas être identifié ou réduit à son personnage, de même le sujet ne peut être réduit à son apparaître, donc àson extériorité, c'est-à-dire à ses actes.c) Et par ailleurs, cette conception d'un théâtre du monde et dont du voile et du masque de l'imagination quecritique Pascal dans les Pensées notamment à travers cette volonté de masquer le vide de notre être.

Ainsi nous nous parons d'une fonction et nous la mettons en scène comme on mettrait un vêtement.

Et c'est d'ailleurs en cesens qu'il analyse les cordes d'imagination que l'on peut voir à travers cette fausse réduction du paraître à l'êtredans la représentation du pouvoir.

Comme il le note, le juge ou le soldat, pour paraître juste ou courageux revêtentdes habits qui ne sont que des masques à un être qui est dépourvu des qualités dont ils s'affublent.

Bien quenégative cette critique montre bien la scission entre l'être et l'apparaître.

En ce sens, si une personne agit commeun juge cela n'implique pas qu'il soit un juge et encore moins qu'il soit juste intrinsèquement.

Il y a donc une ruptureentre l'action et l'être du sujet bien que cette rupture ne soit pas entièrement radicale.

Transition : Ainsi n'est pas par ses actes que nous pouvons définir le sujet, dans la mesure où produire une définition c'est direce qui est nécessaire et essentielle d'une chose.

Or l'action est une représentation de soi, une mise en scène ; maissuivant l'adage « l'habit ne fait pas le moine », il est vrai qu'il est plus que cavalier de s'arrêter à une action ou unensemble d'action pour définir un sujet, une personne.

Pourtant, force est de constater tout de même que l'actionrévèle nous choix et si d'une certaine manière l'action est représentation : elle est bien représentation de « soi »,donc intentionnelle.

Dès lors faut-il chercher un chemin médian entre ces deux perspectives.

III – Habitude, action et penchants naturels : définition du sujet a) En effet, il est possible de voir dans la définition d'un sujet à la fois la nécessité de considérer ses actions, aurisque sinon de le rendre irresponsable de ses actes, mais aussi de saisir le caractère de ce sujet en tant quecaractérisation permanente du sujet, c'est-à-dire tendance préférentielle à faire certains choix.

Et c'est bien ce que. »

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