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LA VÉRITÉ, EST-CE L'ÉVIDENCE? ?

Publié le 09/02/2004

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Bachelard, Le Nouvel Esprit scientifique, 1934. Préjugé : « Ce qui est jugé d'avance, c'est-à-dire avant qu'on se soit instruit. Le préjugé fait qu'on s'instruit mal. » Alain, Définitions, 1953 (posth.) « Pour ce que nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, et qu'il nous a fallu longtemps être gouvernés par nos appétits et nos précepteurs [...], il est presque impossible que nos jugements soient si purs ni si solides qu'ils auraient été si nous avions eu l'usage entier de notre raison dès le point de notre naissance. » Descartes, Discours de la méthode, 1637. « Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et ne peut douter de la vérité de la chose. » Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « Nous ne prendrons jamais le faux pour le vrai tant que nous ne jugerons que de ce que nous apercevons clairement et distinctement.

« lui l'erreur est seulement une ignorance, une absence d'idées évidentes, un simple défaut de savoir sans aucuncontenu positif.

« Si fortement qu'on voudra supposer qu'un homme adhère au faux nous ne dirons jamais qu'il estcertain, car par certitude nous entendons quelque chose de positif.

» Mais précisément l'erreur n'est pas seulementignorance.

Elle est aussi illusion.

Je ne me contente pas quand je me trompe d'ignorer le vrai, mais j'affirme le faux.J'ai une illusion d'évidence, je suis dupé par un sentiment d'évidence auquel nulle vérité ne correspond.Certes l'erreur est une affirmation positive et non une simple ignorance, reconnaît Descartes.

Mais il n'y a pasvraiment évidence quand je me trompe : je ne me trompe jamais de bonne foi.

L'erreur est une faute de ma volonté.Si l'évidence est infaillible l'erreur devait être impossible mais Descartes, pour échapper à cette difficulté, rejette surla volonté la responsabilité de l'erreur.

En effet, dans le jugement, l'entendement et la volonté jouent tous les deuxun rôle.

D'après Descartes l'entendement conçoit, propose des idées et c'est la volonté qui dispose, c'est-à-dire quiaffirme l'idée.

Il y a erreur lorsque la volonté affirme la vérité d'une idée alors que celle-ci n'est ni claire, ni distincte.L'erreur est une affirmation « précipitée », trop rapide, de la volonté à laquelle ne correspond pas dansl'entendement une idée évidente.

L'erreur intellectuelle serait donc en fait pour Descartes une faute morale; car iln'y a pas d'erreur proprement intellectuelle, et la lumière de l'évidence ne trompe pas.Pourtant l'erreur s'accompagne souvent d'un sentiment d'évidence.

Comment distinguer les fausses évidences et lesvraies évidences ? C'est ici qu'un critère serait nécessaire.

Descartes, disait Leibniz, « a logé la vérité à l'hostelleriede l'évidence mais il a négligé de nous en donner l'adresse ».

Souvent les passions, les préjugés, les traditionsfournissent des contrefaçons d'évidence.

Nous avons tendance à tenir pour claires et évidentes les opinions quinous sont le plus familières, celles auxquelles nous sommes habitués.

Les idées claires, trop claires, sont souvent,comme dit M.

Albert Bayet, des «idées mortes ».

En revanche, les idées nouvelles, révolutionnaires, ont du mal à sefaire accepter.

Au nom de l'évidence, de la soi-disant évidence, c'est-à-dire des traditions bien établies et despensées coutumières, les penseurs officiels, installés dans leur conformisme, ont toujours critiqué les grandscréateurs d'idées neuves.

L'Académie des sciences se moque de Pasteur comme les vieux chimistes s'étaientmoqués des découvertes de Lavoisier.

Les vérités les plus fécondes, bien loin de s'imposer tout d'abord comme desévidences, sont proposées au contraire dans l'étonnement et le scandale.

Le sentiment d'évidence, de certitude estune donnée purement subjective, purement psychologique qui ne peut pas fournir un fondement objectif à la vérité. CITATIONS: « L'évidence est le caractère (ou signe ou critérium) d'une vérité clairement et distinctement conçue qui s'imposeà l'esprit.

» Lagneau, Célèbres Leçons et Fragments, 1950 (posth.) « Toute vérité nouvelle naît malgré l'évidence.

» Bachelard, Le Nouvel Esprit scientifique, 1934. Préjugé : « Ce qui est jugé d'avance, c'est-à-dire avant qu'on se soit instruit.

Le préjugé fait qu'on s'instruit mal.» Alain, Définitions, 1953 (posth.) « Pour ce que nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, et qu'il nous a fallu longtemps êtregouvernés par nos appétits et nos précepteurs [...], il est presque impossible que nos jugements soient si purs ni sisolides qu'ils auraient été si nous avions eu l'usage entier de notre raison dès le point de notre naissance.

»Descartes, Discours de la méthode, 1637. « Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie, et ne peut douter de la vérité de la chose.

»Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « Nous ne prendrons jamais le faux pour le vrai tant que nous ne jugerons que de ce que nous apercevonsclairement et distinctement.

» Descartes, Principes de la philosophie, 1644. « Descartes n'ayant point mis d'enseigne à l'hôtel de l'évidence, chacun se croit en droit d'y loger son opinion.

»Helvétius, De l'Esprit, 1758.. »

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