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Y a-t-il une vérité dans l'art ?

Publié le 08/01/2006

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Mais cette pureté de perception implique une rupture avec la convention utile, un désintéressement inné du sens ou de la conscience, enfin une certaine immatérialité de vue, qui est ce qu'on a toujours appelé de l'idéalisme. De sorte qu'on pourrait dire, sans jouer aucunement sur le sens des mots, que le réalisme est dans l'oeuvre quand l'idéalisme est dans l'âme, et que c'est à force d'idéalité seulement qu'on reprend contact avec la réalité. Hegel, Esthétique Éveiller l'âme : tel est, dit-on, le but final de l'art, tel est l'effet qu'il doit chercher à obtenir. C'est de cela que nous avons à nous occuper en premier lieu. En envisageant le but final de l'art sous ce dernier aspect, en nous demandant notamment quelle est l'action qu'il doit exercer, qu'il peut exercer et qu'il exerce effectivement, nous constatons aussitôt que le contenu de l'art comprend tout le contenu de l'âme et de l'esprit, que son but consiste à révéler à l'âme  tout ce qu'elle recèle d'essentiel, de grand, de sublime, de respectable et de vrai. Il nous procure, d'une part, l'expérience de la vie réelle, nous transporte dans des situations que notre expérience personnelle ne nous fait pas, et ne nous fera peut-être jamais connaître : les expériences des personnes qu'il représente, et, grâce à la part que nous prenons à ce qui arrive à ces personnes, nous devenons capables de ressentir plus profondément ce qui se passe en nous-mêmes. D'une façon générale, le but de l'art consiste à rendre accessible à l'intuition ce qui existe dans l'esprit humain, la vérité que l'homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agite l'esprit humain. C'est ce que l'art a pour tâche de représenter, et il le fait au moyen de l'apparence qui, comme telle, nous est indifférente, dès l'instant où elle sert à éveiller en nous le sentiment et la conscience de quelque chose de plus élevé. C'est ainsi que l'art renseigne sur l'humain, éveille des sentiments endormis, nous met en présence des vrais intérêts de l'esprit. Nous voyons ainsi que l'art agit en remuant, dans leur profondeur, leur richesse et leur variété, tous les sentiments qui s'agitent dans l'âme humaine, et en intégrant dans le champ de notre expérience ce qui se passe dans les régions intimes de cette âme.

La vérité est la conformité d’un discours avec les faits. Le concept de vérité est donc indissociablement lié à celui du langage, puisque la vérité est cette propriété d’un discours (oral ou écrit) qui dit quelque chose d’une autre conformément à l’expérience que le producteur du discours, ou autrui, a pu faire de cette chose. En termes plus précis, plus philosophiques, on dira que la vérité est la propriété d’un discours qui prédique une propriété d’un sujet de prédication, de sorte que cette prédication appartient réellement au sujet en question. Le problème de la vérité est infiniment vaste, nous pouvons d’ores et déjà en indiquer quelques aspects : la prédication dont nous parlions à l’instant est elle fondée sur une expérience empirique, ou sur une certitude d’ordre logique, avec la même assurance ? Lorsque nous parlons d’art, nous désignons en vérité deux réalités distinctes. Jusqu’au dix-huitième siècle, le terme « art « désignait l’ensemble des techniques de production d’artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau. Ainsi, l’activité de l’artiste et celle de l’artisan étaient recouvertes par le même terme. Or, il semble que ces deux activités ne soient pas entièrement réductibles l’une à l’autre, qu’elles possèdent chacune une spécificité à élucider. Par conséquent, il nous faudra au cours de ce travail préciser d’une part ce qui distingue l’art de l’horloger de celui du poète, l’activité du coutelier de celle du plasticien ; et toujours préciser à laquelle de ces deux activités singulières nous pensons lorsque nous employons le signifiant « art «. Si nous posons la question « y-a-t-il une vérité dans l’art ? «, nous cherchons à déterminer si dans cette activité de production d’artefact qu’est l’art, une vérité est mise au jour. Pour tout un pan de l’histoire de la philosophie, il semble qu’affirmer l’existence d’une vérité dans l’art est un total contre sens. L’art n’est peut-être qu’une activité créatrice de faux semblants, d’apparences, et il y aura toujours moins de vérité dans l’art que dans le monde extérieur qui lui fournit ses modèles. Cependant, cette conception de l’art trompeur et par nature éloigné de la vérité a pu être critiquée et remise en question. Il y a peut-être bien une vérité dans l’art, qui touche à sa capacité à saisir le général et à mettre au jour quelque chose du sujet créateur et de la société, vérités qui sans lui seraient demeurées ensevelies. La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si l’art est par nature une activité mensongère et trompeuse, ou si nous ne pouvons pas le considérer comme le moyen adéquat de faire surgir une vérité sur la nature de laquelle nous aurons alors à nous interroger.

« dire, sans jouer aucunement sur le sens des mots, que le réalisme est dans l'oeuvre quand l'idéalisme est dans l'âme,et que c'est à force d'idéalité seulement qu'on reprend contact avec la réalité. Hegel, Esthétique Éveiller l'âme : tel est, dit-on, le but final de l'art, tel est l'effet qu'il doit chercher à obtenir.

C'est de cela que nousavons à nous occuper en premier lieu.

En envisageant le but final de l'art sous ce dernier aspect, en nousdemandant notamment quelle est l'action qu'il doit exercer, qu'il peut exercer et qu'il exerce effectivement, nousconstatons aussitôt que le contenu de l'art comprend tout le contenu de l'âme et de l'esprit, que son but consiste àrévéler à l'âme tout ce qu'elle recèle d'essentiel, de grand, de sublime, de respectable et de vrai.

Il nous procure,d'une part, l'expérience de la vie réelle, nous transporte dans des situations que notre expérience personnelle nenous fait pas, et ne nous fera peut-être jamais connaître : les expériences des personnes qu'il représente, et, grâceà la part que nous prenons à ce qui arrive à ces personnes, nous devenons capables de ressentir plus profondémentce qui se passe en nous-mêmes.

D'une façon générale, le but de l'art consiste à rendre accessible à l'intuition ce quiexiste dans l'esprit humain, la vérité que l'homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agitel'esprit humain.

C'est ce que l'art a pour tâche de représenter, et il le fait au moyen de l'apparence qui, comme telle,nous est indifférente, dès l'instant où elle sert à éveiller en nous le sentiment et la conscience de quelque chose deplus élevé.

C'est ainsi que l'art renseigne sur l'humain, éveille des sentiments endormis, nous met en présence desvrais intérêts de l'esprit.

Nous voyons ainsi que l'art agit en remuant, dans leur profondeur, leur richesse et leurvariété, tous les sentiments qui s'agitent dans l'âme humaine, et en intégrant dans le champ de notre expérience cequi se passe dans les régions intimes de cette âme.

« Rien de ce qui est humain ne m'est étranger » : telle est ladevise qu'on peut appliquer à l'art. Transition : Si l'art agit comme un révélateur du réel, on peut cependant mettre en doute la capacité que nous avons de saisir cette capacité de l'art et donc de reconnaître qu'une vérité peut s'y trouver.

C'est peut-être ceproblème du rapport limité de l'art à celui qui le contemple qui constitue la plus grande limite à l'affirmation d'unevérité de l'art. III.

Notre rapport à l'art permet-il la saisie de la vérité qui s'y trouve ? L'art est plus couramment associé à l'agrément et au plaisir qu'à l'idée de la révélation d'une vérité.

Cela poseproblème, car il devient difficile d'envisager une vérité intrinsèque de l'art si celle-ci est difficilement perceptibledans le cadre de notre rapport courant au monde. Hume Notre sens de la beauté dépend beaucoup de ce principe : quand un objet a tendance à donner du plaisir à qui lepossède, il est toujours regardé comme beau ; de même que celui qui tend à causer de la douleur est désagréableet laid.

Ainsi, la commodité d'une maison, la fertilité d'un champ, la puissance d'un cheval ou le bon tonnage, lasécurité et la rapidité d'un vaisseau, constituent les beautés principales de ces différents objets.

Ici, l'objet que l'onnomme beau ne plaît que par sa tendance à produire un certain effet.

Cet effet est le plaisir, ou le profit, dequelque autre personne.

Or, le plaisir d'un étranger pour lequel nous n'avons pas d'amitié nous plaît seulement parsympathie.

C'est, par conséquent, à ce principe qu'est due la beauté que nous trouvons à tout ce qui est utile.

Ilapparaîtra aisément, après réflexion, combien ce principe joue pour une part considérable dans la beauté.

À chaquefois qu'un objet tend à donner du plaisir à son possesseur, ou, en d'autres termes, quand il est la cause véritable duplaisir, il est sûr de plaire au spectateur, par une sympathie délicate avec le possesseur.

On juge belles la plupartdes oeuvres d'art en proportion de leur adaptation à l'usage de l'homme, et même beaucoup des productions de lanature tirent leur beauté de cette source.

Dans la plupart des cas, élégant et beau ne sont pas des qualitésabsolues mais relatives, et ne nous plaisent par rien d'autre que leur tendance à produire une fin qui est agréable. Conclusion Il semble fonder de parler d'une « vérité de l'art », parce que celui-ci procède d'un rapport particulier au réel, quipeut être imitatif, et alors le rapport au réel est immédiat, mais qui peut être surtout révélateur du réel, en ce qu'ildonne accès à un mode de perception permettant une saisie de la vérité sans les obstacles habituels.

Cependantl'accès à cette vérité de l'art ne semble pas évidente, ce qui déplace le problème posé vers celui du rapport de l'artà celui qui le contemple.. »

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