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Temps et conscience ?

Publié le 12/01/2004

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temps
Nous pouvons modeler, en partie, le sens de notre existence, mais nous ne pouvons faire que le temps s'arrête ou s'inverse. Un temps qui nous pousse, qui toujours avance, n'est-il pas dès lors le signe même de notre impuissance ? Par cette qualité particulière d'irréversibilité, le temps nous conduit à un terme que nous devinons. Il nous impose également une perte : nous avons un passé, par exemple. Mais que devient-il « avec le temps » ? La mémoire nous fait prendre conscience de ce qui n'est plus. L'imagination projette devant nous notre mort. La conscience du temps est bien savoir, mais savoir de notre finitude. Le temps est toujours une blessure en ce sens. De quelque côté que nous nous tournions, devant comme derrière nous, nous sommes ses prisonniers.

 

Husserl montre comment la conscience est toujours conscience intime du temps. Si je regarde à l'intérieur de moi, je n'y trouve pas une identité fixe et fixée d'avance, mais une suite de perceptions sans rapport entre elles. C'est alors la conscience du temps qui me permet de poser mon identité : la conscience du temps me permet de comprendre que dans cette suite de per­ceptions, ce n'est pas moi qui change, mais c'est le temps qui s'écoule. Mon identité est donc de part en part temporelle. Surtout, la perception suppose que ma conscience fasse la synthèse des différents moments perceptifs : j'identifie la table comme table en faisant la synthèse des différentes perceptions que j'en ai (vue de devant, de derrière, etc.). Or, cette synthèse est temporelle : c'est dans le temps que la conscience se rapporte à elle-même ou à autre chose qu'elle.

 

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