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Le travail nous apporte -il autre chose qu'un salaire ?

Publié le 15/03/2005

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travail
Il est l'expression de la misère de notre condition, asservissement à la nécessité, tâche aliénante réservée aux esclaves et aux producteurs. Ceux-ci sont considérés comme les instruments qui libèrent de la nécessité du travail. Pour préserver sa liberté et pour s'épanouir, il ne faut pas travailler car le travail détourne des autres activités, il empêche de devenir humain (avoir le temps de s'instruire, de philosopher, de s'occuper de la politique etc. ). Distinction entre le loisir (otium) qui a sa fin en lui-même et le travail (negocium) qui est une production en vue de produire quelque chose. Hannah Arendt: le travail est l'activité humaine la plus proche de l'animalité et de la nécessité biologique. Sa finalité est de satisfaire les besoins. Cycle production-consommation.   2- Cependant, le travail est un moyen pour l'homme de se réaliser en tant qu'individu : ·         Le travail permet une existence sociale de l'homme. ·         Hegel : la dialectique du maître et de l'esclave montre que le travail apporte quelque chose à l'homme : par le travail qu'il accomplit, l'esclave transcende sa condition et dépasse son maître.

  • Travail : racine latine : trepalium, instrument de torture. Cette notion est vaste et évolue selon les époques historiques. Le travail définit un large panel d’activités humaines socialement rentables : il peut désigner une activité professionnelle rémunérée autant que l’apprentissage de l’écolier. C’est une activité qui transforme la nature et qui est productrice de valeur. Elle joue un rôle économique et social en tant qu’elle met les hommes en relation. Le terme « travail « est donc problématique en soi : puisqu’il désigne plusieurs activités sociales, on peut s’interroger sur sa signification propre, qui varie selon son sens, c’est-à-dire en fonction de ce qui est entendu par ce mot. Il s’agit donc de définir plus précisément ce concept au cours de l’analyse.
  • Salaire : Rémunération versée en contrepartie d’un travail effectué, somme d’argent accordée par rapport à l’estimation d’un travail accompli par l’homme. Recevoir un salaire, c’est gagner sa vie, c’est pouvoir s’assurer le maintien de son existence. Le salaire permet de consommer. Il donne un pouvoir d’achat qui participe au système de la vie économique et sociale.

 

 

Problématique :

 

Il s’agit d’analyser si le travail est seulement un moyen pour l’homme de gagner sa vie, c’est-à-dire de gagner de quoi assurer sa subsistance ou si son apport dépasse ce cadre de l’assouvissement des besoins naturels. Le travail est-il un instrument lié au besoin et à la nécessité naturelle, et dans ce cas, il est réduit à n’apporter qu’un salaire qui permet de répondre à ces besoins, ou bien est-il un moyen pour l’homme de transcender sa nature animale et biologique afin de réaliser son humanité ?

travail

« C'est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même.Dans le moment qui correspond au désir dans la conscience du maître,ce qui paraît échoir à la conscience servante, c'est le côté du rapportinessentiel à la chose, puisque la chose dans ce rapport maintient sonindépendance.

Le désir s'est réservé à lui-même la pure négation del'objet, et ainsi le sentiment sans mélange de soi-même.

Mais c'estjustement pourquoi cette satisfaction est elle même uniquement unétat disparaissant, car il lui manque le côté objectif ou la subsistance.Le travail, au contraire, est désir réfréné, disparition retardée : letravail forme.

Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objetmême, il devient quelque chose de permanent, puisque justement; àl'égard du travailleur, l'objet a une indépendance.

Ce moyen négatif, oul'opération formatrice, est en même temps la singularité ou le pur être-pour-soi de la conscience.

Cet être-pour-soi, dans le travail,s'extériorise lui même et passe dans l'élément de la permanence ; laconscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant,comme intuition de soi même.

Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit Hegel, dans la phénoménologie de l'Esprit , développe un système philosophique qui fonde toute sa pensée : la dialectique.

Cette dialectiquehégélienne désigne l'accès à la vérité et à l'idéalisme absolu via des idées contradictoires.

C'est de la confrontation des contraires et de leurdépassement dans la synthèse des deux que la pensée se construit pour le philosophe.

Ainsi, la négation n'estjamais pensée comme un échec chez Hegel, mais plutôt comme une étape nécessaire et constructive vers la vérité.Le texte étudié ici s'enracine dans cette conception de la négation « formatrice », et illustre sa théorie en donnantun exemple pratique, celui du travail humain.

La thèse formulée par l'auteur dans ce passage est celle d'un travaillibérateur de la conscience humaine, qui serait cause d'un retour de la conscience sur elle-même, d'une prise de laconscience humaine sur elle-même, et ainsi d'une autonomie de l'esprit qui émancipe l'homme.

Pour expliquer cela,Hegel procède méthodiquement en décrivant les diverses étapes de cette appropriation de la conscience par elle-même grâce au travail de l'homme.

D'abord, Hegel expose le rapport de l'homme à l'objet lorsqu'il n'est pas dans uncadre de travail, à travers la figure du maître, qui ne travaille pas.

Puis il oppose à cette première situation celle dutravailleur, et en souligne les différences intrinsèques.

Enfin, il explique la conséquence de ce rapport singulier que letravail instaure entre le travailleur et l'objet, en démontrant qu'il permet à la conscience de se révéler dans sonindépendance. 1ère partie : Thèse.

Situation initiale de la conscience dans son rapport aux objets. - Hegel commence par poser la thèse du texte dès la première phrase : « C'est par la médiation du travail que laconscience vient à soi-même ».

Il annonce ce qu'il va démontrer par la suite, la libération de la conscience qui sedécouvre à elle-même grâce au travail, c'est-à-dire grâce à l'activité par laquelle l'homme transforme le monde poursatisfaire ses besoins et désirs.

L'auteur introduit d'emblée le travail comme une « médiation », c'est-à-dire unpassage, un moyen, une étape nécessaire au retour de la conscience sur elle-même.

La conscience se constituedonc à travers différents « moments ».- Le premier « moment » envisagé par l'auteur est celui qui « correspond au désir dans la conscience du maître ».Hegel désigne par « maître » l'homme qui ne travaille pas (qui fait travailler d'autres à sa place).

Comme touthomme, le maître désire, et il entretient avec la chose désirée un « rapport inessentiel ».

Cela signifie que la chosedésirée est absolument distincte, différente et indépendante du maître qui la désire.

La chose « maintient sonindépendance », et en cela la conscience reste « conscience servante » car seulement conscience de la chose,donc asservie à un objet dont son rôle est de prendre conscience.- Dans le rapport désirant, le désir reste désir et la chose reste la chose.

C'est ce que signifie Hegel lorsqu'il dit que« le désir s'est réservé à lui-même la pure négation de l'objet ».

La « pure négation » désigne ici le fait que le désirdu maître s'oppose radicalement à l'objet en le pensant comme objet, distinct et différent de lui.

Il n'y a en aucuncas confusion entre le maître et l'objet qu'il désire puisque les deux ne sont liés par aucun autre rapport que lerapport de désir, qui est « rapport inessentiel ».

« Nier » l'objet consiste ici à objectiver l'objet, c'est-à-dire à le voircomme objet et rien d'autre.

C'est cette négation qui permet à l'homme de rester soi-même, et de s'affirmer dansson indépendance par son opposition aux objets.

L'homme ainsi désirant est dans un « sentiment sans mélange desoi-même ».

2ème partie : Problème : ce rapport distinct entre conscience et objets ne dure pas.

Solution par le travail. Hegel qualifie de « satisfaction » ce premier moment de rapport inessentiel aux choses par le désir de l'homme oisif(qui ne travaille pas).

Il faut rappeler que d'après la thèse exposée en prémisse, la fin visée par l'auteur est derechercher l'autonomie de la conscience dans un retour de la conscience sur elle-même.

Il semble juste de parler de« satisfaction », dans la mesure où l'auteur vient de montrer que le sentiment sans mélange de soi-même, c'est-à-dire la conscience de soi, était possible.- Cependant, Hegel soulève un problème inhérent à cette première situation : elle n'est pas durable, mais constitue. »

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