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Le travail fonde-t-il la propriété ?

Publié le 26/03/2004

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travail

  • CONSEILS

   La conscience commune n'hésite guère à fonder le droit de propriété sur le travail. Efforcez-vous de motiver ce jugement. Interrogez-vous sur la part du travail individuel dans la production d'une richesse; par là, vous définirez le droit du travailleur à l'appropriation de cette richesse.  

  •  Introduction.

   Il n'est pas de régime social qui ne tienne au fond la propriété individuelle pour un droit. Car la propriété consiste à disposer des choses, et la satisfaction des besoins immédiatement vitaux exige à quelque degré cette libre disposition : manger est déjà un acte de propriété. Or, le travail est la principale source des richesses disponibles. Si l'eau, l'air ont un caractère gratuit, presque tout le monde naturel devient richesse dans la mesure où l'intelligence et la main de l'homme découvrent et exploitent ses propriétés. Si c'est le travail qui crée la richesse, n'en fonde-t-il pas en droit la détention et l'usage ?  

  • I) Le travail fonde le droit de propriété.

a) La propriété est un droit fondamental. b) La propriété est fondée sur le principe du premier occupant. c) Le travail justifie la propriété.

  • II) Le travail ne fonde pas le droit de propriété.

a) La notion de propriété est bourgeoise. b) On est uniquement propriétaire des biens produits. c) La justification par le travail a son avantage.

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travail

« Selon Locke, pour se conserver, chacun a le droit de jouir des fruits de la nature, donnée en commun aux hommespar Dieu.

Reste à expliquer la naissance de la propriété privée et ce qui la justifie.

Locke soutient qu'un bien naturelcesse d'appartenir à tous lorsqu'un homme y ajoute son travail, acquérant par là un droit exclusif sur ce bien.

Maiscette appropriation a deux limites: d'une part, les ressources naturelles doivent être suffisamment abondantes pourqu'aucun homme ne soit lésé et d'autre part, personne n'a le droit de les gaspiller en s'accaparant plus ce dont il abesoin ou peut exploiter à son profit. B) Contrôle légitime de l'État sur la propriété. La société est fondée à exercer un droit de regard sur l'usage d'une richesse qu'elle a contribué à constituer.De plus en plus, et sans susciter de récriminations sérieuses, l'État intervient pour définir l'exercice du droit depropriété : taux des salaires, montant des loyers, etc. C) L'appropriation mesurée sur le travail. Sous les réserves précédentes, il est juste que l'individu soit propriétaire dans la mesure même de son effortcréateur.

Le difficile est d'appliquer correctement et même de définir rigoureusement la formule : A chacun suivantson travail.

Paiera-t-on le temps du travail, ou la tension supposée de l'effort ? Il est des ouvriers indolents etmaladroits.

Estimera-t-on l'utilité du résultat ? Il est rare qu'elle soit immédiatement perceptible : quel est le prixjuste d'une découverte scientifique, et même d'une invention technique ? Quelle est la valeur vraie d'une oeuvred'art ? D) La propriété avant le travail. Il reste que la propriété se justifie par le travail.

Mais elle doit aussi, à quelque degré, le précéder, pour le rendrepossible.

Car celui qui n'a rien ne peut rien produire ; et ceux qui possèdent inégalement sont placés dans desconditions inégales pour manifester leur zèle et leurs talents.

Il est donc juste de compenser en quelque mesure cesiniquités initiales ; de permettre, par exemple, à tous, de s'élever au même degré d'instruction ; de permettre, mêmeà l'homme né pauvre, de développer l'effort fécond qui permet et justifie l'accès à la propriété. Conclusion. L'analyse des rapports du travail à la richesse née du travail assure et délimite à la fois le droit de l'individu à lapropriété.

Fondé sur le travail, ce droit ne peut être absolu ; il n'est pas un jus utendi et abutendi.

Le bénéfice dutravail se partage légitimement entre la collectivité laborieuse et le travailleur individuel.. »

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