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Si tout est déterminé, sommes-nous encore responsables de nos actes ?

Publié le 27/01/2004

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En y réfléchissant bien. en recueillant avec soin nos souvenirs, nous verrons que nous avons formé nous-mêmes ces idées, nous-mêmes vécu ces sentiments ? mais que, par une inexplicable répugnance à vouloir, nous les avions repoussés dans les profondeurs obscures de notre être chaque fois qu'ils émergeaient à la surface. Et c'est pourquoi nous cherchons en vain à expliquer notre brusque changement de résolution par les circonstances apparentes qui le précédèrent. Nous voulons savoir en vertu de quelle raison nous nous sommes décidés, et nous trouvons que nous nous sommes décidés sans raison. peut-être même contre toute raison. Mais c'est là précisément, dans certains cas, la meilleure des raisons. Car l'action accomplie n'exprime plus alors telle idée superficielle, presque extérieure à nous, distincte et facile à exprimer : elle répond à l'ensemble de nos sentiments, de nos pensées et de nos aspirations les plus intimes. à cette conception particulière de la vie qui est l'équivalent de toute notre expérience passée, bief, à notre idée personnelle du bonheur et de l'honneur. Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sans motif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie.

« et s'y solidifier à la manière des idées dont nous parlions tout à l'heure.

Petit à petit ils formeront une croûte épaissequi recouvrira nos sentiments personnels ; nous croirons agir librement, et c'est seulement en y réfléchissant plustard que nous reconnaîtrons notre erreur.

Mais aussi, au moment où l'acte va s'accomplir, il n'est pas rare qu'unerévolte se produise.C'est le moi d'en bas qui remonte à la surface.

C'est la croûte extérieure qui éclate, cédant à une irrésistiblepoussée.

Il s'opérait donc dans les profondeurs de ce moi, et au-dessous de ces arguments très raisonnablementjuxtaposés, un bouillonnement et par là même une tension croissante de sentiments et d'idées, non pointinconscients sans ; doute, mais auxquels nous ne voulions pas prendre garde.

En y réfléchissant bien.

en recueillantavec soin nos souvenirs, nous verrons que nous avons formé nous-mêmes ces idées, nous-mêmes vécu cessentiments ? mais que, par une inexplicable répugnance à vouloir, nous les avions repoussés dans les profondeursobscures de notre être chaque fois qu'ils émergeaient à la surface.

Et c'est pourquoi nous cherchons en vain àexpliquer notre brusque changement de résolution par les circonstances apparentes qui le précédèrent.

Nousvoulons savoir en vertu de quelle raison nous nous sommes décidés, et nous trouvons que nous nous sommesdécidés sans raison.

peut-être même contre toute raison.

Mais c'est là précisément, dans certains cas, la meilleuredes raisons.

Car l'action accomplie n'exprime plus alors telle idée superficielle, presque extérieure à nous, distincte etfacile à exprimer : elle répond à l'ensemble de nos sentiments, de nos pensées et de nos aspirations les plus intimes.à cette conception particulière de la vie qui est l'équivalent de toute notre expérience passée, bief, à notre idéepersonnelle du bonheur et de l'honneur.

Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sansmotif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie.

On montreraitsans peine que ces actions insignifiantes sont lices à quelque motif déterminant.

C'est dans les circonstancessolennelles, lorsqu'il s'agit de l'opinion que nous donnerons de nous aux autres et surtout à nous-mêmes que nouschoisissons en dépit de ce qu'on est convenu d'appeler un motif ; et cette absence de toute raison tangible estd'autant plus frappante que nous sommes plus profondément libres.

» On peut alors interroger de plus près les sources des idées de déterminisme et de responsabilité, et proposer parexemple une compréhension du déterminisme, du point de vue de l'action humaine – puisque c'est ce point de vuequi est présupposé par le sujet, avec son évocation de la notion de responsabilité – comme une instance danslaquelle la responsabilité se réfugie pour ne pas avoir à s'exercer totalement.

Le déterminisme, du point de vue del'action humaine, serait donc une illusion confortable, et il ne suffirait pas d'en appeler à lui pour invalider l'idée d'uneresponsabilité totale de l'homme à l'égard de ses actes.

* La nécessité d'un rapport juste à l'idée de déterminisme pour sauver la responsabilité de nos actes Alain, Propos sur le bonheur « Tant que l'on n'a pas bien compris la liaison de toutes choses et l'enchaînement des causes et des effets, on estaccablé par l'avenir.

Un rêve ou la parole d'un sorcier tuent nos espérances ; le présage est dans toutes lesavenues.

Idée théologique.

Chacun connaît la fable de ce poète à qui il avait été prédit qu'il mourrait de la chuted'une maison ; il se mit à la belle étoile ; mais les dieux n'en voulurent point démordre, et un aigle laissa tomber unetortue sur sa tête chauve, la prenant pour une pierre.

On conte aussi l'histoire d'un fils de roi qui selon l'oracle,devait périr par un lion ; on le garda au logis avec les femmes ; mais il se fâcha contre une tapisserie quireprésentait un lion, s'écorcha le poing sur un mauvais clou, et mourut de gangrène.L'idée qui sort de ces contes, c'est la prédestination que des théologiens mirent plus tard en doctrine ; et celas'exprime ainsi : la destinée de chacun est fixée quoi qu'il fasse.

Ce qui n'est point scientifique du tout ; car cefatalisme revient à dire : « Quelles que soient les causes, le même effet en résultera.

» Il ne s'agit finalement plus de supprimer l'une des deux instances que sont le déterminisme et la responsabilité auprofit de l'autre, mais de concevoir un rapport juste à elles, qui marque les limites de la pertinence du concept dedéterminisme tout en prenant la mesure de sa force, et qui fasse la promotion de la responsabilité humaine.

Conclusion Le concept de déterminisme appliqué à toutes choses peut sembler être un bon moyen de dispenser à l'homme des'affirmer comme étant responsable de ses actes : ce sujet permet de prendre la mesure de la facilité abusive decette apparence, et de travailler à concevoir le rapport le plus juste possible entre l'homme et ses actions par lebiais d'une évaluation de la pertinence du concept de déterminisme et d'une promotion du concept de responsabilité.. »

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