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La vérité est-elle soumise au temps ?

Publié le 09/04/2005

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Cet exemple simple doit nous mettre sur la voie qu'ouvre la dialectique, et en particulier la façon dont elle comprend l'histoire de la philosophie. Un système ne réfute pas plus l'autre que la fleur ne réfute le bouton. Chaque doctrine n'est qu'un moment unilatéral de la vie du tout, de l'exposition et la compréhension de la vérité. Le bouton n'est pas « faux «, il est insuffisant, il est amené nécessairement à être dépassé, nié par la fleur. Mais celle-ci est littéralement incompréhensible, impossible sans le bouton dont elle conserve quelque chose. On peut dire que le fruit est virtuellement contenu dans le bouton, comme l'homme est déjà contenu dans l'embryon. Mais cette totalité ne s'est pas encore déployée, n'a pas atteint sa vérité, son acmé, il lui manque « la plénitude du détail «. « Le vrai est le tout « signifie donc que comprendre, c'est comprendre la totalité d'un processus, d'un mouvement, dont chaque figure est nécessaire. Isoler un moment, voire même isoler le résultat, n'est rien d'autre que faire violence à la vérité. Il faut comprendre chaque étape comme résultat (qui nie, dépasse et conserve ce qui l'amène, comme la fleur nie, dépasse et conserve le bouton), mais un résultat qui lui-même est régi par la contradiction et doit relancer le processus (comme la fleur amènera le fruit).

On associe couramment le concept de vérité à quelque chose qui serait unique et universel et donc, par conséquent intemporel. Cependant ce qui est vrai ne peut pas l’être de tous temps et en tous lieux, ce qui reviendrait à adopter une position dogmatique. Par ailleurs, penser que les façons de voir et d’expliquer la réalité peuvent évoluer au cours du temps peut conduire au relativisme sceptique. Alors, la vérité est-elle soumise au temps ? Cette question nous confronte au problème suivant : Dispose-t-on de vérité absolue ou seulement de vérités provisoires? Tout l’enjeu de ce devoir consistera à montrer que la vérité par définition ne peut pas évoluer au cours du temps, mais que seule la recherche de la vérité est tributaire du temps.  Nous verrons, dans un premier temps que certaines vérités peuvent nous apparaître comme soumises au temps mais nous verrons dans un deuxième temps que si les vérités évoluent avec le temps c’est qu’il ne s’agissait pas de vérités. Enfin, nous verrons que la recherche de la vérité est soumise au temps, au sens où le temps est nécessaire à la recherche de la vérité.

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« homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. Nous sommes donc, remarque Platon, tous aussi savants que les dieux ; mais le porc est aussi savant que nous.

Siles choses sont telles qu'elles apparaissent à chacun, ceux qui ont des opinions contradictoires ont raison tous deux: chacun pensant son opinion vraie et celle de l'autre fausse, chaque opinion est à la fois vraie et fausse.

De même,l'opinion de Protagoras l'oblige à penser que ceux qui contredisent sa thèse ont raison, donc que sa thèse est aussifausse que vraie.

Ce qui, selon Protagoras, justifie cette thèse, c'est que le monde est, comme le dit Héraclite, en perpétuel devenir: rien n'est fixe, tout change.

Ce qui m'apparaît à moi, à tel moment, en tel lieu, cela seul est vrai pour moi, à telmoment, en tel lieu.

Mais si une science est possible, il doit y avoir un vrai et un faux sur son objet, qui ne peutdonc être changeant et relatif.

Un savoir absolument certain porte sur ce qui est immuable et identique à soi-même: la forme des choses. B.

Les formes Prenons une chose belle : elle a la beauté en elle.

Elle est pourtant moins belle qu'une autre chose, par rapport àlaquelle elle est laide : cette chose n'est donc pas toute beauté, elle a aussi en elle la laideur.

Ce qui en une chosefait qu'elle est belle, c'est ce qui fait que toute chose belle est belle, la beauté en soi, qui est toute beauté, etn'est que beauté.

C'est ce que Platon appelle forme de la beauté, au sens du caractère distinctif de l'espèce detous les objets beaux. Dans le Parménide, Platon a dressé lui-même toutes les objections possibles à sa théorie des Idées.

Transcendantesà la réalité sensible, il ne faut pas supposer que les Idées sont "plus réelles" que la réalité : la "Chevalité" n'est pasplus réelle que le cheval.

C'est bien le cheval que je perçois réellement, et non pas l'Idée de la "Chevalité".

Bien quetranscendantes, ces Idées ne sont pas non plus posées tout à fait en dehors de la réalité, car on ne sauraitcomment elles donnent l'être essentiel à toutes les choses réelles.

Il faudrait supposer à l'infini une série d'idéesintermédiaires qui rendraient compte d'une participation fort lointaine et obscure.

Néanmoins, si ces Idées font l'êtreet l'essence de la réalité, elles ne sont pas en elle.

Ce n'est pas en ouvrant le ventre du cheval que l'on pourra ytrouver l'Idée de la "Chevalité".

Par ailleurs, dans la perspective de cette théorie, il semble difficile d'admettre, pourchaque être existant, une Idée propre et essentielle : peut-on raisonnablement parler d'une Idée du Poil, ou d'uneIdée de l'Ongle ? L'ordre des Idées et l'ordre des choses sont donc deux ordres bien distincts : l'ordre de l'intelligible,de l'immuable, de la vérité et de la perfection ; et l'ordre du sensible, du variable, de l'apparence et del'imperfection.

L'Idée est ce qui permet d'unir et de rassembler la diversité sensible des apparences, pour identifierl'essence des choses.

Chaque chose est "reconnue" intellectuellement grâce à une Idée, dont nous aurions uneconnaissance antérieure à l'expérience.

Avant d'être incarnée dans un corps, l'âme vivait dans le domaine des Idéesdont elle garde encore quelque réminiscence.

Savoir, ce n'est pas apprendre, mais se ressouvenir de cet ordreparfait du domaine intelligible à partir duquel seul nous "reconnaissons" la vérité.

Les Idées ne sont donc pas desobjets réels et matériels, mais des lois, des exigences, des valeurs qui permettent de débrouiller la confusion del'expérience sensible.

On peut donc dire qu'elles sont cause de tout ce qui est par leur présence spirituelle, àlaquelle nous accédons par un effort de retour en nous-mêmes, et en ce sens, source de toute connaissance vraiede ce monde sensible qui nous apparaît changeant et fugace lorsque nous le percevons par nos sens.

Leur présencespirituelle est celle qui introduit de la stabilité et de la consistance dans un monde qui ne cesse d'apparaître autrequ'il n'est, si nous ne nous en tenons qu'à ses apparences.

L'Idée, chose spirituelle, est donc ce par quoi chaquechose matérielle tient son être propre, durable, c'est-à-dire sa véritable essence. Chez Hegel, Vérité et Histoire sont à la fois liées.

La dialectique hégélienne. »

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