Devoir de Philosophie

Le devoir moral est-il d'origine sociale ?

Publié le 27/01/2004

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« De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTE. »La bonne volonté est bonne, non pas d'abord par ses oeuvres ou ses succès, mais déjà en elle-même et pour elle-même : « Ce qui fait que la volonté est telle, ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès, ce n'est pas son aptitude à atteindre tel ou tel but proposé, mais seulement à le vouloir ; autrement dit, c'est en soi qu'elle est bonne. » En quoi consiste donc la moralité d'une action ? Kant avance trois propositions :* Premièrement, l'action qui a une valeur morale est celle qui est accompli par devoir. Sont ainsi éliminées toutes les actions contraires au devoir (le vol, le mensonge, etc.) et toutes celles qui, bien que conformes au devoir, sont accomplies soit par intérêt personnel, soit avec une inclination immédiate pour le devoir. Supposons un commerçant qui fasse le juste prix à un enfant, mais par peur de perdre sa clientèle : son action est certes conforme extérieurement au devoir, mais elle n'a aucune valeur morale car elle accomplit par intérêt. Supposons maintenant un homme joyeux, porté naturellement à répandre le bien autour de lui : son action est légalement bonne, mais n'a aucune valeur morale car elle est accompli par inclination. En revanche si ce même homme, un jour qu'il est assombri par un chagrin continue néanmoins à faire le bien alors son action aura peut-être une véritable valeur morale. La simple conformité extérieure au devoir (ou légalité ne suffit donc pas.

« aucune contestation, ni remise en cause. La morale est universelleDans « Fondements de la métaphysique des moeurs », Kant cherche àdonner à la moralité son véritable fondement.

Dans cette perspective, ilrécuse toutes les doctrines de l'Antiquité qui rattachent la morale auprincipe du bonheur..

Lié à la satisfaction d'inclinations sensibles(besoins, désirs, passions, tendances), aux possibilités qu'offrent lanature et la société, le bonheur dépend de conditions qui sont relativeset ne peut donc servir de loi universelle ni être le principe déterminantde la morale.

Plus généralement, Kant rejette la prétention del'empirisme moral qui veut que l'homme ne puisse agir qu'en fonction deprincipes relatifs à l'expérience, de telle sorte qu'il n'y aurait que desmorales relatives, variant suivant les moeurs, les lieux, les époques.Selon lui, il n'y a de morale que du devoir.Et comme l'homme, n'ayant pas une volonté sainte, n'agit pasnécessairement par devoir, la loi morale ne peut prendre que l'aspectd'un commandement.

D'où l'impératif absolu & inconditionnel que Kantformule dans la deuxième section de son ouvrage : « Agis uniquementd'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elledevienne loi universelle.

»L'intelligence, la vivacité, le jugement (talents de l'esprit) ; le courage,la décision, la persévérance dans les desseins (qualités dutempérament) ; le pouvoir, la richesse, la considération et même lasanté (dons de la fortune) – rien de tout cela n'est bon moralementsans réserve.

Toutes ces dispositions permettent, en effet, aussi bien un usage souhaitable qu'un usagecritiquable: le courage peut être mis au service du crime.

C'est précisément la volonté qui en décide, en tantqu'elle est bonne ou mauvaise.

Qu'est-ce qui est bon sans restriction, cad de façon inconditionnelle ?« De tout ce qu‘il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rienqui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTE.

» La bonne volonté est bonne, non pas d'abord par ses oeuvres ou ses succès, mais déjà en elle-même et pourelle-même : « Ce qui fait que la volonté est telle, ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès, ce n'est pas sonaptitude à atteindre tel ou tel but proposé, mais seulement à le vouloir ; autrement dit, c'est en soi qu'elle estbonne.

»En quoi consiste donc la moralité d'une action ? Kant avance trois propositions :• Premièrement, l'action qui a une valeur morale est celle qui est accompli par devoir.

Sont ainsi éliminéestoutes les actions contraires au devoir (le vol, le mensonge, etc.) et toutes celles qui, bien que conformes audevoir, sont accomplies soit par intérêt personnel, soit avec une inclination immédiate pour le devoir.Supposons un commerçant qui fasse le juste prix à un enfant, mais par peur de perdre sa clientèle : sonaction est certes conforme extérieurement au devoir, mais elle n'a aucune valeur morale car elle accomplit parintérêt.

Supposons maintenant un homme joyeux, porté naturellement à répandre le bien autour de lui : sonaction est légalement bonne, mais n'a aucune valeur morale car elle est accompli par inclination.

En revanchesi ce même homme, un jour qu'il est assombri par un chagrin continue néanmoins à faire le bien alors sonaction aura peut-être une véritable valeur morale.

La simple conformité extérieure au devoir (ou légalité nesuffit donc pas.

En tant qu'il est acte par devoir, l'acte moral est d'abord un acte conforme au devoir qui, deplus, a précisément ce devoir pour principe de détermination.• Deuxièmement, une action accomplie par devoir tire sa valeur morale, non pas du but qui doit être atteintpar elle, mais de la maxime d'après laquelle elle est décidée.

Le succès de l'action ne peut servir de mesure àla moralité puisqu'il dépend parfois de talents, de facultés qui sont hors de la portée de l'agent.

La moralités'établit donc à partir de la qualité de la volonté ou de l'intention qui sous-tend l'action.• Troisièmement le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect de la loi. Quelle peut donc être cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse êtreappelée bonne absolument ? Un devoir est défini par le caractère d'une maxime ou d'une règle (principe quidétermine la volonté).

La maxime est subjective si elle est et reste individuelle.

Elle deviendrait objective,nécessaire (semblable à une loi de la nature) si tous les êtres raisonnables y subordonnaient toujoursentièrement leur faculté de désirer.

Devenue objective, universelle, la maxime est la loi morale.

Le principesuprême de jugement en matière de moralité réside donc dans la conformité des actions à la loi en général.Autrement dit, « Je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maximedevienne une loi universelle » - une loi universelle, cad une loi objective, valable pour tout être doué deraison.C'est précisément parce que, chez l'homme, la volonté ne se détermine pas nécessairement par devoir, que laloi morale prend l'aspect d'un commandement.

La formule du commandement s'appelle un impératif.

Mais,contrairement à l'impératif hypothétique qui subordonne les moyens à la fin (si tu veux la santé, alors tu doissuivre un régime alimentaire), l'impératif de la moralité ne peut qu'être catégorique, cad inconditionnel etabsolu.

Autrement dit, il vaut pour tous les hommes, quelles que soient l'époque et la société.

Il ne dit pas cequ'il faut faire ou ne pas faire en telle circonstance, mais ce qu'il convient de faire en toute circonstance.

Ils'énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle. »

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