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Tout s'en va-t-il avec le temps ?

Publié le 09/03/2004

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temps
Notre vécu, notre expérience, notre univers ?Le temps n'est-il pas formé de non-être ? Et s'il désignait le négatif à l'état pur, de telle sorte que tout s'en aille avec le temps ? Le temps, radicale puissance de destruction ? Pouvoir de division ou bien soubassement du dynamisme créateur ? Tel est un des problèmes essentiels.
A. Tout s'en va avec le temps (thèse)
Tout s'en va avec le temps : tout fuit, tout passe dans le néant et disparaît : c'est une des premières constatations humaines. Le temps est disparition permanente de tout ce qui est en raison de l'irréversibilité qui est la sienne. Si l'espace est réversible, le temps va dans une direction unique et, en un sens, il emporte avec lui tout notre vécu.
  • DEFINITIONS:
- Tout : l'ensemble des choses dont il est question. La totalité de ce que nous sommes. - s'en aller : ici, disparaître. - avec : ici, en même temps que; en compagnie de. - temps : a) ici, changement perpétuel transformant le présent en passé, b) mais également : contemporanéité du présent, du passé et de l'avenir, rassemblement de ces trois instances.
  • A) Tout s'en va...
a) Tout passe, tout casse, tout lasse. b) Nous sommes tous des condamnés à mort. c) Le temps anéantit tout.
  • B) Le temps n'emporte pas tout.
a) L'inconscient échappe au temps et à la mort (Freud). b) Une oeuvre d'art est éternelle. c) L'âme est immortelle.
.../...

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« B.

La mémoire salvatrice : tout ne s'en va pas avec le temps (antithèse). La mémoire, ce sanctuaire spirituel, porte, sinon toutes mes richesses de l'esprit, tout au moins celles que l'oublin'ensevelit pas.

Cette fonction du passé assure sa mission de telle sorte que soient sauvegardés certains souvenirs,qui échappent à la destruction temporelle.

Comment tout fuirait-il avec le temps ? La mémoire s'identifie à notredurée psychique, comme le montre Bergson.

Le passé, dans cette perspective, ne cesse de s'accumuler : noussommes notre mémoire et le passé se déploie au sein d'une durée,contemporanéité entre présent et passé, participation intime des troisdimensions.Comment tout ce qui est, l'universalité de notre être, s'en irait-il avec le temps ?Un acte de tension spirituel organise mon psychisme, où passé, présent et futurforment une unité indivise.

« L'attention présente [fait] passer l'avenir dans lepassé et le passé [s'enrichit] de ce que perd l'avenir.

» (saint Augustin,Confessions)Tout nous signale donc qu'un « présent élargi » (Husserl), formé des troisdimensions, organise notre psychisme.

Dès lors, toute idée d'une juxtapositionde moments ponctuels étant écartée, nous dirons que le passé est partieintégrante du présent.

La conscience intime du temps est telle qu'il nous estinterdit de parler d'une fuite du temps, d'un évanouissement de tout dans letemps. Transition Si le passé n'est pas vraiment révolu, si tout ne s'en va pas avec le temps,toutefois la mort reste la finalité de la vie.

Comment tout ne s'enfuirait-il pasavec le temps, puisque la mort gagne à coup sûr ? C.

L'art et le sauvetage du passé. Tout s'en va-t-il avec le temps ? Si la mort entraîne avec elle tout le passé, n'est-ce point alors le travail artistiquequi épargnera le naufrage suprême de tout ce qui fut ? La continuité originelle de la durée anéantie sera recréée parl'art, qui rend à jamais présente la lumière évanescente des choses.

Ainsi Proust, à travers la création artistique,recrée la véritable essence de ce qui fut.

La vraie vie, c'est la littérature, laquelle transmute tout ce qui fut en êtreréel et fait échapper à l'inconsistance les instants « pleins » de la vie.

La durée tuée, anéantie, détruite ? C'est l'artqui la sauve.

L'art donne une forme à ce monde évanescent de la vie qui sans lui ne serait que néant.Métamorphoser ce qui s'enfuit, fixer le fugace, telle est la tâche de l'art.Faire sortir de la pénombre les sensations d'autrefois, les « convertir en un équivalent spirituel » (Proust), voilà leprojet artistique, voilà la finalité de l'oeuvre d'art. 3) Conclusion Tout s'en va-t-il avec le temps ? Certes, car le temps et la mort nous arrachent à nous-mêmes.

A l'art desauvegarder ce qui s'enfuit, de faire subsister, dans la beauté éternelle, des traces de ce qui s'est passé.

Parl'oeuvre d'art, l'homme, peut-être, s'évade de la marche du temps.

Mais n'est-ce pas là le rôle de toute la culturehumaine (histoire, tradition, langage, etc.) que d'assurer la sauvegarde de ce qui n'est plus ?. »

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