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Travailler, est-ce gagner sa vie ?

Publié le 26/08/2005

Extrait du document

.               « Le travail produit l'ouvrier en tant que marchandise. « Karl Marx, Manuscrits de 1844. l   Marx met en garde contre l'aliénation par le travail, le risque de faire des hommes de simples outils marchands. Mais, s'il y a ici un risque, de mutation du travail an machine à faire de l'homme une marchandise, quelle définition du travail peut-on connaître qui ne soit pas lié au fait de gagner sa vie ?   2. Mais le travail ne peut se limiter à cela. l   Ce qui apparaît en premier lieu, c'est que l'on peut gagner sa vie sans travailler. Dans le premier sens que nous avons vu au début, le travail n'est plus aujourd'hui la seule possibilité existante pour se libérer de la nature. l   Les gains, par héritage, par hasard aussi (les jeux de lotos en sont un exemple) se fonts sans pour autant que ceux qui en bénéficient aient à travailler pour cela. l   On peut donc tout à fait se passer d'un lien entre travailler et gagner sa vie.

Analyse.

l   Notre sujet pose une double question : celle de la valeur du travail, ce qu'il est, ce qu'il permet et sa fonction; et celle de la possibilité de gagner sa vie.

  Le travail peut se définir, premièrement, comme une activité humaine ayant pour but de répondre à un besoin vital de l'homme. Mais cette définition se complète aujourd'hui d'une valeur : le travail est une activité rémunérée, dont le but premier est de produire une richesse. Ainsi compris, le travail est ce qui produit un gain.

  Quand à l'expression de « gagner sa vie «, elle pose comme principale problème la valeur même que l'on attribue à la vie. Car, on peut à la foi comprendre le fait que la vie se mérite, que ce n'est alors pas un acquis, mais quelque chose qui se gagne, s'obtient, selon un certain prix ; de fait, on doit alors considérer la vie comme ayant un prix, ce qui tend à en faire une ... marchandise.

l   On comprend alors bien toute la tension qui existe dans ce suet : parler du travail comme étant ce qui permet de gagner sa vie apparaît en premier lieu comme une évidence du bon sens ; mais très vite, on voit la limite de cette affirmation : la vie n'a pas de prix, elle ne peut et ne doit pas se comprendre comme une marchandise.

l   Alors, le travail est-il un atout pour l'homme, ce qui lui permet de se libérer de la nécessité naturelle en donnant un accès illimité aux ressources ? Ou à l'inverse, s'agit-il d'un outil faisant de la vie une simple marchandise, entraînant l'homme au passage dans cette perspective ?

l   Il existe une tension indéniable qe nous devrons donc attaquer entre le travail en ce qu'il nous permet de vivre, par la réponse à nos besoins vitaux, et en ce qu'il entraîne aussi une valorisation et de ces besoins, et de la vie même.

l   Il nous faudra aussi avoir un regard sur le fat que le monde contemporain fait du travail, comme nous l'avons vu dans la définition que nous en avons donné, une production de richesses avant tout.

l   Aussi, le travail correspond aujourd'hui à un établissement de richesses, entraînant nécessairement l'idée d'une valeur de la vie. La tension est là , et nous devrons tenter de comprendre en quoi le travail peut, aujourd'hui encore, ne pas faire de la vie une simple marchandise.

Problématisation.

Le  travail revêt de nos jours le vêtement de la richesse et du profit. Si la plupart des hommes semble souhaiter se passer du travail, chacun à tout de même le sentiment que le travail valorise leur existence. On pense aujourd'hui que travailler, c'est en dépendre de rien, gagner sa vie. Mais est-ce le cas ? En effet, nous pouvons constater dans un premier temps une capacité de l'homme à assumer, seul, sa vie. Mais, ne pouvons nous pas aussi voir autre chose qu'un simple aspect mercantile dans le travail ? Comment le travail peut intégrer l'idée de gagner sa vie sans que cette expression ne devienne péjorative et rapporte à une quelconque valeur marchande ?

 

« A l'instar de Kant, beaucoup de gens considèrent que le travail est une chosepénible, contraignante, à laquelle nous ne nous adonnons que parce que nousy sommes forcés.

Le travail est vécu comme une privation de liberté,supportable seulement parce que l'on touche un salaire mensuel.

Lorsquenous avons le choix entre plusieurs emplois, nous choisissons le plus lucratif.L'argent est une denrée précieuse qui nous permet d'acheter de bonneschoses et nous donne une certaine liberté. Alain ira même jusqu'à dire: "Le propre du travail, c'est d'être forcé." Alain,Les Arts et les dieux, 1943. Pour qu'il y ait travail, il faut qu'il y ait contrainte.

Si cette conception dutravail est vraie lorsqu'il s'agit d'exécuter des travaux pénibles, dans lessociétés modernes il est souvent vécu comme l'activité essentielle des êtreshumains.

Ceux-ci s'identifient alors à la fonction qu'ils occupent dansl'entreprise : à ce titre, le travail pose la question des finalités de l'existence. Dans notre société, le travail est aussi une nécessité, qui nous permet desatisfaire nos besoins matériels élémentaires.

Marx souligne que l'organisationindustrielle du travail fait du travailleur un rouage dans une machine deproduction sur laquelle il n'a aucun contrôle.

Ne travaillant plus pour lui-même,le travailleur est aliéné et exploité.

Dès lors, pourquoi travaillerait-il si ce n'est pour l'argent? l En cette formulation, on peut comprendre que le travail soit pour l'homme le moyen de gagner sa vie.Le gain qui est fait est cette libération de la nature, l'homme acquiert en quelques sortes sa destinée.Il ne dépend plus des aléas naturels. l Mais il y a un autre point de vue qui peut se faire ressentir par le travail comme étant le fait de gagnersa vie.

C'est l'aspect de valorisation de l'homme, et donc de sa vie, par cette vue. l En effet le travail se comprend aujourd'hui comme étant ce qui crée de la richesse.

Les sociétésmodernes tendent à permettre (en théorie) la survie de tout homme, y compris ceux qui ne travaillentpas.

Or, gagner sa vie est toujours d'actualité concernant le travail. l Ceci crée une vision du travail comme valorisation de la vie du travailleur, au regard de la vie desautres, travailleurs ou non.

En d'autres termes, nous avons ici à faire avec une mise en valeur de lavie. l Celui qui gagne sa vie lui donne alors une dimension de valeur, de richesse.

La vie semble alors avoir leprix du labeur que l'on a pour la construire.

Ce point de vue nous écarte de la première vision que nousavions, mais rejoint un penseur tel que Marx.. Le travail dénature l'homme et l'aliène. «Le travail ne produit pas seulement des marchandises; il seproduit lui-même et produit l'ouvrier comme une marchandise.»Marx, Manuscrits de 1844. • Le cercle qui lie le travail et la technique peut néanmoins êtreinterprété de manière moins optimiste.

Marx analyse comment latransformation technique de la nature va de pair avec unetransformation de l'homme lui-même en objet technique.

Dans lasociété industrielle capitaliste, l'ouvrier n'est pas le maître desmachines sur lesquelles il travaille: il leur est asservi et larationalisation de son travail le transforme lui-même en machine.• D'autre part, son travail devient une marchandise comme uneautre.

Ainsi, «plus le monde des choses augmente en valeur,plus le monde des hommes se dévalorise»: l'extrême division etrationalisation du travail et la séparation entre les producteurset les détenteurs des moyens de production (entre le travail etle capital) déshumanise l'homme et crée une société toujoursplus inégalitaire. l Marx met en garde contre l'aliénation par le travail, le risque defaire des hommes de simples outils marchands.

Mais, s'il y a iciun risque, de mutation du travail an machine à faire de l'homme une marchandise, quelle définition dutravail peut-on connaître qui ne soit pas lié au fait de gagner sa vie ?. »

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