La théorie explique-t-elle le monde tel qu'il est ?

« vérité, les Idées), qui n'est pas soumis au changement, et auquel nous accédons par l'exercice de notre raison.

Dèslors le discours sur le monde sensible ne peut être qu'une copie, ou une image du discours sur le monde intelligible,qui seul constitue la vérité.

Le discours des sciences portant sur les phénomènes est à l'image du vrai sans être levrai.

Les hypothèses qu'adoptent les sciences expérimentales n'ont pas pour but de saisir le vrai, mais simplementde donner une description du monde qui corresponde à nos observations.

On dira alors que ces hypothèses ontsauvé les apparences . Débat et enjeu La physique se réduit-elle aux mathématiques ? Mais lorsque deux hypothèses distinctes parviennent toutes deux à rendre compte des phénomènes, commentdécider laquelle est la plus vraie ? Il faudra faire appel à des principes extérieurs à ces hypothèses.

C'est pourquoiAristote accorde aux sciences de la nature un statut propre : elles ne se contentent pas de donner des hypothèsesvraisemblables, mais réfléchissent aussi sur la véritable nature du monde et des corps qui s'y trouvent.

Aristote 5 propose donc de distinguer la méthode du mathématicien de celle du physicien : certes, comme les mathématiques,la physique parle de surfaces, de grandeurs et de points, mais c'est en tant que cela s'incarne dans des objetsconcrets (la Lune, le Soleil, etc.).

Le physicien a une connaissance propre, qui ne doit rien aux mathématiques etqui doit lui permettre de trancher entre deux hypothèses également vraisemblables.

Par exemple, si on peutexpliquer le mouvement des planètes soit en supposant le Soleil au centre du monde, soit en supposant la Terre aucentre du monde, les mathématiques ne nous permettront pas de choisir entre ces deux hypothèses.

Pour choisir, ilfaudra se rapporter à une certaine conception de l'univers, qui est de la compétence propre du physicien.

Ainsi laphysique ne devient une science à part entière qu'en revendiquant des objets propres et une méthode propre,c'est-à-dire en se séparant des mathématiques. CITATIONS: « L'accord avec l'expérience est, pour une théorie physique, l'unique critérium de vérité.

» Pierre Duhem, La Théorie physique, son objet, sa structure, 1906. « Toute l'initiative expérimentale est dans l'idée, car c'est elle qui provoque l'expérience.

» Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865.A l'origine de toute recherche scientifique, il y a une idée ou une hypothèse qui postule une relation de causalitéentre divers phénomènes naturels, relation dont la réalité pourra être vérifiée au moyen de l'expérience. « Pour être digne de ce nom, l'expérimentateur doit être à la fois théoricien et praticien.

[...] Une main habilesans la tête qui la dirige est un instrument aveugle; la tête sans la main qui réalise reste impuissante.

» Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865. « Dans l'échange entre la théorie et l'expérience, c'est toujours la première qui engage le dialogue.

C'est elle quidétermine la forme de la question, donc les limites de la réponse.

» François Jacob, La Logique du vivant, 1970. « La méthode de la science est une méthode de conjectures audacieuses et de tentatives ingénieuses et sévèrespour réfuter celles-ci.

» Karl Popper, La Connaissance objective, 1972.. »