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Technique et civilisation ?

Publié le 13/01/2004

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technique
L'idée de valeur renvoie à valor, c'est-à-dire ce qui a de la force, de la puissance. Or, si la technique a une valeur réelle, c'est en tant que moyen, en vue de fins qui ne sont pas techniques. Ainsi, le problème de l'utilisation de la technique n'est pas, en son fondement, d'ordre technique, mais politique et moral. L'histoire nous enseigne que si la technique permet d'améliorer les conditions matérielles de la vie, elle ne rend pas les hommes meilleurs.Technique et éthiqueAlors, le progrès technique n'autorise pas à hiérarchiser les civilisations. Différence ne veut pas dire inégalité. Et progrès ne veut pas nécessairement dire amélioration. Il peut y avoir de la prudence et de la sagesse à décider de ne pas « aller de l'avant ». Et des civilisations, peu évoluées techniquement, peuvent être plus attachées à des valeurs essentielles sur le plan humain. Elles peuvent même être prises pour des modèles symbolisant l'origine, la source, la pureté, le « paradis perdu ».
technique

« certains moments de leur histoire.

La civilisation chinoise, par exemple, s'est montrée très créative au Moyen Age eta fait des découvertes techniques considérables.

Et souvent, dans l'histoire, des civilisations plus avancées qued'autres techniquement, ont montré une puissance supérieure. Progrès technique et pouvoir Progressant techniquement, l'homme acquiert donc un pouvoir dont les limites sont difficiles à estimer.

Or, dans lacivilisation occidentale par exemple, le progrès est stimulé, encouragé.

Il a une valeur en soi.

Ce n'est pas le casdans toutes les civilisations.Les sociétés dites primitives n'ont pas la même vision du monde et de la place que l'homme doit y tenir.

Danscertaines civilisations, l'innovation technique, facteur de progrès, est interdite, car elle risque de mettre en périll'équilibre tribal.

Alors, le progrès non seulement n'est pas une valeur, mais il représente un irrespect des traditions,des coutumes, de l'ordre immémorial auquel les hommes de la tribu doivent d'être ce qu'ils sont, qui est transmis parles mythes.Avec la conception occidentale, le progrès est au contraire pris comme l'acheminement vers un mieux-être.

Alorsque le mythe fige et conserve une civilisation à un stade qu'elle ne doit pas dépasser, le progrès ouvre unecivilisation sur une histoire dont le terme est indéfini.

Qui peut dire jusqu'où peut aller le progrès scientifique ettechnique ?Or, le pouvoir, rendu accessible par les découvertes techniques, agit sur la façon d'être, de penser et d'agir del'homme.

Non seulement il devient tributaire de la technique, jusqu'à être aliéné, mais il a en main une puissance quidoit être maîtrisée.

La Seconde Guerre mondiale, avec la barbarie qui la caractérise, montre à l'évidence que leprogrès véritable d'une civilisation ne tient pas à sa puissance technique mais à des valeurs de nature différente.

Ilne faut pas confondre sauvage et barbare.

La sauvagerie, nous l'avons vu, indique les débuts de la civilisation.

Labarbarie peut au contraire surgir au sein d'une civilisation très avancée techniquement. Technique et valeurs Quelle signification, alors, donner à l'idée de décadence ? Y aurait-il une logique du progrès, une force irrépressiblecréée par l'homme et qui le dénaturerait (Rousseau) ?Un sens des valeurs, qui ne sont pas d'ordre technique mais spirituel, se perdrait.

La civilisation romaine, florissanteet puissante, a fini par s'effondrer.

Plus près de nous, le terme de technocratie indique l'importance grandissante durôle déterminant de la technique et de ses conséquences économiques dans l'organisation sociale et politique.

DansLes Temps modernes, Charlie Chaplin montre l'homme robotisé, pièce d'une machine qui peut le broyer, lui ôter sonhumanité.L'idée de valeur renvoie à valor, c'est-à-dire ce qui a de la force, de la puissance.

Or, si la technique a une valeurréelle, c'est en tant que moyen, en vue de fins qui ne sont pas techniques.

Ainsi, le problème de l'utilisation de latechnique n'est pas, en son fondement, d'ordre technique, mais politique et moral.

L'histoire nous enseigne que si latechnique permet d'améliorer les conditions matérielles de la vie, elle ne rend pas les hommes meilleurs. Technique et éthique Alors, le progrès technique n'autorise pas à hiérarchiser les civilisations.

Différence ne veut pas dire inégalité.

Etprogrès ne veut pas nécessairement dire amélioration.

Il peut y avoir de la prudence et de la sagesse à décider dene pas « aller de l'avant ».

Et des civilisations, peu évoluées techniquement, peuvent être plus attachées à desvaleurs essentielles sur le plan humain.

Elles peuvent même être prises pour des modèles symbolisant l'origine, lasource, la pureté, le « paradis perdu ».Cependant, on ne saurait nier les apports essentiels du progrès technique, en médecine par exemple, une des troisbranches de l'arbre de la philosophie pour Descartes.

Faudrait-il alors modifier notre vision de la technique et de sesconséquences possibles ? Régresser ne permettrait pas de résoudre la question des valeurs.

Si la barbarie estl'expression du mal en l'homme, cette question relève de la politique et de la morale, de la raison et de la volontéhumaines, non de la technique.

Les comités de bioéthique, par exemple, nous incitent à assumer notreresponsabilité.

Ils ne sont pas sans rappeler les « conseils des sages » dans les civilisations primitives.Alors, les conséquences malignes du progrès ne seraient pas l'effet d'une fatalité à laquelle seraient soumis leshommes.

Au contraire, la technique occuperait la place qui doit être la sienne, moyen au service des hommes, etnon moyen de les exploiter et les asservir.. »

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