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Victor Hugo: Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !

Publié le 12/02/2011

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Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme! Au gré des envieux la foule loue et blâme; Vous me connaissez, vous ! Vous m'avez vu souvent, Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant. Vous le savez, la pierre où court un scarabée, Une humble goutte d'eau de fleur en fleur tombée, Un nuage, un oiseau, m'occupent tout un jour. La contemplation m'emplit le cœur d'amour.  

Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu, Arbres, vous m'avez vu fuir l'homme et chercher Dieu! Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches, Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches, Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux, Vous savez que je suis calme et pur comme vous. Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours, Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds, Ravins où l'on entend filtrer les sources vives, Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives ! Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois, Dans tout ce qui m'entoure et me cache à la fois, Dans votre solitude où je rentre en moi-même, Je sens quelqu'un de grand qui m'écoute et qui m'aime! Victor Hugo. SUJET Vous étudierez ces vers sous forme de commentaire composé, par exemple en présentant les divers moyens employés par le poète pour exprimer les sentiments que lui inspire la forêt.   

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« — Le tressaillement subtil de la vie renvoie donc à Dieu.

A ce propos, il faut remarquer l'antithèse entre le domaineprofane de l'homme et le lieu sacré de la nature : «fuir l'homme et chercher Dieu.

» — Ainsi peut se comprendre le dernier vers du poème : avec le verbe «Je sens», important puisqu'il établit un lienévident entre les impressions du domaine visible et la découverte «sensible» de Dieu. b) La découverte de soi. — La nature est, nous l'avons vu, prise à témoin.

Elle est lieu de vérité; elle connaît l'homme dans sa vérité («Vousme connaissez, Vous le savez, Vous m'avez vu» sont chacun répétés par deux fois).

Cette authenticité, cettestabilité s'opposent à la versatilité de la foule soulignée dans le second vers.

Constraste accentué encore par laplace du pronom d'insistance «Vous» placé à la césure du troisième vers. — Décrire la forêt c'est aussi l'occasion pour Hugo de se décrire : solitaire, rêveur et contemplatif. — La «compréhension» se fait si intime que poète et nature en viennent à se confondre : «je suis calme et purcomme vous.» De même l'«humble goutte d'eau» répond à l'humilité du poète occupé tout un jour par d'infimesdétails. — Ainsi la présence de Dieu est-elle à la fois sensible dans la nature et au cœur même du poète : « Dans votre solitude où je rentre en moi-même.

» La réciprocité d'attitude se manifeste clairement : Hugo «attentif» observe, voit et écoute tout ce qui l'environne.La nature et Dieu «écoutent» la voix de l'écrivain.

L'homme seul aime la création («La contemplation m'emplit lecœur d'amour») et le dernier mot du texte est pour constater la présence d'un amour «...

quelqu'un de grand quim'écoute et qui m'aime!» REMARQUES POUR L'INTRODUCTION Aucune indication n'est fournie quant à l'origine du poème.

Écrit en 1843, peu de temps avant la mort de Léopoldine,il est extrait des Contemplations.

Il est peu probable que l'élève le sache mais il peut, par contre, avoir lu d'autrestextes d'Hugo où la nature inspire au poète angoisse et effroi.

Cet autre aspect est tout-à-fait utilisable ici (sereporter aux Misérables). CITATION « Une forêt pour toi, c'est un monstre hideux.

Le songe et le réel s'y mêlent tous les deux...

» «J'ai senti, moi qu'échauffe une secrète flamme, Comme moi palpiter et vivre une âme, Et rire, et se parler dansl'ombre à demi-voix Les chênes monstrueux qui remplissent les bois». Victor Hugo, A Albert Durer, Les Voix intérieures.. »

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