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Le travail nous éloigne-t-il de la nature ?

Publié le 08/11/2005

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travail
La dissolution universelle de tout ce qui est fixe, stable et donné chez le valet s'accomplit effectivement de manière concrète dans le service. A la différence du maître pour qui la satisfaction est un état disparaissant, Le valet façonne l'objet, contient l'évanescence pour qu'en demeure une forme, il est « l'activité qui donne forme [...] le pur être pour soi de la conscience qui accède désormais, dans le travail et hors d'elle-même, à l'élément de la permanence ; la conscience travaillante parvient donc ainsi à la contemplation de l'être autonome, en tant qu'il est elle-même. » La crainte du maître ainsi que le travail permettront au valet d'atteindre l'être pour soi, car avant cela il n'est qu'objet pour le maître. Désormais le valet est par le travail maître de la nature, et n'y est plus subordonné comme il l'était lors de son état animal. Le travail est libération de soi vis-à-vis de la nature donnée, mais aussi vis-à-vis de sa propre nature d'esclave. Le travail éduque l'homme en refrénant ses désirs, à la différence du maître qui jouit insatiablement de ce qu'il désire. Le valet se voit contraint de refouler ses désirs, sa nature instinctive, et les sublime dans la transformation des choses, et non dans la destruction immédiate. Cette « activité formative » est la caractéristique de l'être pour soi pur de la conscience, où la conscience aura l'intuition d'elle-même dans ce qu'elle contemple, en ce sens que la réalisation de la chose est le produit de la conscience façonnante, son idée, son projet. C'est en transformant le monde naturel selon ses intentions que l'homme prend conscience de sa valeur, de sa réalité humaine initiatrice de progrès et de dynamisme dans le temps et dans l'espace, dans l'Histoire et dans le Monde. L'activité du travail est aussi fonction de libération de la peur, de l'angoisse que le valet a éprouvé depuis sa lutte avec le maître.

Pour répondre à cette question, il conviendra de se demander de l’importance de l’opposition entre deux conceptions du travail, celle qui voit dans le travail un bien, un nécessaire éloignement de la nature pour la formation même de la conscience. De l’autre une conception qui voit dans cet éloignement un mal, un oubli de la nature,  un impérialisme, une emprise exercée sur elle et une aliénation de l’homme par le travail, c’est-à-dire le sentiment d’être étranger à soi et aussi à la nature. Entre la tradition issue de Hegel et celle de Marx, notre civilisation devra trouver une troisième voie.

travail

« La conscience doit avoir ressenti la « crainte absolue » pour atteindre l'être pour soi .

Le valet prendra conscience alors par le travail de sa liberté intérieure ou abstraite, car il ne vit pas en homme libre de façon effective.

Il n'estlibre que par et pour sa pensée, en tant qu'entêtement, « liberté arrêtée à l'intérieure de la servitude.

» C'est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même.

Dans le moment qui correspond audésir dans la conscience du maître, ce qui paraît échoir à la conscience servante, c'est le côté du rapportinessentiel à la chose, puisque la chose dans ce rapport maintient son indépendance.

Le désir s'estréservé à lui-même la pure négation de l'objet, et ainsi le sentiment sans mélange de soi-même.

Maisc'est justement pourquoi cette satisfaction est elle même uniquement un état disparaissant, car il luimanque le côté objectif ou la subsistance.

Le travail, au contraire, est désir réfréné, disparition retardée :le travail forme.

Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objet même, il devient quelque chose depermanent, puisque justement; à l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance.

Ce moyen négatif, oul'opération formatrice, est en même temps la singularité ou le pur être-pour-soi de la conscience.

Cetêtre-pour-soi, dans le travail, s'extériorise lui même et passe dans l'élément de la permanence ; laconscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant, comme intuition de soi même.Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit Hegel, dans la phénoménologie de l'Esprit , développe un système philosophique qui fonde toute sa pensée : la dialectique.

Cette dialectique hégélienne désigne l'accès à la vérité et à l'idéalisme absolu via des idées contradictoires.

C'est de la confrontation des contraires et de leur dépassement dans la synthèse des deux que lapensée se construit pour le philosophe.

Ainsi, la négation n'est jamais pensée comme un échec chez Hegel, maisplutôt comme une étape nécessaire et constructive vers la vérité.

Le texte étudié ici s'enracine dans cetteconception de la négation « formatrice », et illustre sa théorie en donnant un exemple pratique, celui du travailhumain.

La thèse formulée par l'auteur dans ce passage est celle d'un travail libérateur de la conscience humaine,qui serait cause d'un retour de la conscience sur elle-même, d'une prise de la conscience humaine sur elle-même, etainsi d'une autonomie de l'esprit qui émancipe l'homme.

Pour expliquer cela, Hegel procède méthodiquement endécrivant les diverses étapes de cette appropriation de la conscience par elle-même grâce au travail de l'homme.D'abord, Hegel expose le rapport de l'homme à l'objet lorsqu'il n'est pas dans un cadre de travail, à travers la figuredu maître, qui ne travaille pas.

Puis il oppose à cette première situation celle du travailleur, et en souligne lesdifférences intrinsèques.

Enfin, il explique la conséquence de ce rapport singulier que le travail instaure entre letravailleur et l'objet, en démontrant qu'il permet à la conscience de se révéler dans son indépendance. 1ère partie : Thèse.

Situation initiale de la conscience dans son rapport aux objets. - Hegel commence par poser la thèse du texte dès la première phrase : « C'est par la médiation du travail que laconscience vient à soi-même ».

Il annonce ce qu'il va démontrer par la suite, la libération de la conscience qui sedécouvre à elle-même grâce au travail, c'est-à-dire grâce à l'activité par laquelle l'homme transforme le monde poursatisfaire ses besoins et désirs.

L'auteur introduit d'emblée le travail comme une « médiation », c'est-à-dire unpassage, un moyen, une étape nécessaire au retour de la conscience sur elle-même.

La conscience se constituedonc à travers différents « moments ».- Le premier « moment » envisagé par l'auteur est celui qui « correspond au désir dans la conscience du maître ».Hegel désigne par « maître » l'homme qui ne travaille pas (qui fait travailler d'autres à sa place).

Comme touthomme, le maître désire, et il entretient avec la chose désirée un « rapport inessentiel ».

Cela signifie que la chosedésirée est absolument distincte, différente et indépendante du maître qui la désire.

La chose « maintient sonindépendance », et en cela la conscience reste « conscience servante » car seulement conscience de la chose,donc asservie à un objet dont son rôle est de prendre conscience.- Dans le rapport désirant, le désir reste désir et la chose reste la chose.

C'est ce que signifie Hegel lorsqu'il dit que« le désir s'est réservé à lui-même la pure négation de l'objet ».

La « pure négation » désigne ici le fait que le désirdu maître s'oppose radicalement à l'objet en le pensant comme objet, distinct et différent de lui.

Il n'y a en aucuncas confusion entre le maître et l'objet qu'il désire puisque les deux ne sont liés par aucun autre rapport que lerapport de désir, qui est « rapport inessentiel ».

« Nier » l'objet consiste ici à objectiver l'objet, c'est-à-dire à le voircomme objet et rien d'autre.

C'est cette négation qui permet à l'homme de rester soi-même, et de s'affirmer dansson indépendance par son opposition aux objets.

L'homme ainsi désirant est dans un « sentiment sans mélange desoi-même ».

2ème partie : Problème : ce rapport distinct entre conscience et objets ne dure pas.

Solution par le travail. Hegel qualifie de « satisfaction » ce premier moment de rapport inessentiel aux choses par le désir de l'homme oisif(qui ne travaille pas).

Il faut rappeler que d'après la thèse exposée en prémisse, la fin visée par l'auteur est derechercher l'autonomie de la conscience dans un retour de la conscience sur elle-même.

Il semble juste de parler de« satisfaction », dans la mesure où l'auteur vient de montrer que le sentiment sans mélange de soi-même, c'est-à-dire la conscience de soi, était possible.- Cependant, Hegel soulève un problème inhérent à cette première situation : elle n'est pas durable, mais constitueun « état disparaissant ».

La cause de cette précarité en est le « manque de côté objectif ou la subsistance ».Hegel introduit alors la notion de « travail », que la notion de « subsistance » annonçait.

Pour l'auteur, ce n'est quedans un rapport de travail, c'est-à-dire dans le rapport du travailleur avec l'objet qu'il transforme pour son travail,que la conscience peut se libérer durablement.- En effet, le travail est « désir réfréné, disparition retardée ».

Il est donc un désir, mais comporte une dimension. »

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