Devoir de Philosophie

Est-il vain de philosopher ?

Publié le 28/02/2004

Extrait du document

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

« Il n 1 est pas vain de philosopher Si l'homme ne pensait pas, il serait semblable à l'animal.

Or , même l'être humain le plus fruste est doué de pensée .

Il appartient à celui qui philosophe de mettre de l'ordre dans un monde d'idées qui n'en a pas.

Tout ho1n1nc est un philosophe en i ,.,,.

chacun sa philo­ sophie», entend­ on dir e souvent.

Cette expression montre bien • C'est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher .• René Descartes , Les Principes de la philosophie qu'il appartient à cha­ cun de nous de réflé­ chir afin de donner un sens à cette vie qui est la nôtre et dont nous ne sommes pas les créateurs.

L'animal ignore sa propre ex is- ten ce.

Il la subit.

I.:homme, naturellement , est conduit à se poser de s questions.

)n ne peut >as s'en1pêcher ,,.

p ous les hommes pen ­ sent, même s'ils ne l e font pas avec rigueur et cohérence.

Philoso­ pher , c'est apprendre à penser droitement.

Ne pas se connaître soi­ même , se contredire, se lai sser emporter par le cours tumultueux et capricieux de nos sen­ timents , c'est assuré­ m e nt être voué au mal­ he ur.

Philosopher est le moyen le plus sûr de bien conduire son existence.

1 faut philosopher pour ordonner a ,, elon Kant , «la phi­ losophi e est la science du rapport qu 'a tout e c onnaissance aux fins essent ielles de l'hu­ maine raiso n ( ...

), et le philosophe n'est pas un artiste de la raison, mais le législateur de la rai­ son humaine (Critique de la raison pure).

Mille idées, à chaque instant, se présentent à nou s.

Philosopher, c'est apprendre à les mettre au service de l'homme.

Il ne suffit pas de se poser des questions concernant le sens de notre existence, enco re faut-il avoir les moyens rationnels et raison­ nables d'y répondre.

Seul ce lui qui philosophe peut les découvrir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles