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Thalassa de Sandor Ferenczi

Publié le 22/02/2012

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C'est à Vienne, en 1924, sous le label Int. Ps A. Vlg., que paraît la première fois Versuch einer Genitaltheorie (Essai sur la théorie de la génitalité). Cinq ans plus tard, en 1929, ce livre paraît en Hongrie, le pays d'origine du médecin et psychanalyste Sandor Ferenczi (1873-1933). Le titre hongrois Katasztrofàk a nemi müködés fejlödésében, qui figure sur le catalogue de Pantheon Kiodàs, à Budapest, est plus nuancé que le titre allemand. En français, il se traduit par Catastrophe dans l'évolution de la vie sexuelle, ce qui semble conforme à la pensée de l'auteur quand il écrit, dans son chapitre VI, intitulé «Le parallèle phylogénétique », que « le pénis ne représente pas seulement le mode d'existence natale et prénatale de l'homme, mais aussi les luttes de l'ancêtre animal qui a vécu la grande catastrophe de l'assèchement ». La troisième édition sera américaine. Tout d'abord en plusieurs livraisons in The Psychoanalytic Quarterly Press, New York, 1933-34 (II, p. 361-403; III, p. 1-29 et 200-222). Le titre en est Thalassa : A Themy of Genitality (Thalassa : une théorie de la génitalité). Ce texte paraît avec le même titre et chez le même éditeur en 1938.

« LES STADES DE TOUTE ÉVOLUTION SEXUELLE Selon son expérience psychanalytique, Ferenczi observe que, dans l'acte sexuel, les manifestations de l'énergie(libido) s'équilibrent avec succès. Alors que, chez l'enfant, la satisfaction est obtenue par des conduites érotiques partielles, chez l'adulte, le coïtréalise symboliquement une régression temporaire.

Cela se passe comme si une identification momentanée au spermene trouvait son antidote à la tension créée qu'auprès du sein maternel retrouvé. Dans un précédent travail, Ferenczi développe l'hypothèse selon laquelle l'homme recherche perpétuellement ceparadis perdu. Sommeil, rêve, vie fantasmatique, autant de prothèses bienfaitrices à la douloureuse amputation primitive.

Chaleur,obscurité, calme prolongent la vie intra-utérine tandis que le nourrisson découvre, grâce à la tétée, que la bouchesert à se nourrir mais aussi à procurer du plaisir.

Rassasié, il continuera néanmoins son activité orale.

Mieux, cettephase ne va pas tarder à déboucher sur une période de dévoration extrême au moment où la mère devra le sevrer. L'énergie sexuelle s'affirme.

Les traits de caractère se remarquent, l'enfant répond d'une manière toute personnelleaux exigences et aux contraintes du monde « des adultes ». Il utilisera la gestion de ses matières fécales, par exemple, comme moyen de pression sur son entourage.

Cetteétape du « faire » ou « ne pas faire », qui correspond au stade anal déjà développé par Freud, précède la périodemasturbatoire.

D'une façon autre se manifeste le développement de la sexualité féminine.

En effet, érotisme anal etoral se déplacent sur le vagin tandis que les mamelons ont, eux, une aptitude à l'érection. L'INTERPRÉTATION DES DIFFÉRENTES PHASES DE L'ACTE SEXUEL On peut supposer que l'enveloppement permanent du gland dans une membrane est une imitation de l'état intra-utérin.

Dans l'acte sexuel humain, l'éjaculation est précédée par une friction plus ou moins prolongée.

Chez certainsanimaux, des comportements étranges se remarquent.

Qui n'a pas entendu parler des mutilations réflexes d'unepartie du corps des lézards pour leur permettre d'échapper au danger lorsque certains organes sont soumis à uneexcitation douloureuse trop forte ? L'érection serait-elle donc une tendance à détacher du corps l'organe génitalchargé d'énergie de qualité douloureuse ? L'acte sexuel, par la suite, se contenterait d'évacuer uniquement lasécrétion produite. La tension éprouvée par les partenaires au cours de la durée de l'acte sexuel vécu, parfois, comme pénible, pourraitêtre assimilée au traumatisme de la naissance.

Ces tensions quelquefois douloureuses ressemblent à bien des égardsà celles de l'angoisse.

C'est pourquoi, au cours de l'étreinte amoureuse, l'attirance mutuelle, le désir de ne fairequ'un avec l'autre, n'est qu'une réalisation partielle de retour vers le sein maternel.

Il est frappant de constater quele rythme respiratoire et la circulation sanguine se calquent sur les émotions.

Le retour au calme, à la « norme », nerevient, en effet, qu'après l'orgasme.

Cette analogie des différents modes d'adaptation en ce qui concerne la vieintra et extra-utérine est remarquable. Que penser, enfin, des rapports étroits qui existent entre l'accouplement, l'union des deux partenaires et le sommeil? En fait, qu'il s'agisse de l'homme ou de l'animal, le constat est évident : tous deux s'abandonnent volontiers à unrepos extrêmement profond après le coït. Il semblerait qu'accouplement et sommeil, dans leur processus, reproduisent, par des moyens et à des degrésdifférents, leur vie antérieure intra-utérine. SOMMEIL ET COÏT Il existe, selon Ferenczi, un rapport étroit entre le sommeil et le coït. Il s'agit du début et de la fin d'une réalité érotique où l'individu jouit d'une paix incomparable.

Cependant, ce dernierse protège dans le coït, car une seule partie de son corps lui sert à sa satisfaction immédiate.

Dans ces deuxprocessus, l'absence de toute vie relationnelle, la réduction de la sensibilité aux excitations seules, l'omission detout acte volontaire — exceptés ceux qui servent à la satisfaction du désir — constituent une réplique, uneimitation de la vie intra-utérine. Une autre caractéristique est troublante, le fait que la recherche d'une position confortable s'obtienne, durant lesommeil, dans le recroquevillement du corps en foetus, avec les épaules enroulées, les genoux repliés vers le plexus.Cette forme de régression provisoire (comparable, par certains côtés, à la régression définitive qu'est la mort)précipite l'individu dans une recherche d'absence de tout contact d'avec la réalité. En fait, cette régression permet de renouer des liens avec une réalité retrouvée.

D'autres signes sont trèssignificatifs : les paupières se ferment volontairement, les globes oculaires sont tournés vers le haut, comme ceuxdes poissons par exemple.

Enfin, la température baisse.

L'individu se « tient au chaud ». Chez les animaux, l'attitude est différente.

Ils se regroupent et se tassent les uns sur les autres.

Chez certaines. »

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