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Toutes les différences intellectuelles entre les hommes ne viennent, selon Helvétius, que de l'attention. Expliquez ?

Publié le 10/02/2004

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Pourtant, en examinant de plus près la question, il semble que l'intelligence ne soit pas définitivement fixée et définie par les aptitudes. L'exercice de nos possibilités natives va jouer dans le sens d'une amplification de l'intelligence. Au contraire, le fait de laisser inemployées nos possibilités va jouer dans le sens d'une atrophie. Or, l'attention paraît bien être ce qui fait un tout des dispositions naturelles et des acquisitions. Telle ou telle forme native d'intelligence fera corps avec l'expérience, les connaissances, dans la mesure même où nous aurons fait effort pour actualiser nos possibilités, les traduire en organisation. Enfin, si nous admettons que l'intelligence suppose toujours, comme le souligne Bergson, un rapport de sympathie entre le sujet qui manifeste l'intelligence et l'objet à propos de quoi il la manifeste, l'attention apparaît comme le moyen idéal d'une pénétration sympathique de l'objet par le sujet, et, par conséquent comme le mode type d'un accroissement d'intelligence.Il est évident que toutes les acquisitions scientifiques, par exemple, sont liées à des efforts d'attention, que ce soit l'attention à des phénomènes sensoriels (Galilée et le lustre de la cathédrale de Pise) ou l'attention à des attitudes mentales (les catégories de l'entendement de Kant), l'attention traduit toujours un approfondissement de la pensée, un accroissement d'intelligence relativement à un objet donné.Descartes nous dit que le bon sens, est la chose du monde la mieux partagée. Helvétius d'une façon analogue admet une certaine égalité originelle des esprits. Mais tous deux pensent que les hommes n'utilisent pas également ce qui fait le fond en quelque sorte, de leur intelligence.

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