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Valeur de l'intuition et du raisonnement ?

Publié le 09/02/2004

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Vialatoux évoque les « intuitions soudaines » du vieux médecin praticien qui devine parfois immédiatement la maladie d'un homme qu'il connaît bien, tandis que « le savant consultant appelé pour une fois doit élaborer un diagnostic au prix d'une ausculattion méthodique et discursive à travers une analyse qui cherche à réduire ce cas inconnu à des éléments déjà connus, c'est-a-dire communs à ce cas et à d'autres ».La pensée discursive serait non seulement plus lourde et plus lente que l'intuition mais aussi plus superficielle car elle ne connaît que des rapports tandis que la substance même des choses, l'intimité et la profondeur de l'être lui échappent. Bergson dit que l'intelligence discursive n'explique l'univers qu'en lui substituant un réseau de symboles. Tandis que pour lui le raisonnement aborde l'objet de l'extérieur avec une armature de concepts préfabriqués, l'intuition tente de le saisir de l'intérieur. Elle est une sorte de « sympathie ». On pense ici à la formule de Claudel selon lequel l'idéal de connaissance serait une co-naissance. Connaître serait ici naître avec, se fondre dans l'objet.d) Toutefois, quelle que soit la séduction des philosophies intuitionnistes comme celle de Bergson, nous ne devons pas oublier que nous nous apprêtons à parler avant tout, dans les pages qui viennent, de philosophie des sciences. Et sans nier le rôle de l'intuition dans l'activité scientifique, en particulier dans la découverte scientifique, il importe cependant de préciser qu'en son essence la connaissance scientifique n'est pas intuitive mais bien discursive. Réduite à elle-même, l'intuition serait ineffable.
  • Le concept d'intuition correspond à celui de connaissance immédiate.
  • Or, la thèse courante voit dans tout savoir un résultat, le fruit d'un cheminement.
  • Problème: Comment un savoir niant toute forme de médiation est-il possible ?

« Et sans nier le rôle de l'intuition dans l'activité scientifique, en particulier dans la découverte scientifique, il importecependant de préciser qu'en son essence la connaissance scientifique n'est pas intuitive mais bien discursive.Réduite à elle-même, l'intuition serait ineffable.

Même l'intuition philosophique dont parle Bergson, lorsqu'elle veuts'exprimer, est bien obligée de se « loger dans des concepts ».En apparence, l'intuition me révèle l'être profond des choses tandis que la science discursive substitue à la réalitésensible connue par intuition, des équations abstraites, des systèmes purement artificiels de relations entresymboles.

Mais cette apparence est trompeuse.

C'est l'intuition sensible qui est fausse, parce qu'elle ne me révèlepas le monde lui-même, mais qu'elle est relative à mes organes sensoriels, purement subjectifs.

Et c'est leraisonnement scientifique qui est vrai parce qu'il me permet de découvrir entre les phénomènes des relationsobjectives grâce aux patients détours des démarches discursives.En entrant dans la salle de classe, si je viens de la cour où souffle un vent glacé j'ai « l'intuition » qu'il fait « chaud».

Si je viens directement d'un bureau surchauffé, j'ai « l'intuition » qu'il fait « frais ».

Mon intuition est subjective,elle dépend de l'état de mon corps, des impressions qu'il a reçues précédemment.

Au contraire, la lecture d'unetempérature sur un instrument implique l'interprétation discursive d'un donné et aboutit à la connaissance derelations objectives entre les faits (je mesure la chaleur à la dilatation d'une colonne de mercure, indépendammentdes réactions de mon corps propre).D'autre part, il ne faut pas oublier que les intuitions les plus valables (nous l'avons vu à propos de l'invention)récompensent le plus souvent un patient travail discursif.

Et il faut encore que l'intuition soit contrôlée, vérifiéeaprès coup par des opérations discursives.

Le discours, s'il est plus lent, est plus sûr que l'intuition, il s'efforce derelier ses conclusions aux connaissances déjà acquises par un réseau de relations.

Le discours n'est pas un obstacleà l'intuition authentique, mais très souvent sa condition d'existence et toujours la garantie de sa validité. LA LOGIQUE. Remarque: l'ambition de ce cours est de fixer la définition des termes suivants: intuition; raisonnement déductif et inductif ; syllogisme; analyse; synthèse.

Ces termes seront très utiles pour la compréhension de la partie duprogramme: "Connaissance et Raison". Introduction: Nous pouvons connaître de deux manières, soit immédiatement, soit par voie de conséquence.

L'intuitionrelève du premier type de connaissance par l'esprit ou par les sens d'un principe ou d'un objet.

Le raisonnement estla connaissance acquise par induction ou déduction voire par analogie. L'INTUITION. L'intuition est donc une connaissance immédiate; mais elle peut revêtir diverses formes: Intuition sensible: C'est la forme la plus courante de l'intuition.

Par mes sens externes, ou plus précisément tournés versl'extériorité, je connais immédiatement les objets qui s'offrent à moi: l'étendue de cette table, le son de cettemusique, l'odeur de ce parfum... Et, par mon sens interne, j'appréhende mes faits de conscience: mon âme chagrine, l'allégresse de mon coeur... Ce type de connaissance me permet de m'adapter au monde avec plus ou moins d'efficacité (cf.

cours sur l'illusion).L'intuition sensible est la plus importante pour la science: toute recherche scientifique la prend pour origine,fondement, et doit pouvoir la contrôler et en rendre compte, l'expliquer. Intuition intellectuelle: La plupart des rationalistes accordent à l'homme l'intuition intellectuelle des principes: identité, raisonsuffisante et de causalité. Certains prétendent aussi que nous avons l'intuition intellectuelle de certaines idées, appelées: idées innées; carelles sont des connaissances immédiates et non le fruit d'un travail logique: ainsi l'idée de parfait pour Descartes . Les empiristes, pour qui, idées et principes sont élaborées à partir de l'expérience sensible, n'admettent pas laréalité de l'intuition intellectuelle.. »

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