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Le travail est-il spécifiquement humain ?

Publié le 02/02/2004

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Le premier a d'ailleurs pour corollaire un rapport aliéné à la nature. Précisons. L'ouvrier est d'abord aliéné par rapport à son produit. Celui-ci lui échappe. Aussitôt qu'il est créé, l'ouvrier en est dépossédé : « L'objet que le travail produit, le produit du travail, vient s'opposer au travail comme s'il s'agissait d'un être étranger, comme si le produit était une puissance indépendante du producteur. » L'ouvrier ne perd pas seulement son produit, mais son produit se présente en face de lui comme une puissance hostile : transformé en capital, il devient l'instrument d'exploitation de sa force de travail. Plus le capital s'accroît du fruit de son travail, et plus il se pose face à l'ouvrier en maître, plus l'ouvrier doit en passer par ses conditions, car, une fois que le capital domine le  système économique tout entier ou presque tout entier, l'ouvrier ne peut plus vivre qu'en se louant à lui. Le produit du travail devient ainsi, en face de l'ouvrier, objet, il se tient en face de lui comme une chose qui ne lui appartient pas et à laquelle il se trouve opposé comme sujet. Situation contradictoire tant du capital, qui ne peut subsister comme capital qu'en accroissant la misère de l'ouvrier, que de l'ouvrier, qui ne peut subsister comme ouvrier qu'en accroissant le capital. Richesse et misère à la fois.
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« En quoi le travail humain se distingue-t-il de l'activité animale ? Quelle est la différence entre technique et activitéinstinctive ? Explication Intelligence et instinct Il y a entre le travail et l'activité animale une différence de nature : le travailleur suit son intelligence, l'animal suitson instinct.

Les réalisations des insectes peuvent nous surprendre par leur complexité, les réalisations de la naturesont souvent supérieures à celles des hommes.

Mais à travers l'animal, c'est l'espèce qui agit.

L'araignée ou l'abeillen'ont aucune liberté, aucune marge d'invention.

L'artisan le moins doué connaît en revanche la finalité de sontravail, il est confronté à des problèmes qu'il doit résoudre, il a un projet à mener à terme. L'homme se distingue de l'animal de nombreuses façons : il est doté d'une conscience, ale sens de la religion, est capable de pensée et de paroles, etc.

Il suffit de considérerqu'il produit ses moyens d'existence pour le différencier radicalement de l'animal.Produisant ses moyens d'existence, il produit sa vie matérielle.

Le travail est une relationde l'homme à la nature, par rapport à laquelle l'homme joue lui-même le rôle d'unepuissance naturelle.

Utilisant son corps pour assimiler des matières, il leur donne uneforme utile à sa propre vie.

Et modifiant la nature extérieure, il modifie en retour sapropre nature et développe ses facultés par l'exercice du travail.

Les animaux, euxaussi, "travaillent" lorsqu'ils accomplissent des opérations semblables à celles desartisans : l'araignée tisse sa toile comme un tisserand, et l'abeille confectionne lescellules de sa ruche comme nul architecte ne saurait le faire.

"Mais ce qui distingue dèsl'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit lacellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche." Le propre du travail humainest d'être l'aboutissement de ce qui préexistait idéalement en lui.

Le travail n'est pasune simple transformation, un changement de forme dans la matière naturelle, c'est laréalisation d'un but ou d'un projet dont on a préalablement conscience, et qui constitue la loi de l'action à laquelle on subordonne durablement sa volonté.

Tout travail exige un effort, une tensionconstante de la volonté, d'autant plus que le travail est moins attrayant, et que l'homme ne peut y réaliser sesforces génériques. Travail et progrès Ainsi, le travail est-il avant tout une production individuelle, tandis que l'activité de l'animal est spécifique, répétitiveet invariante.

Les conséquences d'une telle différence sont fondamentales : alors que l'évolution des animaux sesitue au niveau de l'espèce, qu'elle a un caractère essentiellement instinctif, l'évolution humaine se réalise avanttout dans et par les individus.

Elle a un caractère historique et cumulatif.

Le progrès de la technique est exponentielcar il va d'autant plus vite qu'il gagne en étendue.

Ainsi les hommes ont-ils progressé en quelques siècles infinimentplus que leurs ancêtres en plusieurs millions d'années.

Rousseau montra bien cette opposition non de degré mais denature entre l'homme et l'animal: L'homme de l'état de nature ne fait pas encore usage de raison; deux sentimentsfondamentaux communs à tous les animaux dirigent ses actions.

Le premier lui commande de veiller à sa propreconservation: c'est l'amour de soi; le second est la répugnance naturelle à voir un autre être sensible souffrir: c'estla pitié, qui modère ainsi naturellement les actes que l'amour de soi dirigerait contre autrui; elle est le fondementd'un comportement moral, sans être véritablement morale. La nature humaine est aussi dotée d'une faculté exclusive: la perfectibilité.

Alors que l'animal reste borné dansl'empire invariable de l'instinct, l'homme, et lui seul, parce qu'il est libre, peut passer outre la voix de sa nature.

C'estun bien: alors que le chat se laisse mourir sur un tas de fruits, parce que son instinct ne le porte pas à d'autresaliments que la viande, l'homme peut tout essayer pour sa survie.

C'est aussi un mal: la faculté de la volonté, deparler encore lorsque la nature se tait, ouvre la porte aux excès du vice comme aux mauvaises habitudes.

Laperfectibilité humaine, c'est-à-dire le progrès, est le germe de sa supériorité et de son malheur. Le travail est-il libérateur ou aliénant ? Il s'agit ici de montrer en quoi réside la supériorité du travail, seule activité consciente, finalisée et libre.

La questionse pose cependant de savoir si toutes les formes de travail correspondent à une telle définition.

La divisionmanufacturière des tâches a par exemple conduit à l'élaboration du travail à la chaîne.

Mais l'ouvrier réalise-t-ilencore son but lorsqu'il n'est qu'un rouage au sein de la machine de production ? Marx répondra par la négative.Mais qu'est-ce que le travail aliéné tel que le décrit le philosophe allemand ? Il faut distinguer ici « exploitation » et « aliénation ».

Ce ne sont pas des termes équivalents : le mot « exploitation » désigne la réalité économique d'un travail non payé, au moins en partie.

Le mot « aliénation » renvoie à une situation où le travailleur ne se « reconnaît » plus dans son travail.

Il ne s'agit plus seulement de la dimension économique.

La dénonciation se fait en fonction d'une certaine idée de ce que devrait représenter letravail pour l'homme : permettre la réalisation de l'individu en étant la manifestation, l'extériorisation de lui-même.

La. »

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