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Le travail, est-ce la même chose que l'emploi ?

Publié le 03/03/2004

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travail

LOI (lat lex, loi)

Épist. Les lois scientifiques établissent entre les faits des rapports mesurables, universels, nécessaires, qui autorisent la prévision. Voir déterminisme. Mor. La loi morale est la règle normative dictée à l'homme par sa raison pratique. Elle énonce le principe d'action universel et obligatoire auquel tout être raisonnable doit conformer ses actes pour réaliser son autonomie. devoir, impératif. Phi. pol. La loi civile est la règle ou l'ensemble des règles coercitives établies par l'autorité souveraine d'une société. droit positif. La loi naturelle droit naturel.

TRAVAIL (lat. tripolium, instrument de torture )

Aristote considérait le travail comme une activité par nature asservissante, n'étant pas une fin en elle-même mais le moyen de la subsistance. Activité vile qui déforme l'âme et le corps, elle est réservée aux esclaves qui s'abîment dans ce qu'ils font. Le travail, en effet, implique une spécialisation déshumanisante, car l'homme n'est pas fait pour un métier comme un marteau est fait pour planter un clou. Si la main est le symbole de l'homme, c'est précisément qu'elle n'est pas un outil, mais un organe polyvalent. Ainsi, les activités nobles développent en l'homme simultanément toutes ses facultés, tandis que l'activité laborieuse détruit cette harmonie en instrumentalisant l'une d'elles. Nous dirions aujourd'hui que, asservi aux impératifs de l'efficacité, celui qui travaille perd sa vie à la gagner : Aristote le définit simplement comme un « outil vivant » dont on pourrait bien se passer si les navettes pouvaient se déplacer toutes seules sur les métiers à tisser. Comment le travail, que les Grecs tenaient pour indigne de l'homme, a-t-il pu devenir une valeur ? Si la Bible décrit le travail comme un châtiment divin, il est aussi le moyen d'un rachat pour l'humanité qui, par ses efforts, contribue au perfectionnement du monde. Il est alors moins un mal qu'un moindre mal. Dans l'éthique protestante, il devient même un devoir si bien qu'on a pu lier cette valorisation morale du travail à l'essor du capitalisme. A partir du xix siècle, au moment même où l'Occident achève son industrialisation, le travail s'impose en philosophie comme une notion centrale, en particulier avec Hegel qui en saisit le caractère anthropogène. L'homme n'est homme que par le travail qui le rend maître de la nature, mais aussi de lui-même (en disciplinant son désir par ex.). Cependant, l'écart existant entre l'essence du travail, producteur de l'humanité, et les formes historiques du travail (aliénation et exploitation économique de la force de travail) sera dénoncé par Marx comme une dénaturation induite par le système capitaliste. Quant à la glorification du travail, elle sera analysée par Nietzsche à la fin du siècle, comme l'instrument le plus efficace, conçu par la morale chrétienne, de domestication des instincts vitaux.

CHOSE

Gén. Tout ce dont on pose l'existence. Méta. Pour Kant, la « chose en soi » subsiste indépendamment du sujet qui se la représente. Ne pouvant être l'objet d'aucune Expérience , elle n'est pas un objet de connaissance. Mor. La chose s'oppose à la personne. Elle se définit comme un moyen, et la personne comme une fin. Ainsi, sa valeur est son prix : elle peut être possédée et échangée. La personne, au contraire, est inaliénable, n'a pas de prix mais une dignité.

travail

« Qu'en est-il de cette activité quand elle est exercée pour autrui, pour une cause qui nous est extérieure,quand elle est employée ? I – L a valeur morale du travail 1) L'évaluation religieuse du travail Weber, L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme : « Le travail cependant est autre chose encore ; il constitue surtout le but même de la vie, tel que Dieu l'afixé.

Le verset de Saint-Paul : « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus » vaut pour chacun,et sans restriction.

La répugnance au travail est le synptôme d'une absence de grâce.

» 2) Travailler pour parvenir à l'estime de soi Kant, Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique : « La nature a voulu que l'homme tire entièrement de lui-même tout ce qui dépasse l'agencement mécaniquede son existence animale et qu'il ne participe à aucun autre bonheur ou à aucune autre perfection que ceux qu'ils'est créés lui-même, libre de l'instinct, par sa propre raison.

» II – L'aliénation par le travail Si le travail représente une valeur morale, il est aussi considéré par certains comme une sourced'aliénation. Marx, Manuscrits de 1844 : « L'ouvrier s'appauvrit d'autant plus qu'il produit plus de richesse, que sa production croît en puissance eten volume.

L'ouvrier devient une marchandise.

Plus le monde des choses augmente en valeur, plus le monde deshommes se dévalorise ; l'un est en raison directe de l'autre.

Le travail ne produit pas seulement des marchandises ;il se produit lui-même et produit l'ouvrier comme une marchandise dans la mesure même où il produit desmarchandises en général.

» Le travail de l'employé est alors une aliénation et pas une source d'enrichisseemnt et d'épanousissement delui-même. III – L'évolution personnelle par le travail 1) Division du travail et promotion de l'individu Durkheim, De la division du travail : « Loin d'être entamée par les progrès de la spécialisation, la personn alité individuelle se développe avec ladivision du travail. En effet, être une personne, c'est être une source autonome d'action.

L'homme n'acquiert donc cettequalité que dans la mesure où il y a en lui quelque chose qui est à lui, à lui seul et qui l'individualise, où il est plusqu'une simple incarnation du type générique de sa race et de son groupe.

» Le travail est alors source d'identité pour l'individu. 2) La dialectique du Maître et de l'Esclave ou le travail libérateur Kojève, Introduction à la lecture de Hegel : « Le Maître force l'Esclave à travailler.

Et en travaillant, l'Esclave devient maître de la Nature.

Or, il n'estdevenu l'Esclave du Maître que parce que – au prime abord – il était esclave de la Nature, en se solidarisant avecelle et en se subordonnant à ses lois par l'acceptation de l'instinct de conservation.

En devenant par le travailmaître de la Nature, l'Esclave se libère donc de sa propre nature, de son propre instinct qui le liait à la Nature et quifaisait de lui l'Esclave du Maître.

En libérant l'Esclave de la Nature, le trvail le libère donc aussi de lui-même, de sanature d'Esclave : il le libère du Maître.

» Conclusion : Le travail comme emploi devient ainsi une manière de se différencier et de marquer son identité par rapportà autrui en tant que nous exerçons un métier qui nous caractérise.

Il nous donne une place dans la société.

Il peutêtre source d'affirmation et de libération de soi-même.. »

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