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Le terme "hasard" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 10/07/2010

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descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatrième.

 et de s’appliquer à ces démonstrations superficielles que le hasard découvre plus souvent que l’art, de s’y appliquer, dis-je, avec tant de soins, qu’on désapprouve, en quelque sorte, de se servir de sa raison ;

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle cinquième.

 Ainsi font beaucoup de gens qui étudient la mécanique sans savoir la physique, et fabriquent au hasard de nouveaux moteurs ;

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle sixième.

 mais, avant d’aborder une question, recueillir au hasard et sans choix les premières vérités qui se présentent, voir si de celles-là on peut en déduire d’autres, et de celles-ci d’autres encore, et ainsi de suite.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle dixième.

 Il faut surtout prendre garde de perdre notre temps à deviner de pareilles choses par hasard ou sans méthode.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

 Ainsi, quand on demande quelle est la nature de l’aimant, aussitôt, et parce qu’ils augurent que la chose est difficile et ardue, éloignant leur esprit de tout ce qui est évident, ils l’appliquent à ce qu’il y a de plus difficile, et attendent dans le vague si par hasard, en parcourant l’espace vide de causes infinies, ils ne trouveront pas quelque chose de nouveau.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle seizième.

 Et partant, après avoir cherché la solution de la difficulté lorsque cette difficulté est exprimée par des termes généraux, il faut la rappeler aux nombres donnés, pour voir si par hasard ils ne nous donneraient pas eux-mêmes une solution plus simple.

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

 imitant en ceci les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, ni encore moins s’arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu’ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que ce n’ait peut-être été au commencement que le hasard seul qui les ait déterminés à le choisir ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL.

 Car, sachant que ces filets sont ainsi enfermés en des tuyaux, que les esprits tiennent toujours un peu enflés et entre-ouverts, il est aisé à entendre qu’encore qu’ils fussent beaucoup plus déliés que ceux que filent les vers à soie, et plus faibles que ceux des araignées, ils ne laisseraient pas de se pouvoir étendre depuis la tête jusqu’aux membres les plus éloignés, sans être en aucun hasard de se rompre, ni que les diverses situations de ces membres empêchassent leurs mouvements.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS DIXIEME, DE LA FACON DE TAILLER LES VERRES.

 Pour l’utilité de ces divers mouvements elle est fort manifeste, car polissant les verres avec une main dans une forme, en la façon qui seule a été en usage jusques à présent, il serait impossible de rien faire de bien que par hasard, encore que les formes fussent toutes parfaites ;

  LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l’apparition de plusieurs soleils.

 car bien que les deux K et N se rencontrent ici en l’intersection de extérieure et du cercle blanc, c’est chose qui n’est arrivée que par hasard, et je m’assure que le même ne se vit point aux lieux un peu loin (le Rome, ou ce même phénomène fut remarqué.

  L’HOMME.

 Et c’est ainsi que les choses passées reviennent quelquefois en la pensée, comme par hasard, et sans que la mémoire en soit fort excitée par aucun objet qui touche les sens.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VII, Des lois de la nature de ce nouveau monde.

Par exemple, si l’on fait tourner une roue sur son essieu, encore que toutes ses parties aillent en rond, parce qu’étant jointes l’une à l’autre, elles ne sauraient aller autrement, toutefois leur inclination est d’aller droit, ainsi qu’il paraît clairement si par hasard quelqu’une se détache des autres ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation.

 Toutefois, de quelque façon qu’ils supposent que je sois parvenu à l’état et à l’être que je possède, soit qu’ils l’attribuent à quelque destin ou fatalité, soit qu’ils le réfèrent au hasard, soit qu’ils veuillent que ce soit par une continuelle suite et liaison des choses, ou enfin par quelqu’autre manière ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

 d’où je voudrais presque conclure, que l’on connaît la cire par la vision des yeux, et non par la seule inspection de l’esprit, si par hasard je ne regardais d’une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, à la vue desquels je ne manque pas de dire que je vois des hommes, tout de même que je dis que je vois de la cire ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

 et si j’assure ce qui n’est pas vrai, il est évident que je me trompe, même aussi, encore que je juge selon la vérité, cela n’arrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir, et d’user mal de mon libre arbitre ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes.

En septième lieu, je demande que les lecteurs, prenant garde qu’ils n’ont jamais reconnu aucune fausseté dans les choses qu’ils ont clairement conçues, et qu’au contraire ils n’ont jamais rencontré, sinon par hasard, aucune vérité dans les choses qu’ils n’ont conçues qu’avec obscurité, ils considèrent que ce serait une chose tout-à-fait déraisonnable, si, pour quelques préjugés des sens, ou pour quelques suppositions faites à plaisir, et fondées sur quelque chose d’obscur et d’inconnu, ils révoquaient en doute les choses que l’entendement conçoit clairement et distinctement.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIVe.

 mais la nature du triangle ne sera pas pour cela éternelle, car s’il arrivait par hasard que tout triangle généralement périt, elle cesserait aussi d’être.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

 Mais ce que j’aurais le plus à craindre, serait que, ne m’étant jamais beaucoup arrêté à lire les livres des philosophes, je n’aurais peut-être pas suivi assez exactement leur façon de parler, lorsque j’ai dit que ces, idées, qui donnent au jugement matière ou occasion d’erreur, étaient matériellement fausses, si je ne trouvais que ce mot matériellement est pris en la même signification par le premier auteur qui m’est tombé par hasard entre les mains pour m’en éclaircir :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA QUATRIEME MÉDITATION.

 Ainsi, lorsque vous jugez qu’une pomme qui par hasard est empoisonnée sera bonne pour votre aliment, vous concevez à la vérité fort bien que son odeur, sa couleur et même son goût sont agréables, mais vous ne concevez pas pour cela que cette pomme vous doive être utile si vous en faites votre aliment ;

 mais seulement il arrive que, comme elle se portait auparavant vers le faux qui lui était par lui proposé, de même par hasard elle se porte maintenant vers le vrai, parce que l’entendement le lui propose.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

Je sais bien aussi qu’il pourra se passer plusieurs siècles avant qu’on ait ainsi déduit de ces principes toutes les vérités qu’on en peut déduire, parce que la plupart de celles qui restent à trouver dépendent de quelques expériences particulières qui ne se rencontreront jamais par hasard, mais qui doivent être cherchées avec soin et dépense par des hommes fort intelligents, que parce qu’il arrivera difficilement que les mêmes qui auront l’adresse de s’en bien servir aient le pouvoir de les faire, et parce aussi que la plupart des meilleurs esprits ont conçu une si mauvaise opinion de toute la philosophie, à cause des défauts qu’ils ont remarqués en celle qui a été jusques à présent en usage, qu’ils ne pourront jamais se résoudre à s’appliquer à en chercher une meilleure.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 44.

Il est aussi très certain que toutes les fois que nous approuvons quelque raison dont nous n’avons pas une connaissance bien exacte, ou que nous nous trompons, ou si nous trouvons la vérité, comme ce n’est que par hasard, que nous ne saurions être assurés de l’avoir rencontrée, et ne saurions savoir certainement que nous ne nous trompons point.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 3.

Il suffira que nous remarquions seulement que tout ce que nous apercevons par l’entremise de nos sens se rapporte à l’étroite union qu’a l’âme avec le corps, et que nous connaissons ordinairement par leur moyen ce en quoi les corps de dehors nous peuvent profiter ou nuire, mais non pas quelle est leur nature, si ce n’est peut-être rarement et par hasard.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 92.

 Et si par hasard il y a quelque partie de cette matière du premier élément, ainsi retirée vers l’un de ces angles, qui s’étende vers l’endroit opposé à cet angle au-delà d’un espace égal au triangle FGI, elle sera heurtée et divisée par la rencontre de la troisième boule lorsqu’elle s’avancera pour toucher les deux autres qui font l’angle où cette matière s’est retirée.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 205.

 Or, si on considère combien de diverses propriétés de l’aimant, du feu, et de toutes les autres choses qui sont au monde, ont été très évidemment déduites d’un fort petit nombre de causes que j’ai proposées au commencement de ce traité, encore quand bien même qu’on s’imaginerait voudrait s’imaginer que je les ai supposées par hasard et sans que la raison me les ait persuadées, on ne laissera pas d’avoir pour le moins autant de raison de juger qu’elles sont les vraies causes de tout ce que j’en ai déduit, qu’on en a de croire qu’on a trouvé le vrai sens d’un chiffre, lorsqu’on le voit suivre de la signification qu’on a donnée par conjecture à chaque lettre.

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 En effet, c’est un grand argument, pour prouver qu’il n’y a point de vérité en la physique de l’École, que de dire qu’elle est instituée pour enseigner toutes les inventions utiles à la vie, et que néanmoins, bien qu’il en ait été trouvé plusieurs de temps en temps, ce n’a jamais été par le moyen de cette physique, mais seulement par hasard et par usage ;

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 142.

 en sorte que, dans les rencontres de la vie où nous ne pouvons éviter le hasard d’être trompés, nous faisons toujours beaucoup mieux de pencher vers les passions qui tendent au bien que vers celles qui regardent le mal, encore que ce ne soit que pour l’éviter ;

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

 Je n’ai plus rien à dire, sinon que, si par hasard vous rencontrez quelqu’un qui parle de moi, et qui se souvienne encore que je suis au monde, je serai bien aise de savoir ce qu’on en dit, et ce qu’on pense que je fasse et où je suis, etc.

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 mais que cela ne serve point à fomenter votre maladie, de ce que j’avoue ici franchement avoir approuvé des choses que vous avez dites, car cela est arrivé si rarement que le plus ignorant du monde ne saurait discourir si mal de la philosophie qu’il n’en puisse dire par hasard autant qui s’accorde avec la vérité, et même plusieurs peuvent savoir la même chose, sans qu’aucun l’ait apprise des autres.

 Car si vous trouvez quelque chose par hasard et que, par un semblable hasard, un autre vienne à entendre cela de vous, ce qu’il aura ainsi entendu sera aussi bien à lui que ce que vous aurez trouvé sera à vous, et il aura autant de droit que vous de se l’arroger ;

 Car, si vous persévérez dans votre mal, de peur d’être blâmé d’avoir autrefois contracté amitié avec un homme de votre humeur et de passer pour un imprudent dans le choix que je fais de mes amis, je serai contraint de vous abandonner, et de m’excuser publiquement, en faisant savoir à tout le monde de quelle façon, par une simple rencontre, et sans aucun choix, j’ai contracté habitude avec vous, pour m’être rencontré par hasard en garnison dans une ville frontière, où je ne pus trouver que vous seul qui entendit le latin.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

 et à qui l’expérience aurait appris qu’il n’y a, pour les reconnaître, que les deux moyens que j’ai expliqués en la page 57 de ma Méthode dont l’un est que jamais, si ce n’est par hasard, ces automates ne répondent, ni de paroles, ni même par signes, à propos de ce dont on les interroge ;

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638).

 car, tombant par hasard sur l’endroit où il dit que lux est medium proportionale inter substantiam et accidens, je me suis quasi mis à rire, et n’en aurais pas lu davantage, n’était l’estime que je fais de son auteur, et de tous ceux qui comme lui travaillent autant qu’ils peuvent à la recherche des choses naturelles, et qui, tentant les routes nouvelles, s’écartent pour le moins du grand chemin, qui ne conduit nulle part ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

 Pour Monsieur Bouillaud (Boulliau), je vous dirai qu’on m’envoya son livre De Natura lucis, il y a cinq ou six mois, avec le jugement qu’il faisait de moi, à savoir, que je suivais la philosophie d’Épicure, et ouvrant son livre, je tombai par hasard sur l’endroit où il dit que lux est medium proportionale inter substantiam et accidens, en quoi je ne trouvai pas beaucoup de solidité ;

  Correspondance, année 1639, A Monsieur DE BEAUNE (A HUYGENS) Les éditions contemporaines retiennent Huygens, 10 juin 1639. Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 juin 1639.

 Et comme on laisse les fruits dans les arbres aussi longtemps qu’ils y peuvent devenir meilleurs, nonobstant qu’on sache bien que les vents et la grêle, et plusieurs autres hasards, les peuvent perdre à chaque moment qu’ils y demeurent ainsi je crois que mon Monde est de ces fruits qu’on doit laisser mûrir sur l’arbre, et qui ne peuvent trop tard être cueillis.

 Et que je le puisse faire sans mettre au hasard la tranquillité dont je jouis.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

 Toutefois, parce qu’au jeu dont il est ici question je ne crois point qu’il y ait aucun hasard de perte, mais seulement de gagner ou ne gagner pas, il me semble qu’il est assez à temps de s’en retirer lorsqu’on n’y gagne plus.

 C’est pourquoi, puisque nous vivons parmi tant de hasards inévitables, il me semble que la sagesse ne nous défend pas de nous exposer aussi à celui de la guerre, quand une belle et juste occasion nous y oblige, pourvu que ce soit, sans témérité, et que nous ne refusions pas de porter des armes à l’épreuve autant qu’il se peut.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

 Je n’ajoute point que je ne me veux pas mettre au hasard de leur censure ;

  Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645.

Je vous aurais envoyé votre livre avec cette lettre, mais j’ai craint que s’il venait à tomber par hasard en des mains étrangères, la sévérité de ma censure ne pût vous nuire.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de octobre ou novembre 1646.).

 jusque-là même que, dans les jeux de hasard, où il n’y a que la fortune seule qui règne, je l’ai toujours éprouvée plus favorable, ayant d’ailleurs des sujets de joie, que lorsque j’en avais de tristesse.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

 en sorte que, si on s’est joint de volonté avec un objet qu’on estime moindre que soi, par exemple, si nous aimons une fleur, un oiseau, un bâtiment, ou chose semblable, la plus haute perfection où cette amour puisse atteindre, selon son vrai usage, ne peut faire que nous mettions notre vie en aucun hasard pour la conservation de ces choses, parce qu’elles ne sont pas des parties plus nobles du tout qu’elles composent avec nous, que nos ongles et nos cheveux sont de notre corps ;

 et ce serait une extravagance de mettre tout le corps au hasard pour la conservation des cheveux.

  Correspondance, année 1647, REMARQUES DE RENÉ DESCARTES SUR UN CERTAIN PLACARD IMPRIMÉ AUX PAYS-BAS VERS LA FIN DE L’ANNÉE 1647, QUI PORTAIT CE TITRE ;.

 car bien qu’il ne contienne rien qui s’adresse ouvertement à moi, et qu’il paraisse sans aucun nom, ni de l’auteur ni de l’imprimeur, toutefois, parce qu’il contient des opinions que je juge être très pernicieuses et très fausses, et qu’il a été imprimé en forme de placard, afin qu’il pût être commodément affiché aux portes des temples, et ainsi qu’il fût exposé à la vue de tout le monde, et aussi parce que j’ai appris qu’il a déjà été une autre fois imprimé en une autre forme, sous le nom d’un certain personnage qui s’en dit l’auteur, que la plupart estiment n’enseigner point d’autres opinions que les miennes, je me trouve obligé d’en découvrir les erreurs, de peur qu’elles ne me soient imputées par ceux qui, n’ayant pas lu mes écrits, pourront par hasard jeter les yeux sur de telles affiches.

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, décembre 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 26 février 1649.).

 Et bien que rien ne m’attache en ce lieu, sinon que Je n’en connais point d’autre où je puisse être mieux, je me vois néanmoins en grand hasard d’y passer le reste de mes jours ;

descartes

« Et c'est ainsi que les choses passées reviennent quelquefois en la pensée, comme par hasard, et sans que la mémoire en soit fortexcitée par aucun objet qui touche les sens. LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VII, Des lois de la nature de ce nouveau monde. Par exemple, si l'on fait tourner une roue sur son essieu, encore que toutes ses parties aillent en rond, parce qu'étant jointes l'uneà l'autre, elles ne sauraient aller autrement, toutefois leur inclination est d'aller droit, ainsi qu'il paraît clairement si par hasardquelqu'une se détache des autres ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Première Méditation. Toutefois, de quelque façon qu'ils supposent que je sois parvenu à l'état et à l'être que je possède, soit qu'ils l'attribuent àquelque destin ou fatalité, soit qu'ils le réfèrent au hasard, soit qu'ils veuillent que ce soit par une continuelle suite et liaison deschoses, ou enfin par quelqu'autre manière ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde. d'où je voudrais presque conclure, que l'on connaît la cire par la vision des yeux, et non par la seule inspection de l'esprit, si parhasard je ne regardais d'une fenêtre des hommes qui passent dans la rue, à la vue desquels je ne manque pas de dire que je voisdes hommes, tout de même que je dis que je vois de la cire ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième. et si j'assure ce qui n'est pas vrai, il est évident que je me trompe, même aussi, encore que je juge selon la vérité, cela n'arriveque par hasard, et je ne laisse pas de faillir, et d'user mal de mon libre arbitre ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes. En septième lieu, je demande que les lecteurs, prenant garde qu'ils n'ont jamais reconnu aucune fausseté dans les choses qu'ils ontclairement conçues, et qu'au contraire ils n'ont jamais rencontré, sinon par hasard, aucune vérité dans les choses qu'ils n'ontconçues qu'avec obscurité, ils considèrent que ce serait une chose tout-à-fait déraisonnable, si, pour quelques préjugés des sens,ou pour quelques suppositions faites à plaisir, et fondées sur quelque chose d'obscur et d'inconnu, ils révoquaient en doute leschoses que l'entendement conçoit clairement et distinctement. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIVe. mais la nature du triangle ne sera pas pour cela éternelle, car s'il arrivait par hasard que tout triangle généralement périt, ellecesserait aussi d'être. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU. Mais ce que j'aurais le plus à craindre, serait que, ne m'étant jamais beaucoup arrêté à lire les livres des philosophes, je n'auraispeut-être pas suivi assez exactement leur façon de parler, lorsque j'ai dit que ces, idées, qui donnent au jugement matière ouoccasion d'erreur, étaient matériellement fausses, si je ne trouvais que ce mot matériellement est pris en la même signification parle premier auteur qui m'est tombé par hasard entre les mains pour m'en éclaircir : MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA QUATRIEME MÉDITATION. Ainsi, lorsque vous jugez qu'une pomme qui par hasard est empoisonnée sera bonne pour votre aliment, vous concevez à lavérité fort bien que son odeur, sa couleur et même son goût sont agréables, mais vous ne concevez pas pour cela que cette. »

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