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La politique est-elle une technique ?

Publié le 27/02/2004

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Est-ce suggérer qu'il y a une sorte d'extériorité foncière entre l'activité politique (la « politique politicienne«) régie par des règles d'efficacité, et les fins qui lui sont assignées (ou qui devraient l'être en fonction d'une conception normative) ? Peut-on même définir la politique comme une simple technique, car celle-ci n'a de raison d'être, semble-t-il, qu'en vue d'une fin déterminée (qu'il s'agisse d'un intérêt particulier ou du bien-être de tous) ?Formulation de l'enjeu de la questionC'est toute une représentation du champ politique qui est en jeu.
  • Définir purement et simplement la politique comme une technique, c'est en faire l'objet d'une compétence spécialisée qui pourrait s'acquérir indépendamment des fins propres de l'action politique. La problématique du «politicien professionnel«, voire de la «classe politique«, implique un certain désaisissement du citoyen ordinaire, réputé incompétent.
  • C'est aussi donner de la politique une image telle qu'elle peut dissuader le simple citoyen de s'y intéresser, de s'en mêler. Savoir-faire plus ou moins mystérieux, relevant de « spécialistes « qui ont « l'art de gouverner «, comme un artisan possède celui de réparer des chaussures. Une réflexion critique sur une telle conception est donc du plus haut intérêt, tant sur le plan éthique (reconnaissance du citoyen ordinaire comme sujet politique agissant) que sur le plan politique lui-même (conception de l'exercice du pouvoir).Cet enjeu a déjà été signalé par la critique platonicienne des sophistes. Socrate, dans le Gorgias, caractérise la rhétorique comme «ouvrière de persuasion «, qui n'a même pas la dignité d'une technique et que les hommes politiques peu scrupuleux utilisent pour leurs ambitions propres.
  • I) La politique est une technique.
a) La politique est une lutte pour la conquête du pouvoir. b) La politique est essentiellement le moyen pour maintenir l'Etat. c) La politique est une technique pour diriger les affaires d'un pays.
  • II) La politique n'est pas seulement une technique.
a) toute politique est une vision de l'homme. b) La politique a pour but le bonheur des hommes. c) On ne peut pas séparer la politique de la morale.
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technique

« Introduction La politique fait-elle l'objet d'une technique ? Relève-t-elle d'une sorte de savoir-faire ou d'une teknè qui pourrait s'enseigner ? L'expression « sciences politiques » tendrait à nous le faire accroire.

Mais ne peut-on faire valoir, aucontraire, que la politique est incommensurable à la technique ? En effet, affirmer que la politique n'est qu'un savoir-faire parmi d'autres, n'est-ce pas courir le risque d'assujettir celle-ci à la technique et, par conséquent, dedissoudre toute politique possible dans un écheveau de considérations techniques ? Première partie - Mythe de Prométhée : ce dernier apporte aux hommes « les arts ( teknè ) et le feu », mais il leur manque la « science politique ».

Zeus leur accorde alors la « pudeur ( αίδώς ; aidôs ) et la justice (δίκη ; dikè ) ».

Mais si les teknè sont accordées parcimonieusement (l'art de la médecine n'étant donné qu'à certains), la pudeur et la justice sont accordées à tous.

C'est ainsi que dans l' agora , si l'on demande l'avis de l'architecte pour ce qui concerne l'architecture, tous peuvent parler lorsqu'il s'agit de politique (cf.

Platon, Protagoras , §11 et 12, 320c-323d). - Dès lors, la politique se distingue de la technique.

Si elle est savoir, il s'agit d'un savoir général, celui du Bien.

Ellese caractérise en effet par la recherche de l'intérêt général, donc du bien de la polis (cité).

Aussi, si la politique est liée à la morale, elle se distingue de toute compétence technique particulière : elle ne vise pas la survie, mais au« bien vivre ».

Platon fonde ainsi sa conception des « rois-philosophes » (cf.

La République , V, 473a-474a). Ainsi que le rappelle Léo Strauss en tête de son ouvrage « La cité et l'homme », la tradition tient Socrate pour le fondateur véritable de la philosophie politique.

Cicéron aurait dit de lui qu'il « fut le premier à faire descendre la philosophie du ciel pour l'établir dans les cités, pour l'introduire également dans les foyers, et pour l'obliger à fairedes recherches sur la vie et les manières des hommes aussi bien que sur le bien et le mal ».

en ce sens, il n'est pas d'histoire de la pensée politique qui ne doive commencer avec ce livre majeur que constitue la « République ». Rédigé par Platon , ce livre expose la conception de la justice de Socrate .

Tout y est présenté sous la forme habituelle mais hautement complexe du dialogue.

Répondant aux questions de ses interlocuteurs, Socrate développe une image de la cité idéale.

Socrate n'est-il que le porte-parole de Platon , un simple personnage dont le philosophe se sert pour exprimer ses propres idées tout en restant masqué ? A l'inverse, Platon n'est-il rien d'autre que le fidèle secrétaire du maître dont il se contente de noter scrupuleusement la pensée ? Et dans ce jeu mobile etcontradictoire où s'enchaînent et s'entraînent questions et réponses sans que l'ironie soit jamais totalementabsente, est-il seulement légitime de dégager une doctrine ? Derrière la fausse simplicité d'une conversation entrephilosophes, l'art du dialogue soulève d'insurmontables difficultés qu'il nous faudra ici ignorer pour tenter de cernerl'image du politique qui se dégage de la « République ». Dans cet ouvrage, Socrate présente donc l'idée qu'il se fait de la cité idéale.

Il décrit une société fortement hiérarchisée au sein de laquelle les « gardiens » forment une classe dans laquelle règne une communauté parfaite. Au livre V, Glaucon , qui est l‘un de ses principaux interlocuteurs, demande à Socrate si une cité aussi parfaite que celle qu'il a décrite peut exister dans la réalité.

Avec beaucoup de prudence, car il sait ce que sa réponse peut avoirde ridicule et de scandaleux, Socrate répond qu'une seule réforme est nécessaire à qui veut changer radicalement la société: il suffit que se conjuguent le pouvoir politique et la philosophie.

Socrate déclare : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pasvraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pasdans le même sujet ; tant que les nombreuses natures qui poursuivent actuellement l'un ou l'autre de ces buts defaçon exclusive ne seront pas mises dans l'impossibilité d'agir ainsi, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon , aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite tantôt ne seraréalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour.Voilà ce que j'hésitais depuis longtemps à dire, prévoyant combien ces paroles heurteraient l'opinion commune.

Il esten effet difficile de concevoir qu'il n'y ait pas de bonheur possible autrement, pour l'Etat et pour les particuliers.

» Socrate va s'attacher à justifier une proposition qui, aux yeux de ses interlocuteurs, ne peut être reçue que comme un insoutenable paradoxe.Pour ce faire, il entreprend de construire une définition de la philosophie.

En ce sens, la « République » est autant un traité de la philosophie qu'un traité de la politique.

Par là même se marque combien, aux yeux de Platon , sont indissociables ces deux dimensions : celle du savoir et celle du pouvoir.Encore faut-il s'entendre sur ce que sont les « vrais philosophes ».

Socrate les présente comme « ceux qui aiment le spectacle de la vérité ».

Mettant en place l'opposition, fondamentale dans la doctrine Platon icienne, entre la science et l'opinion, il oppose les vrais philosophes à ceux qui, amoureux des apparences, sont incapables des'élever jusqu'à la vision du Beau et du Juste, et qui ne méritent pas le nom de « philosophe » - « qui aime la. »

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