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Tout ce qui nous porte à l'action est-il une passion ?

Publié le 24/03/2004

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Si donc il y a un quelconque pouvoir du moi à équilibrer ses passions, ce n'est pas par une passion particulière, mais parce que dans la vertu c'est la liberté qui se fait passion. - Il faut aller plus loin. Dirons-nous que seule cette passion que nous avons définie comme un amour de soi, un intérêt ardent et sans relâche pris à notre être, seule la vertu donc, procède de la liberté ? En vérité, rien en l'homme n'est totalement naturel, pas plus la passion que le reste. Aucune passion n'est que subie. Toute passion porte en elle la marque d'une certaine activité du moi. Il n'y a pas de passion qui s'empare de nous sans qu'elle n'ait été secrètement espérée, ou sans que celui qui s'en dit la victime ne s'y soit abandonné en quelque manière. Celui qui s'adonne à l'ivrognerie atteste par là qu'il a intérieurement renoncé à l'estime qu'il se portait à lui-même. Les coups du sort ont dû l'acculer au désespoir, mais cela n'aurait pas été suffisant sans un fléchissement de la volonté, une démission secrète. Nous ne devons pas considérer les «tentations» dont parle Rousseau comme de simples sollicitations venues du dehors.

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