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LA TENDANCE ET L'INSTINCT : LE PROBLÈME DES INSTINCTS CHEZ L'HOMME

Publié le 17/03/2011

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   Même s'il y a des points communs, la tendance diffère de l'instinct.    A) Caractères des tendances comparables aux caractères de l'instinct    1° Spécificité.    L'instinct est spécifique : un certain instinct est caractéristique d'une espèce; tous les animaux de cette espèce sont animés du même instinct. Exemple : instinct de construction, une certaine toile révèle le type d'araignée qui a construit cette toile sans erreur possible. 

« 1° Lorsqu'on demande si l'homme est doué d'instincts, on se heurte à une ambiguïté du mot lui-même; tantôt ildésigne un élément fixe et parfaitement défini : l'oiseau a l'instinct de nidification, ce qui définit une conduitecomplète; tantôt le même mot est employé pour caractériser un principe d'action vague : instinct de conservation. L'instinct se présente chez l'animal comme le schème rigide1 d'une action qui ne se diversifie que par le détail; chezl'homme comme une inclination orientée vers un but, mais qui ne possède pas d'emblée les moyens appropriés. 2° Au sens d'éléments fixes et parfaitement définis, les instincts sont nombreux chez l'homme.

W.

James a affirméque l'homme est l'animal supérieur parce qu'il a le plus grand nombre d'instincts (et non, selon lui, parce qu'il a autrechose que des instincts).

Quels sont ces instincts que l'homme possède et que l'animal n'a pas? instincts de :tourner la tête, porter à la bouche, se tenir droit, s'asseoir, instinct d'émulation, de rivalité, de jeu, de construction,de sympathie, d'agressivité, de sociabilité, de propreté, de réserve, etc...

Les animaux ont quelques-uns de cesinstincts, selon leur espèce : l'homme les a tous, c'est un animal complexe (Platon avait dit déjà : « L'homme n'estpas un animal, mais plusieurs animaux »).

L'homme est donc une récapitulation de tous les animaux; l'idée estintéressante. Mais W.

James fait un usage confus de la notion d'instinct : ses exemples ne sont pas homogènes, ils font partie dedeux groupes et chacun de ces groupes correspond à un sens flou du mot instinct. — 1er groUpe : tâter, goûter, essayer de prendre, porter à la bouche, crier, tourner la tête, se tenir droit, s'asseoir,ce sont là des éléments d'actes, des moyens d'actes, ces actes pouvant être eux-mêmes très éloignés de l'instinct.Ce qu'on appelle, ici, instinct chez l'homme est donc moins large que ce qu'on appelle instinct chez l'animal, pour quil'instinct est une véritable conduite.

Cela est différent par défaut de l'instinct animal : ce qu'il y a de vraimentinstinctif chez l'homme est moins organisé que chez l'animal. — 2Qgroupe : inversement, d'autres tendances que James classe dans les instincts : émulation, rivalité, jeu,construction etc...

sont différentes de l'instinct par excès, car elles autorisent diverses conduites très différentesles unes des autres. Ce qu'il y a de vraies tendances chez l'homme est plus souple que l'instinct chez l'animal.

Ce sont des tendances quin'ont pas le caractère complet et précis des instincts, qui ne sont pas aussi aveugles, spécifiques, fixes que lesinstincts.

Donc l'animal, est gouverné par ses instincts, l'homme est livré à lui-même; certes, il n'échappe pas à sestendances, mais la tendance est floue, souple, malléable.

Sans aller jusqu'à dire comme J.-P.

Sartre : « L'homme n'apas de nature », on peut dire que l'homme est libre, parce qu'il n'est que partiellement asservi à une nature qu'ilpeut transformer. Il est impossible, en effet, de nier l'asservissement de l'homme à sa nature : mais sa nature étant incomplète etmalléable, relativement indéterminée, non rigide, pouvant évoluer, l'homme est à la fois libre et asservi : la liberté del'homme est à faire, à élargir, à conquérir. La tendance est déposée en nous comme un élan, et d'abord une déficience à laquelle des tâtonnements seulsrévéleront son objet adéquat et les moyens adéquats d'atteindre et de s'approprier cet objet.

C'est l'effort,l'expérience, la mémoire, notre industrie qui éclairent et servent nos tendances; tel est le rôle de l'intelligence, quin'est pas une activité inutile ou même gratuite, de l'habitude qui n'est pas une activité sans portée sérieuse.

Si lestendances peuvent évoluer, c'est qu'elles ne sont pas uniformément instinctives; donc l'indétermination etl'ambiguïté des tendances de l'homme comparées à l'instinct de l'animal sont une infériorité qui forme la condition desa supériorité.. »

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