Devoir de Philosophie

La technique est-elle un facteur de liberté ou de servitude ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

technique
FouRASTIE (Ouv. cité, p. 115), « le progrès technique libère l'homme du travail servile et, en même temps, il oblige au travail de l'esprit. Rien ne sera moins industriel que la civilisation née de la révolution industrielle. La " catégorie ouvrière ", après une longue extension, commence à décroître; la condition prolétarienne disparaîtra avec la période transitoire qui lui a donné naissance... La conception, qui prévaut encore en France de l'homme-robot, de la termitière et de l'homme prisonnier de la machine est manifestement périmée ». - 3° Ajoutons enfin que, du fait de l'extension des procédés techniques au-delà des cadres nationaux, il se crée ainsi une civilisation internationale : les problèmes qui se posent sont à peu prés les mêmes dans tous les pays industrialisés, ce qui contribue dans une certaine mesure à leur rapprochement. Tyrannie de la technique. A. - Cet optimisme appelle cependant quelques réserves, et qui sont souvent assez graves.
technique

« Ici on vous interroge sur le lien entre technique et liberté.

En un premier sens, la technique nous donne un certainpouvoir sur nous-mêmes et sur les choses et nous permet de faire ce que nous voulons.

Grâce à la technique nousréalisons nos projets.

De plus, la technique, définie comme activité de transformation de la nature aux moyensd'outils et de méthode, nous arrache au monde de l'animalité puisqu'elle nous permet de nous réaliser comme être deconscience.

Elle suppose donc le passage de la nature à la culture.

Ici, vous pouvez penser à la célèbre formule deDescartes dans le discours de la méthode lorsqu'il dit que grâce au développement de la technique nous allonspouvoir nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature ».

Pour autant, avec la technique moderne, ons'aperçoit que l'homme peut transformer la technique en un outil de mort ou de pollution, comme si la techniquedevenait dangereuse, n'étant pas toujours au service de fins moralement bonne.

En effet, il faut revenir sur le «comme » que Descartes énonce : l'homme ne peut pas devenir « maître et possesseur » mais « comme maître etpossesseur ».

Demandez-vous ce qui constitue ici la différence.

Ce qui suppose alors que si la technique accroîtnotre liberté, notre liberté est aussi de limiter dans certains cas la technique.

Comment définir alors cette liberté ?En outre, vous pouvez constater que le développement de la technique produit des besoins.

Dans ces conditions, nedevenons-nous pas aussi esclaves à cause de la technique ? Notre univers quotidien est de plus en plus envahi par les objets techniques, ces derniers s'ils nous facilitent la vie,peuvent aussi contribuer à notre aliénation car nous devenons de plus en plus dépendants de leur présence.

Eneffet grâce au progrès technique, nous sommes devenus plus libres face aux exigences et aux contingences de lanature, nous ne sommes plus soumis de manière aussi totale à ses caprices imprévisibles.Cependant si les premières techniques (la révolution néolithique, la maîtrise de la métallurgie puis les grandesdécouvertes qui donnèrent lieu à la révolution industrielle) ont permis aux hommes d'être moins dépendants d'unenature parfois cruelle, notre époque avec ses technologies de plus en plus sophistiquées n'a-t-elle pas donné lieu àde nouvelles dépendances ?En effet, non seulement nous ne pouvons nous passer d'objets techniques dont le caractère indispensable restedouteux (le téléphone portable en serait aujourd'hui un exemple criant), mais notre puissance sur la nature estdevenue telle que nous sommes parfois tentés de jouer les apprentis sorciers et de devenir les artisans de notrepropre aliénation.

Les risques liés à l'application de certaines techniques sur l'être vivant et plus particulièrement surl'homme semble justifier de telles inquiétudes, les projets actuels (plus ou moins réalistes) de clonage humainpourraient justifier une telle remise en cause du progrès technique et technologique.Faut-il pour autant renoncer à toute évolution en ce domaine? Si les peurs nourries par une vision prométhéenne denotre avenir sont compréhensibles, doivent-elles pour autant conduire à un retour en arrière et un tel retour est-ilpossible? Le mythe de ProméthéeDans un dialogue intitulé Protagoras, Platon évoque le mythe de Prométhée.De tous les animaux, l'homme étant le plus démuni, Prométhée a volé auxdieux le feu et les techniques lui permettant d'avoir un pouvoir sur la nature.Prométhée sera puni par Zeus.

Mais en tout cas, il aura donné aux hommesles techniques grâce auxquelles ils ont pu améliorer leur vie et accroître leurlongévité et leur liberté.

La technique libère l'homme de la nécessité et le faitsortir de la condition animale. « Il fut jadis un temps où les dieux existaient, mais non les espèces mortelles.Quand le temps que le destin avait assigné à leur création fut venu, les dieuxles façonnèrent dans les entrailles de la terre d'un mélange de terre et de feuet des éléments qui s'allient au feu et à la terre.

Quand le moment de lesamener à la lumière approcha, ils chargèrent Prométhée et Épiméthée de lespourvoir et d'attribuer à chacun des qualités appropriées.

Mais Épiméthéedemanda à Prométhée de lui laisser faire seul le partage.

« Quand je l'auraifini, dit-il, tu viendras l'examiner.

» Sa demande accordée, il fit le partage, et,en le faisant, il attribua aux uns la force sans la vitesse, aux autres la vitessesans la force ; il donna des armes à ceux-ci, les refusa à ceux-là, mais ilimagina pour eux d'autres moyens de conservation [...].

Ces mesures deprécaution étaient destinées à prévenir la disparition des races.

[...] cependant Epiméthée, qui n'était pas très réfléchi, avait, sans y prendre garde, dépensé pour les animaux toutes lesfacultés dont il disposait et il lui restait la race humaine à pourvoir, et il ne savait que faire.

Dans cet embarras,Prométhée vient pour examiner le partage ; il voit les animaux bien pourvus, mais l'homme nu, sans chaussures, nicouverture, ni armes, et le jour fixé approchait où il fallait l'amener du sein de la terre à la lumière.

Alors Prométhée,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles