Devoir de Philosophie

LE TRAVAIL EST-IL UNE FATALITÉ ?

Publié le 16/03/2004

Extrait du document

travail
Hegel, dans Phénoménologie de l'Esprit, nous fait le récit d'une certaine lutte entre deux consciences. Celles-ci s'affrontent afin d'être reconnues par l'autre. Le vainqueur, qui deviendra maître, est celui qui accepte le risque de mort ; le vaincu, qui deviendra l'esclave de l'autre, est celui qui reste trop attaché à la vie. La suite du récit cependant met en évidence une inversion des rôles. L'esclave, en travaillant, acquière une certaine autonomie, contrairement au maître qui perd sa liberté en devenant complètement dépendant de l'esclave. Le travail, en ce sens, ne peut pas être regardé comme une perte de temps. Il permet à l'homme de s'affranchir d'un état de servilité initiale.On peut ainsi considérer, soit que le travail apporte directement la liberté qui est la réalisation de l'essence humaine (version hégélienne), soit qu'il participe à l'humanisation et participera à la libération finale de l'homme (version de Marx, pour lequel ce que Hegel nomme liberté est encore trop abstrait, ou insuffisamment inscrit dans la totalité de l'humanité puisque réservé à une classe).D'un point de vue complémentaire (moins philosophique, et simplement anthropologique), on peut également souligner que le travail définit fondamentalement la possibilité de la culture humaine, soit d'un monde proprement humain, qui s'oppose au monde de la nature (c'est par exemple ce que l'on trouve dans L'Érotisme de Georges Bataille).c) Droit au travail et droit du travail - le rôle du politique.
travail

« Hegel, dans Phénoménologie de l'Esprit, nous fait le récit d'une certaine lutte entre deux consciences.

Celles-cis'affrontent afin d'être reconnues par l'autre.

Le vainqueur, qui deviendra maître, est celui qui accepte le risque demort ; le vaincu, qui deviendra l'esclave de l'autre, est celui qui reste trop attaché à la vie.

La suite du récitcependant met en évidence une inversion des rôles.

L'esclave, en travaillant, acquière une certaine autonomie,contrairement au maître qui perd sa liberté en devenant complètement dépendant de l'esclave.

Le travail, en cesens, ne peut pas être regardé comme une perte de temps.

Il permet à l'homme de s'affranchir d'un état de servilitéinitiale. On peut ainsi considérer, soit que le travail apporte directement la liberté qui est la réalisation de l'essence humaine(version hégélienne), soit qu'il participe à l'humanisation et participera à la libération finale de l'homme (version deMarx, pour lequel ce que Hegel nomme liberté est encore trop abstrait, ou insuffisamment inscrit dans la totalité del'humanité puisque réservé à une classe).D'un point de vue complémentaire (moins philosophique, et simplement anthropologique), on peut égalementsouligner que le travail définit fondamentalement la possibilité de la culture humaine, soit d'un monde proprementhumain, qui s'oppose au monde de la nature (c'est par exemple ce que l'on trouve dans L'Érotisme de GeorgesBataille). Pour Bataille, l'homme se définit par un double être de négation : il nie la nature, le donné naturel et se nie lui-même.

L'homme n'est pas un animal comme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel.

Lorsque Batailledit qu'il le nie, il signifie qu'il le modifie, le transforme.

En d'autres termes, l'homme est un être qui se construit unmonde.

L'homme est un être de technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entoure mais quiadapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicale entre le monde naturel et le monde culturelhumain.

Mais cette négation ne porte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'homme lui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de lui simplement un être de besoins.

L'hommen'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité. c) Droit au travail et droit du travail - le rôle du politique. Ainsi, le droit au travail doit s'accompagner d'un droit du travail : il faut veiller aux conditions dans lesquellestravailler.

C'est le rôle de l'État qui doit faire en sorte qu'au sein de l'économique on limite au mieux les injustices. 3) Travail et humanité • Le sens de l'effortLa nécessité de travailler oblige l'homme à une discipline personnelle et à une continuité dans l'effort qui sontproprement humaines.

Il ne s'agit pas ici de limiter la liberté naturelle mais de se libérer des contraintes extérieures.Le sens de l'effort et de la responsabilité sera également indispensable chaque fois que les hommes voudront devenirplus libres, par exemple dans le domaine politique. • Le développement des potentialités humaines.Confrontés à un environnement difficile, les hommes doivent développer de grandes ressources d'ingéniosité, desavoir-faire, de maîtrise, qui demeurent disponibles une fois que les obstacles ont été surmontés : ainsi naît laculture.

Or être libre ce n'est pas seulement avoir le temps de faire ce que l'on veut, c'est être capable de savoir ceque l'on veut et vouloir à la mesure de ce que l'on peut.

La nécessité de travailler développe chez l'homme laconscience de soi, de ses possibilités réelles et lui fait découvrir des potentialités qu'il n'aurait pas soupçonnées.

Letravail libère donc des énergies qui seraient restées dans la somnolence. • Une existence plus humaineOn voit ainsi comment la nécessité de travailler, condition initiale de survie, devient un élément culturel à partentière et une dimension importante de la conquête d'une liberté proprement humaine.

C'est pourquoi, même lorsqueles difficultés naturelles sont largement surmontées, le travail est perçu comme une nécessité non plus au sensd'une contrainte mais au sens d'une vertu.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles