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La technique n'est-elle qu'un savoir appliqué ?

Publié le 11/03/2005

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technique
-         Comme le montre Aristote dans le premier chapitre de la Métaphysique¸ la technique est née des « nécessités de la vie. » Face à ces nécessités, l'homme avait acquis des routines et engrangé une expérience lui permettant de parer aux problèmes de la vie. -         Si les humains avaient été confinés à une logique de l'utile, ils n'auraient jamais découvert aucune technique, raconte Aristote. Mais comme les hommes sont capables d'admirer le caractère scientifique des techniques, ils en arrivèrent à admirer les découvreurs de techniques. -         Entraînés par leur admiration, les hommes passèrent des arts touchant aux « nécessités de la vie » à ceux qui visent l'agrément : ceux que nous appelons généralement les beaux-arts. -         Enfin, les hommes parvinrent à des savoirs qui ne visent ni l'utilité ni le plaisir, mais la seule spéculation intellectuelle désintéressée : les sciences. Ces dernières représentent une vertu humaine, c'est-à-dire une vie meilleure. Aristote considère ainsi que la technique représente un des moyens de l'auto déploiement de la nature rationnelle de l'humanité. -         La technique n'est donc pas seulement un savoir appliqué, elle constitue aussi le moment antérieur et nécessaire à un savoir véritable.  La technique pourrait être vue comme une application sans savoir véritable.

Il semble difficile de soutenir que la technique soit autre chose qu’un savoir appliqué. En effet, le plombier, lorsqu’il répare un évier, fait-il autre chose qu’appliquer une certaine connaissance à un problème ? Pourtant, il apparaît aujourd’hui que la technique sort de son ordre, qu’elle prend tellement de place dans notre vie qu’elle nous empêche de nous interroger pleinement sur le sens même de cette vie. Pris au piège de la technique, qui nous sollicite en permanence et qui s’impose sans nous demander notre avis, nous devenons prisonniers d’un affairement perpétuel qui ne nous laisse plus de temps pour les questions essentielles. Face aux méfaits de la technique, n’est-il pas opportun de se demander si une telle fuite en avant dans l’absurde mérite seulement le qualificatif de « savoir « ?

technique

« spéculation intellectuelle désintéressée : les sciences.

Ces dernières représentent une vertuhumaine, c'est-à-dire une vie meilleure.

Aristote considère ainsi que la technique représente undes moyens de l'auto déploiement de la nature rationnelle de l'humanité. - La technique n'est donc pas seulement un savoir appliqué, elle constitue aussi le moment antérieur et nécessaire à un savoir véritable. La technique pourrait être vue comme une application sans savoir véritable. 3.

- Cela étant, la science s'étant emparée de la part noble des savoirs, l'humanité a eu tendance à reléguer la technique à l'arrière-plan, la traitant comme le parent pauvre de la science. - Ce traitement a entraîné un schisme entre les deux univers.

Ceci a amené les sciences à ne se juger véritablement sciences que dans la mesure où elles refusaient de se voir appliquées.

Al'inverse, les techniques ont eu tendance à ne plus se soucier du tout de la vérité et à courir têtebaissée dans l'accumulation de confort et l'accroissement de la productivité. - En conséquence de cela, les techniques sont devenues des savoirs appliqués ne se souciant plus du tout du problème de la vérité, et éludant par là même la question de leur raison d'êtrevéritable. - Ainsi il semblerait que les techniques se soient transformées en une forme d'application du savoir empêchant désormais de rechercher un savoir véritable.

Elles ne se préoccupent que desmoyens et non des fins.

En effet, dans l'activité technique « nous ne délibérons pas sur les fins,mais sur ce qui permet d'atteindre la fin.

» (Aristote , Ethique à Nicomaque , III, 5, 1112b 11-12) - Il découle de cela que les techniques ont perdu la conscience de leurs applications et ne mesurent plus les conséquences de leurs actions. - Ainsi par exemple, il apparaît que l'homme, cherchant le confort par la technique sans saisir le sens de cette recherche du confort, engendra des maux à partir de ce progrès, en créantartificiellement des besoins : « ces commodités ayant par habitude perdu presque tout leuragrément, et étant en même temps dégénérées en de vrais besoins, la privation en devintbeaucoup plus cruelle que la possession n'en était douce, et l'on était malheureux de les perdre,sans être heureux de les posséder.

» (Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ) - Mais on peut encore soulever le problème de la pollution, qui nous montre combien les techniques, désormais livrées à elles-mêmes, peuvent causer de préjudice faute de savoirs'interroger sur leur sens. - Pour ces raisons, on pourrait affirmer que les techniques sont devenues des savoirs appliqués, mais des savoirs qui ne sont plus des savoirs véritables, des savoirs qui ont perdu lesens de la vie, comme des savoirs sans savoir. Conclusion :Dans une première partie, nous avons montré pourquoi il était légitime de considérer que la technique était un savoirappliqué.

Nous avons ensuite présenté pour quelles raisons la technique constituait aussi le premier pas vers lascience.

Enfin, nous avons mis en avant le fait que la technique s'étant désormais séparée de la science, ellesemblait en perte de sens et ne ressemblait plus qu'à une application sans savoir.. »

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