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Y a-t-il un travail de l'artiste ?

Publié le 09/02/2004

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travail
Michel-Ange, retenu à Rome par le pape Jules II et peignant le plafond de la chapelle Sixtine, 1609/1611); b) d'un intérêt pour les oeuvres de leurs prédécesseurs (les jeunes peintres s'exercent à reproduire les tableaux des grands maîtres) avant de se forger un style. C'est en ce sens qu'il faut comprendre la formule de Malraux : « De même qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non des couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages. C'est un homme qui aime les tableaux » (Les Voix du silence); c) d'un acharnement à acquérir non seulement une culture artistique mais aussi la maîtrise d'un ensemble de techniques (ex. : la gravure a burin ne pose pas les mêmes problèmes que l'eau-forte, etc.). Le statut social de l'artiste. Il a évolué (on parle de création; du divin Michel-Ange; etc.), alors que les sculpteurs des cathédrales médiévales étaient traités comme de simple compagnons ou artisans. Le rapport de l'art et de la religion. L'art s'est dégagé de la tutelle de la théologie, qu'il s'était borné à illustre jusque-là (on dit que la cathédrale fut, avec ses vitraux et ses figures, un véritable Bible de pierre - et de verre - pour le peuple illettré) : avar l'artiste moderne qui peut choisir de ne rechercher que la beauté dans son oeuvre (= l'art pour l'art), il y eut donc des foules d'« artistes pour que l'idée même de l'art n'existait pas » (Malraux, La Métamorphose de dieux, 1957).
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« grands maîtres) avant de se forger un style.

C'est en ce sens qu'il faut comprendre la formule de Malraux : « Demême qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non des couchers de soleil, unpeintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages.

C'est un homme qui aime les tableaux »(Les Voix du silence);c) d'un acharnement à acquérir non seulement une culture artistique mais aussi la maîtrise d'un ensemble detechniques (ex.

: la gravure a burin ne pose pas les mêmes problèmes que l'eau-forte, etc.). Le statut social de l'artiste.Il a évolué (on parle de création; du divin Michel-Ange; etc.), alors que les sculpteurs des cathédrales médiévalesétaient traités comme de simple compagnons ou artisans. Le rapport de l'art et de la religion.L'art s'est dégagé de la tutelle de la théologie, qu'il s'était borné à illustre jusque-là (on dit que la cathédrale fut,avec ses vitraux et ses figures, un véritable Bible de pierre — et de verre — pour le peuple illettré) : avar l'artistemoderne qui peut choisir de ne rechercher que la beauté dans son œuvre (= l'art pour l'art), il y eut donc des foulesd'« artistes pour que l'idée même de l'art n'existait pas » (Malraux, La Métamorphose de dieux, 1957). 2.

Oui, l'artiste est le seul à faire un travail créateur • Il faut éviter les lieux communs sur l'artiste créant spontanément, sous le coup d'une inspiration, un chef-d'oeuvre.

Les grands artistes ont travaillé d'arrache-pied, souvent sur commande et après avoir appris, pendant delongues années, les techniques de leur art.

Pensez à Michel-Ange peignant le plafond de la chapelle Sixtine, audébut du XVIe siècle : une commande du pape Jules II.

A notre époque, pensez à Chagall peignant le plafond del'Opéra de Paris : une commande d'André Malraux, ministre de la Culture du général de Gaulle.• L'artiste porte aussi un intérêt aux oeuvres de ses prédécesseurs avant de trouver son propre style : «Un peintren'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages.

C'est un homme qui aime les tableaux », ditMalraux. A.

Le travail de l'artiste aboutit à une oeuvre qui se distingue par son originalitéOn s'appuiera ici sur une définition de la création comme fait d'amener à l'existence un objet original et singulier.

Letravail est encore créateur au sens où il manifeste l'originalité d'un style singulier et propre à un artiste. B.

Le processus même de travail est inventifOn pourra ici se référer à l'inventivité qui traverse le processus de travail, tant dans le choix des matériaux que danscelui des techniques. C.

L'oeuvre d'art crée un sentiment original chez son spectateurOn pourra ici mettre en évidence l'originalité du plaisir pris devant le spectacle de la beauté. 2.

Non, l'artiste n'est pas le seul à faire un travail créateur A.

La création n'est pas proprement artistiqueOn pourra ici montrer que l'inventivité et l'originalité ont tout autant leur place dans la production artisanale parexemple, ou encore dans l'invention théorique et technique.

Le travail, comme mise en oeuvre des forcesintellectuelles et physiques en vue de la production d'un objet, est créateur dès lors qu'il aboutit à un objetnouveau.

Si le travail artistique se distingue, ce n'est peut-être que par sa capacité à créer du beau. B.

Le travail artistique n'est pas créateur au sens fortOn peut aller plus loin et remettre en cause le présupposé de départ, dès lors que l'on pense la création commecréation ex nihilo.

L'imagination de l'artiste n'est pas créatrice, mais simplement reproductrice : l'artiste ne fait quecombiner, certes de manière peut-être originale, des éléments sensibles qui préexistent (cf.

Descartes, Méditationsmétaphysiques).

En ce sens on ne pourrait parler de travail créateur que pour Dieu, en tant qu'il a créé le monde.

Le sens commun croit spontanément que l'esprit peut fabriquer du nouveau.

Il parle des savants et des artistescomme des créateurs.En revanche, les empiristes[2] se doivent de nier l'existence d'une semblable faculté, qui serait la preuve d'uneactivité originale de l'esprit.

Pour eux, il n'y a pas d'imagination créatrice, mais seulement une imaginationcombinatrice: a) L'esprit, dit Locke, "est impuissant à se créer de lui-même une seule idée simple".

Un aveugle de naissance nepeut se former une idée de la lumière.

Le peintre, le musicien ne font que combiner des couleurs ou des sons déjàconnus. b) Au moins, les nouvelles combinaisons que l'on trouve parfois à l'aide d'images anciennes, ne seraient-elles pas descréations de l'esprit? Non, car elles suivent les règles générales de l'association des idées, et se groupentmécaniquement d'après leur affinité.

Il n'y aurait pas plus de création dans l'invention qu'il n'y en a dans lekaléidoscope: l'imagination est une mécanique à secouer les vieilles images.. »

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