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Théodoric le Grand

Publié le 22/02/2012

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Attila mort, les Huns ne purent à nouveau envahir l'Empire ni rapatrier les steppes pontiques où déjà apparaissent d'autres nomades, les Avars. Les Ostrogoths les remplacèrent dans les Pannonies où, vers 454, naquit Théodoric, fils du roi Théodemer établi entre le lac Balaton et le Danube. Théodemer avec ses frères Valamer et Vidimer, autres rois errant plus au nord, refoula les restes des Huns, les Gépides, les Skires ainsi que les Suèves et pilla l'Illyricum au point qu'en 461 l'empereur Léon tripla les subsides payés aux Ostrogoths contre l'envoi d'otages dont Théodoric fit partie. Mais les Pannonies étaient si ruinées, si disputées que les Ostrogoths décidèrent d'émigrer en 469. Théodemer, qu'avaient rejoint les sujets de Valamer, tombé en combattant les Skires, franchit la Save, s'y heurta aux Sarmates du roi Babai et dut rappeler son fils de Constantinople. L'empereur laissa partir le jeune Théodoric qui, vers 471, rassembla six mille fidèles, enleva Belgrade, y tua Babai et aida son père à envahir la région de Nish, tandis que les Ostrogoths de Vidimer s'ébranlaient vers le Norique et l'Italie d'où, vers 473, l'empereur Glycère les fit dévier vers la Gaule. Après la mort de son père en 474, Théodoric, devenu seul roi des Ostrogoths passés en Illyricum, se dirigea vers les Mésies, donc vers l'Empire d'Orient qui lui était familier.

« effectua le partage des domaines, les litiges furent jugés par un tribunal gothique avec appel au roi.

La plupart deslots, qui tenaient lieu de soldes, occupèrent la plaine du Pô où jadis les troupes impériales avaient été cantonnéesautour de Ravenne et de Milan.

Les Ostrogoths furent exemptés de l'impôt foncier, sauf pour les propriétés acquisesen dehors des terres partagées.

Seuls, ils purent servir à l'armée, donc porter des armes, ce qui assura la puissancedes comtes goths régionaux et des sajones palatins.

Pour maintenir le recrutement des soldats, Théodoric interdit àses Barbares les mariages mixtes et la fréquentation des écoles.

Sa justice s'étendit à tous : l'Edictum Theodorici,inspiré du Code théodosien, fut promulgué pour ses sujets et les Italiens ; des édits aggravèrent la condition descolons ruraux qui purent être déplacés au gré de leur dominus, ce qui renforça l'autorité des grands propriétaires, ycompris les latifondiaires italiens éprouvés par le partage des terres. La politique extérieure de Théodoric non seulement associa mais unit les intérêts de l'Empire et ceux du roi desOstrogoths.

L'Italie retrouva ses frontières : les Réties furent libérées des Alamans et les Noriques des Bavarois ; lesPannonies furent reprises aux Gépides et Sirmium réoccupée dès 504 ; vers 505, la Mésie occidentale fut enlevée àl'empereur Anastase qui s'était allié aux Bulgares.

Plus tard, la Gaule méridionale fut à moitié reconquise : d'abord laProvence, cédée par les Wisigoths et détendue contre les Francs repoussés d'Arles, puis les pays entre Durance etDrôme, pris aux Burgondes grâce cette fois à l'alliance des Francs, enfin la plaine suisse où les Alamans furentétablis pour barrer la route aux Francs de Clovis. Mais Théodoric s'imposa aussi aux rois barbares par une politique familiale de style germanique : le roi des Wisigothset celui des Burgondes épousèrent ses filles, le roi des Vandales sa sœur, le roi des Thuringiens sa nièce et lui-mêmese remaria avec une sœur de Clovis. Son incomparable prestige de roi des rois germain et d'associé en Occident de l'empereur d'Orient reflétait saréussite en Italie romaine, due autant à son génie de Goth intégré dans l'Empire qu'à son acceptation par les Italienset l'empereur légitime, donc celui de Constantinople.

Depuis son enfance d'otage, peut-être douta-t-il toujours decette acceptation, la suspectant dès qu'affleurait une réserve, même tacite. Aussi craignit-il la dissidence des Italiens catholiques, en 519, quand le nouvel empereur d'Orient, Justin, seréconcilia avec le pape et cessa d'être schismatique.

Y eut-il vraiment un complot orthodoxe et romain ? Théodoriccrut-il l'arianisme nécessaire à sa royauté ? En 523, Justin chassa de l'armée et du palais les hérétiques, mais sansnommer les Goths et en autorisant Théodoric à nommer les deux consuls de l'année, qui furent Boéce et Symmaque.En 524, Boèce et Symmaque furent suppliciés pour trahison, sans que cette trahison ait pu être prouvée.

En 526, lepape Jean mourut en prison, parce qu'il avait été envoyé à Constantinople pour obtenir l'abolition des lois contrel'hérésie et qu'il en était revenu avec seulement la promesse de mesures excluant les Goths de la persécution. Le 30 août 526, Théodoric mourut aussi, à soixante-douze ans, dans l'amertume d'avoir été trompé ou de s'êtretrompé et dans la peur de voir son œuvre disparaître, faute d'un successeur pour la continuer.

Mais la royautéostrogothique, telle qu'il l'avait faite, était si réelle que Justinien, pour reconquérir l'Italie au nom de Rome et del'orthodoxie, s'y présenta en vengeur de la fille de Théodoric.. »

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