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Le travail rend-il les hommes solidaires ou rivaux ?

Publié le 27/02/2004

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Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour Smith, tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous: tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt de la communauté toute entière. En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à fonder la prospérité d'un pays ? Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral qui croit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts collectifs. L'explication de cette surprenante main invisible est que le conflit entre des intérêts opposés oblige les partenaires de l'échange à limiter leurs prétentions, à s'accorder sur des compromis, à réaliser un équilibre correspondant à l'affectation optimale des ressources. Au XXe siècle, Hayek proposera une explication supplémentaire : l'interaction des pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en connaissances et en capacités d'invention sur n'importe quelle instance centrale. Le meilleur ordre possible est donc celui qui résulte de la régulation opérée par des millions d'individus qui prennent des décisions rationnelles en fonction de leur intérêt. mith: Puisque chaque individu tâche, le plus qu'il peut 1) d'employer son capital à faire valoir l'industrie nationale, et 2) de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions.
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« pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses.

Il est vrai que cette belle passion n'est pas trèscommune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir.Quant à la question de savoir quelle est l'espèce d'industrie nationale que son capital peut mettre en oeuvre, et delaquelle le produit promet de valoir davantage, il est évident que chaque individu, dans sa position particulière, estbeaucoup mieux à même d'en juger qu'aucun homme d'État ou législateur ne pourra le faire pour lui.

L'homme d'Étatqui chercherait à diriger les particuliers dans la route qu'ils ont à tenir pour l'emploi de leurs capitaux, non seulements'embarrasserait du soin le plus inutile, mais encore il s'arrogerait une autorité qu'il ne serait pas sage de confier, jene dis pas à un individu, mais à un conseil ou à un sénat, quel qu'il pût être ; autorité qui ne pourrait jamais êtreplus dangereusement placée que dans les mains de l'homme assez insensé et assez présomptueux pour se croirecapable de l'exercer. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quel est le principal facteur de la richesse nationale ?2 La « main invisible » qui mène le cours des choses est-elle celle de l'État ?3 Les agents économiques doivent-ils être dirigés par l'État ? Réponses: 1 - Ce n'est pas le dévouement au bien public, mais plutôt celui à son propre intérêt qui conduit chaque acteur de lavie économique à accroître la richesse nationale et à servir ainsi, sans le vouloir expressément, l'intérêt de toute lasociété.2 - Non, la « main « de l'État tire des ficelles bien visibles : juridiques, politiques.

Il s'agitdes lois du marché, des lois économiques, lois invisibles qui régissent les échanges.3 - Ce serait une grave erreur, un politique n'ayant ni intérêt ni compétence particulière pourprendre des décisions dans ce domaine. B - Division du travail et solidarités par le travail ¦ Émile Durkheim dans La Division du travail social développe sur la division du travail une conception opposée à cellede Marx.

Pour l'auteur du Capital, la division du travail correspond à une division des hommes (travail manuel ettravail intellectuel, travail des hommes et travail des femmes, propriétaires des moyens de production etprolétaires).¦ Sans nier l'existence de ces inégalités, Durkheim montre que la division du travail crée des solidarités.

Cemécanisme est observable avec l'actuelle mondialisation : la division internationale du travail rend de facto solidairesl'ouvrier français et l'ouvrier coréen alors qu'il y a peu, il n'y avait aucun rapport possible entre eux. urkheim: Nous sommes ainsi conduits à nous demander si la division du travail ne jouerait pas le même rôle dans des groupes plus étendus, si, dans les sociétés contemporaines où elle a pris le développement que nous savons,elle n'aurait pas pour fonction d'intégrer le corps social, d'en assurer l'unité.

Il est très légitime de supposer que lesfaits que nous venons d'observer se reproduisent ici, mais avec plus d'ampleur ; que ces grandes sociétés politiquesne peuvent, elles aussi, se maintenir en équilibre que grâce à la spécialisation des tâches ; que la division du travail est la source, sinon unique, du moins principale de la solidarité sociale.

C'est déjà à ce point de vue que s'étaitplacé Comte.

De tous les sociologues, à notre connaissance, il est le premier qui ait signalé dans la division du travail autre chose qu'un phénomène purement économique.

Il y a vu la condition la plus essentielle de la vie sociale pourvu qu'on la conçoive dans toute son étendue rationnelle, c'est-à-dire qu'on l'applique à l'ensemble de toutesnos diverses opérations quelconques, au lieu de la borner, comme il est trop ordinaire, à de simples usages matérielsConsidérée sous cet aspect, dit-il, elle conduit immédiatement à regarder non seulement les individus et les classes,mais aussi, à beaucoup d'égards, les différents peuples comme participant à la fois, suivant un mode propre et undegré spécial, exactement déterminé, à une oeuvre immense et commune dont l'inévitable développement graduel lied'ailleurs aussi les coopérateurs actuels à la série de leurs prédécesseurs quelconques et même à la série de leursdivers successeurs.

C'est donc la répartition continue des différents travaux humains qui constitue principalement lasolidarité sociale et qui devient la cause élémentaire de l'étendue et de la complication croissante de l'organismesocial « [A.

Comte, Cours de philosophie positive, IV, 425.].Si cette hypothèse était démontrée, la division du travail jouerait un rôle beaucoup plus important que celui qu'on lui attribue d'ordinaire.

Elle ne servirait pas seulement à doter nos sociétés d'un luxe, enviable peut-être, mais superflu; elle serait une condition de leur existence.

C'est par elle, ou du moins c'est surtout par elle, que serait assurée leurcohésion ; c'est elle qui déterminerait les traits essentiels de leur constitution.

Par cela même, et quoique nous nesoyons pas encore en état de résoudre la question avec rigueur, on peut cependant entrevoir dès maintenant que,si telle est réellement la fonction de la division du travail , elle doit avoir un caractère moral, car les besoins d'ordre, d'harmonie, de solidarité sociale passent généralement pour être moraux. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 La division du travail peut-elle diviser la société ?. »

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