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Tout s'en va-t-il avec le temps ?

Publié le 30/01/2004

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temps
• L'ensemble des choses et du réel disparaît-il (pour nous) dans le mouvement même qui transforme le présent en passé ? Tel est le sens de l'intitulé, énoncé dans sa forme la plus simple. • Le temps n'est-il pas, en effet, formé de non-être ? Ne désigne-t-il pas le négatif à l'état pur ? N'est-il pas puissance de destruction, emportant et anéantissant toutes choses ? Le temps, pouvoir de division ou soubassement du dynamisme créateur ? Tel est le problème. Un autre problème soulevé par le sujet est le suivant : malgré la destruction, ne reste-t-il pas toujours des traces de ce qui s'est passé, même en des périodes fort anciennes ? Ne peut-on s'évader de la marche du temps ? Tout s'en va-t-il avec le temps ?

temps

« tout ne s'en va pas avec le temps. B.

La mémoire salvatrice : tout ne s'en va pas avec le temps (antithèse). La mémoire, ce sanctuaire spirituel, porte, sinon toutes mes richesses de l'esprit, tout au moins celles que l'oublin'ensevelit pas.

Cette fonction du passé assure sa mission de telle sorte que soient sauvegardés certains souvenirs,qui échappent à la destruction temporelle.

Comment tout fuirait-il avec le temps ? La mémoire s'identifie à notredurée psychique, comme le montre Bergson.

Le passé, dans cette perspective, ne cesse de s'accumuler : noussommes notre mémoire et le passé se déploie au sein d'une durée, contemporanéité entre présent et passé,participation intime des trois dimensions.Comment tout ce qui est, l'universalité de notre être, s'en irait-il avec le temps ? Un acte de tension spirituelorganise mon psychisme, où passé, présent et futur forment une unité indivise.

« L'attention présente [fait] passerl'avenir dans le passé et le passé [s'enrichit] de ce que perd l'avenir.

» (saint Augustin, Confessions)Tout nous signale donc qu'un « présent élargi » (Husserl), formé des trois dimensions, organise notre psychisme.

Dèslors, toute idée d'une juxtaposition de moments ponctuels étant écartée, nous dirons que le passé est partieintégrante du présent.

La conscience intime du temps est telle qu'il nous est interdit de parler d'une fuite du temps,d'un évanouissement de tout dans le temps. Transition Si le passé n'est pas vraiment révolu, si tout ne s'en va pas avec le temps, toutefois la mort reste la finalité de lavie.

Comment tout ne s'enfuirait-il pas avec le temps, puisque la mort gagne à coup sûr ? C.

L'art et le sauvetage du passé. Tout s'en va-t-il avec le temps ? Si la mort entraîne avec elle tout le passé, n'est-ce point alors le travail artistiquequi épargnera le naufrage suprême de tout ce qui fut ? La continuité originelle de la durée anéantie sera recréée parl'art, qui rend à jamais présente la lumière évanescente des choses.

Ainsi Proust, à travers la création artistique,recrée la véritable essence de ce qui fut.

La vraie vie, c'est la littérature, laquelle transmute tout ce qui fut en êtreréel et fait échapper à l'inconsistance les instants « pleins » de la vie.

La durée tuée, anéantie, détruite ? C'est l'artqui la sauve.

L'art donne une forme à ce monde évanescent de la vie qui sans lui ne serait que néant.Métamorphoser ce qui s'enfuit, fixer le fugace, telle est la tâche de l'art.Faire sortir de la pénombre les sensations d'autrefois, les « convertir en un équivalent spirituel » (Proust), voilà leprojet artistique, voilà la finalité de l'oeuvre d'art. 3) Conclusion Tout s'en va-t-il avec le temps ? Certes, car le temps et la mort nous arrachent à nous-mêmes.

A l'art desauvegarder ce qui s'enfuit, de faire subsister, dans la beauté éternelle, des traces de ce qui s'est passé.

Parl'oeuvre d'art, l'homme, peut-être, s'évade de la marche du temps.

Mais n'est-ce pas là le rôle de toute la culturehumaine (histoire, tradition, langage, etc.) que d'assurer la sauvegarde de ce qui n'est plus ?. »

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