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tout doit-il vraiment avoir un prix ?

Publié le 05/04/2009

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On peut alors envisager une compréhension du prix comme métaphore de l'effort, et poser la question de l'existence d'une gratuité, que cette gratuité soit matérielle (économique) ou métaphorique. « Payer le prix de quelque chose «, cela peut être en effet fournir la somme exigée par elle, mais aussi mettre en oeuvre des efforts personnels, qui n'ont rien d'économique, pour atteindre cette chose, qui peut être immatérielle – on pourrait parler ainsi, par exemple, d'un prix du bonheur, ou d'un prix de la sagesse, pour désigner le travail qui permettrait de mener à elles. Cela permettrait de répondre à la question posée par l'emploi du mot « tout « dans le sujet : si « tout « désigne un ensemble dont rien n'est exclu, les choses qui y sont contenues peuvent être différemment concernées par cet ensemble, et alors, ou bien certaines choses seraient totalement gratuites et ne demanderaient ni contrepartie économique ni effort, ou bien les choses qui échappent au prix économique seraient concernées par une autre forme de prix, sans doute plus difficile à payer, cette forme de prix correspondant à un travail personnel. Il faudra définir les critères de reconnaissance de ces différentes catégories d'objets, afin de pouvoir évaluer la pertinence générale du concept de prix.

  • La valeur du concept de prix pour l'évaluation de toute chose

 

  • Les limites de la pertinence de la notion de prix

 

  • Existe-t-il des choses sans prix ?

 

« ciel, pour le punir de son insatiable avarice, avait accordé le don de convertir en or tout ce qu'il toucherait.

Lesgens sensés placent donc ailleurs les richesses et préfèrent (en quoi ils ont raison) un autre genre d'acquisition.

Lesvraies richesses sont celles de la nature ; elles seules font l'objet de la science économique.

» Cela dit, le recours systématique à la notion de prix semble être le signe d'une vision du monde le réduisant à unevaleur économique : cette vision n'est peut-être pas pertinente, et on pourrait alors soutenir que, si toute chose ala capacité de fait d'avoir un prix, toute chose n'en a pas forcément la capacité de droit : il ne faudrait pas profiterde la facilité d'application de la notion de prix pour en faire un usage universel. Existe-t-il des choses sans prix ? Kant « Tout homme a le droit de prétendre au respect de ses semblables et réciproquement il est obligé au respectenvers chacun d'entre eux.

L'humanité elle-même est une dignité ; en effet l'homme ne peut jamais être utilisésimplement comme moyen par aucun homme (ni par un autre, ni même par lui-même), mais toujours en même tempsaussi comme une fin, et c'est en ceci précisément que consiste sa dignité (la personnalité), grâce à laquelle ils'élève au-dessus des autres êtres du monde, qui ne sont point des hommes et peuvent lui servir d'instruments,c'est-à-dire au-dessus de toutes les choses.

Tout de même qu'il ne peut s'aliéner lui-même pour aucun prix (ce quicontredirait le devoir de l'estime de soi), de même il ne peut agir contrairement à la nécessaire estime de soi qued'autres se portent à eux-mêmes en tant qu'hommes, c'est-à-dire qu'il est obligé de reconnaître pratiquement ladignité de l'humanité en tout autre homme, et par conséquent sur lui repose un devoir qui se rapporte au respectqui doit être témoigné à tout autre homme.

» Plus encore, il semble qu'il faille refuser que la notion de prix soit appliquée, même par simple commodité ou parmétaphore, à certaines choses : la définition kantienne du respect requiert ce refus, et exige une sorte de gratuitétotale dans les relations humaines, dans la mesure où tout homme doit être traité comme une fin en soi. Conclusion Si la notion de prix semble être particulièrement efficace et susceptible d'être appliquée à n'importe quel objet,cette efficacité ne doit pas inciter à l'utiliser pour tout objet : il semble en effet qu'il faille refuser de recourir à lanotion de prix pour nous rapporter aux autres hommes, par exemple.

Si tout peut avoir un prix, tout n'a pas le droitd'avoir un prix, parce que certaines choses doivent échapper à cette notion économique. L'expression populaire dit que « l'argent ne fait pas le bonheur ».

Pourtant, nous sommes tous en quête d'argent :nous voulons tout avoir, combler tous nos désirs même si pour cela nous devons dépenser beaucoup.

Mais tout a-t-il un prix? Cette question évidemment un milliardaire peut se la poser tout autant que le chômeur qui rêve de ce qu'ilferait s'il avait de l'argent.

Est-il alors de fait possible de tout acheter ? Lorsque je souhaite acheter un objet, jepasse par l'acte fondamental de l'échange.

Cet échange se fait cependant sous une forme particulière qui passe parla médiation de l'argent.

Le terme conceptuel correspondant est acheter/vendre : les deux étant inséparable, car làoù quelqu'un achète, il y en a un autre pour vendre.

Ainsi, ce qui est spécifique dans l'acte d'acheter avecl'apparition de la monnaie, c'est la prétention d'évaluer tout et n'importe quoi en termes d'argent. Se demander si tout a un prix, c'est se demander si tous les objets, aussi bien choses (armoires,biscuits…), service (garde d'enfant, éducation scolaire…), oeuvres (sculpture, tableau, roman…) et même personnes sont des marchandises.

Ainsi, tout est-il à vendre ? Cette interrogation soulève également un problème de « droit ».

Est-il en effet concevable de se permettre de considérer que tout peut s'acheter, de tout réduire à une valeur marchande monnayable, sans se poser un seulinstant la question de savoir si on a le droit de tout réduire à de la marchandise ? Nous nous demanderons dans un premier temps ce qu'est acheté.

A quelle condition un échange est-il juste? Qu'est-ce qui peut avoir une valeur? Tout peut-il être mesuré? Nous verrons enfin que la question de savoir si touta un prix pose le problème des limites du pouvoir de l'argent.

Ce qui n'a pas de prix peut-il être acheté?. »

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