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Toute conscience est-elle nécessairement conscience morale ?

Publié le 22/01/2004

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-Nietzsche pousse la critique plus loin : la critique morale de la conscience doit aller jusqu'à exercer une critique morale envers la conscience elle-même, c'est-à-dire examiner de façon évaluative le rôle de la conscience. C'est parce que la conscience a naturellement conscience à penser une morale établie, fixe, absolue, qu'elle doit en quelque sorte se méfier d'elle-même, être suspicieuse à sa propre encontre (Le gai savoir). L'examen moral ne connaît pas de fin, même soumis à l'épreuve de la conscience : au contraire, pour Nietzsche, c'est la conscience qui est le plus grand danger de la morale. Conclusion -Toute conscience est donc morale, au sens où engagée dans un monde, elle est l'instance critique qui permet à l'homme de déterminer les valeurs du bien et du mal. -Cependant, cette exigence critique ne doit pas se confondre avec la nature objective et phénoménologique de la conscience, laquelle doit au contraire rappeler la nature contingente du phénomène. -Dès lors, la moralité naturelle de la conscience humaine doit toujours se confronter à son propre soupçon d'immoralité, comme l'indique Alain dans Les arts et les dieux, "Définitions" : "La conscience est toujours implicitement morale ; et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense, et à ajourner le jugement intérieur". CITATIONS: « La conscience morale n'est pas quelque chose que l'on soit susceptible d'acquérir, et il n'y a pas de devoir ordonnant de se procurer cette conscience; mais tout homme, en tant qu'être moral, possède en lui, originairement, une telle conscience. » Kant, Doctrine de la vertu, 1797. « Fouille en dedans. C'est en dedans qu'est la source du bien et elle peut jaillir sans cesse, si tu fouilles toujours.

Le concept de conscience est marquée d'une ambiguité : s'agit-il d'une conscience strictement phénoménologique, comme structure de la perception, ou d'une conscience morale, apparaissant comme "voix de la conscience" ? Dans l'Antiquité, chez Cicéron notamment, la notion de conscience renvoie toujours à une connotation morale ; mais la philosophie moderne a cherché à émanciper la description phénémonologique de cet horizon éthique. Dès lors, si la conscience morale ne semble pas pouvoir se séparer d'une conscience comme structure même de la pensée, cette conscience objective, phénoménale, peut-elle symétriquement ne pas contenir en son sein les critères mêmes d'évaluation du bien et du mal, et se contenter d'une description neutralisée du phénomène ?

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« Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargéede notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

Ainsi,pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désirinconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude denombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont lesdésirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et deles faire sortir de leurs névroses. « En ce qui concerne l'enfant de sexe mâle, le cas, réduit à sa plus simple expression, se présente ainsi : de bonneheure, l'enfant concentre sa libido sur sa mère, et cette concentration a pour point de départ le sein maternel etreprésente un cas typique de choix d'objet par contact intime ; quant au père, l'enfant s'assure une emprise sur luià la faveur de l'identification.

Ces deux attitudes coexistent pendant quelque temps, jusqu'à ce que les désirssexuels à l'égard de la mère ayant subi un renforcement et l'enfant s'étant aperçu que le père constitue un obstacleà la réalisation de ces désirs, on voit naître le complexe d'Œdipe.

L'identification avec le père devient alors uncaractère d'hostilité, engendre le désir d'éliminer le père et de le remplacer auprès de la mère.

A partir de cemoment, l'attitude envers le père devient ambivalente […].

Cette ambivalence à l'égard du père et le penchant toutde tendresse qu'il éprouve pour l'objet libidinal que représente pour lui la mère forment pour le petit garçon leséléments du Complexe d'Œdipe simple et positif. […] Une recherche plus approfondie permet le plus souvent de découvrir le Complexe d'Œdipe sous une forme pluscomplète, sous une forme double, à la fois positive et négative, en rapport avec la bisexualité originelle de l'enfant :nous voulons dire par-là que le petit garçon n'observe pas seulement une attitude ambivalente à l'égard du père etune tendresse libidinale à l'égard de la mère, mais qu'il se comporte en même temps comme une petite fille, enobservant une attitude toute de tendresse féminine à l'égard du père et une attitude correspondante d'hostilité àl'égard de la mère.

[…] Il se peut que l'ambivalence constatée dans les rapports avec les parents s'explique, d'unefaçon générale, par la bisexualité, au lieu de provenir, ainsi que je l'avais supposé précédemment, de l'identificationà la suite de l'attitude de rivalité .

» Freud, « Essais de psychanalyse ». III Conscience et immoralité : le rôle critique de la conscience. -Apport de Kant : Kant s'oppose à une conscience morale conçue comme sentiment, voix de la conscience(Rousseau), qui reviendrait à opposer objectivité phénoménologique de la conscience et subjectivité de laconscience morale.

Il s'agit pour lui de concevoir la conscience morale comme une forme de la raison, pratique,engagée dans le monde empirique ( Critique de la raison pratique ).

Par conséquent, on ne peut pas dire que la conscience soit déterminée moralement par les circonstances extérieures, ni que cette conscience puisse fonderune morale, sinon dans un sens nouveau : la conscience, par la raison, se présente comme l'instance critique quiexamine elle-même la moralité d'une action.

C'est donc une fondation transcendantale : la morale est la forme mêmede l'exercice mondain de la conscience.

La conscience a donc valeur d'épreuve : être conscient est une tâchemorale, et non plus un simple état de fait. - Nietzsche pousse la critique plus loin : la critique morale de la consciencedoit aller jusqu'à exercer une critique morale envers la conscience elle-même,c'est-à-dire examiner de façon évaluative le rôle de la conscience.

C'estparce que la conscience a naturellement conscience à penser une moraleétablie, fixe, absolue, qu'elle doit en quelque sorte se méfier d'elle-même, êtresuspicieuse à sa propre encontre ( Le gai savoir ).

L'examen moral ne connaît pas de fin, même soumis à l'épreuve de la conscience : au contraire, pourNietzsche, c'est la conscience qui est le plus grand danger de la morale. Nietzsche est l'un des premiers à avoir conduit une critique systématique ettotale de la conscience ainsi que de ses valeurs psychologiques (sous sonaspect réflexif de la conscience de soi) et morales.

La conscience est uneformation dérivée, dépendante de forces beaucoup plus profondes, et ne sepréoccupe que de l'inessentiel et du futile.

Elle n'apparaît d'abord que dans lecadre du rapport entre dominants et dominés, et répond à la faiblessehumaine du besoin de communication.

Un solitaire ou une bête de proie s'endispensent aisément.

La conscience est d'abord langage, et celui-ci nerépond qu'à notre besoin d'autrui et de dialogue.

On peut admettre quel'homme pense toujours, mais il est néanmoins rarement conscient : il n'a àl'être que dans le cadre étroit et inessentiel de la communication de sespropres pensées.

Il n'y a donc pas lieu de diviniser la conscience, issue d'unefaiblesse du Moi incapable de supporter sa solitude.

Issue de la promiscuité et. »

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