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Victor Hugo : « Misérables » Livre 6 - 4ème partie – Chapitre 11 (commentaire)

Publié le 12/01/2012

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Victor Hugo est l’auteur des « Misérables «, un roman représentant la société dans lequel il dénonce le sort réservé au plus démunis. Dans cet extrait, tiré du Livre 6 - 4ème partie – Chapitre 11, Gavroche, le fils abandonné des Thénardiers, a pris sous son aile deux enfants abandonnés, qui ne sont autres que ses propres frères, mais il l’ignore.  Ces enfants ne savent pas comment se nourrir, ni où dormir. Ils se sont retrouvés « à la rue « car la personne chez qui ils avaient été placés, a été emprisonnée. Ils se retrouvent donc seuls et livrés à eux-mêmes, Gavroche croise leur chemin par hasard et attendri, les emmène avec lui, leur achète un morceau de pain avec les maigres économies qu’il possède et les entraîne jusqu’à son logis. Il habite place de la Bastille, dans la maquette de l’éléphant qui a été édifiée sur l’ordre de Napoléon et qui au fil du temps est devenu « une sorte de symbole de la force populaire «. Le passage que l’on va étudier relate donc cette découverte par les deux enfants, de l’endroit où vit Gavroche. Un endroit où règle la misère et dans lequel les rats ont élu domicile. Cependant cet endroit quoique misérable et insalubre pour des enfants, représente pour Gavroche son seul havre de paix.

 

Nous verrons donc en quoi ce texte ressemble à un plaidoyer pour l’enfance au XIXème siècle, au travers du réalisme qu’il inspire, des conditions de vie misérables supportées par ces enfants mais aussi de l’innocence et de la bonté qui  animent ces petits êtres abandonnés et leur donnent le courage et la force de survivre.

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« 2 b) La parole des personnages est rapportée, dans la presque totalité du texte, au discours direct , ainsi cela nous permet « d’entendre » Gavroche et les deux autres enfants.

De percevoir l’assurance du grand par les intonations qu’il pre nd « Mômes, à quatre pattes ! », « pioncez ! », qui sera répété deux fois.

« Moutards ! », les points d’exclamation accentuent cette impression d’assurance.

On perçoit également l’admiration des « mômes » pour ce garçon qu’ils appellent « Monsieur » alors qu’il n’est encore qu’un enfant, même s’il est plus grand qu’eux.

Ils le considèrent comme leur protecteur et le respectent, ce mot « Monsieur » répété plusieurs fois, le confirme.

La syntaxe du langage de Gavroche est très approximative, puisqu’il ne res pecte pas la grammaire de base, « je vas », « Gniena » pour « il y en a » et « Gnia » pour « il n’y a), la traduction est d’ailleurs aussitôt effectuée par Hugo pour que le lecteur puisse comprendre.

Il dit encore « V’là » au lieu de « voilà ».

Gavroche n’a pas reçu l’éducation nécessaire pour savoir s’exprimer dans un français correct, il a été très tôt livré à lui -même et a définitivement adopté ce langage simple qui lui a permis de s’intégrer à sa nouvelle vie, et qu’il va tout de suite inculquer à ses petits protégés, « on ne dit pas sergents de ville, on dit les cognes », « on ne dit pas la nuit, on dit la sorgue », comme si c’était la clé de leur intégration dans ce nouveau monde.

Le discours direct accentue donc l’effet de réalisme mais le style du l angage le renforce plus encore.

c) Le langage utilisé pour la « voix » de Gavroche est un langage argotique alors que les « Mômes » s’expriment dans un langage soutenu.

Gavroche appellent ses protégés « Mômes », puis il leur dit « à quatre pattes ! » au lieu de baissez -vous ! , « pioncez ! » au lieu de dormez ! , « mioche », il possède d’ailleurs un langage différent des deux jeunes enfants puisqu’il leur fait la leçon, eux s’expriment en langage correct ce qui dénote une certaine instruction, puisqu’ils font référence aux « sergents de ville », au « logement » et à la « nuit ».

Gavroche comprend leur langage, mais leur répond « on ne dit pas les sergents de ville, on dit les cognes », « on ne dit pas un logement, on dit une piolle », « on ne dit pas la nuit on dit la sorgue », Hugo, ici se sert d’un stratagème pour permettre au lecteur de comprendre les mots d’argot, il se sert de la voix de Gavroche qui dispense une leçon d’argot aux enfants, mais en réalité, il permet au lecteur de les comprendre.

Hugo nous laisse par là même constater, que Gavroche a totalement adopté son nouveau langage, il s’est adapté à sa nouvelle vie d’enfant « Misérable » et c’est ce qu’il transmet à ces enfants qu’il a pris sous son aile.

S’ils veulent survivre, ils doivent s’adapter, d’où le ton impératif employé.

Les « mômes » doivent, en oubliant leur langage, oublier leur ancien mode de vie pour adopter ce monde nouveau, ce monde où les mots « sergents de ville », « logement » et « nuit » n’ont plus cours.

Ce monde où l’habileté e t la ruse prime sur l’instruction et le langage pour pouvoir survivre.

Hugo fut le premier a utiliser le langage argotique dans un roman ce qui a eut pour effet d’introduire son roman « Les misérables » au sommet de la littérature réaliste.

II – Gavroche , un enfant abandonné par ses parents et par la société elle -même.

a) Gavroche vit dans un endroit qui comporte encore moins de confort qu’une « cage » de zoo ainsi « le grillage » qui fait partie des « choses » qu’il a [prises] au « Jardin des plantes », qui est un zoo, et qui « sert aux animaux féroces », la couverture, il l’a également [prise] aux singes et la « natte » qui, il faut le souligner est « fort épaisse » et « admirablement travaillée » se trouvait dans l’enclos de la girafe, ce qui équivaut à dire qu’en ce temps, les animaux avaient un confort supérieur à celui des enfants des rues.

Les enfants sont « si petits » cependant aucun ne peut « se tenir debout dans l’alcôve », cela renforce encore l’impression d’étroitesse du lieu.

La « natte » a été « admirablement travaillée », sa confection a donc demandé du soin et de l’attention alors qu’elle était destinée à une « girafe » du « Jardin des Plantes ».

Il vit dans une « cage » qu’il appelle « une piolle », cette « piolle » est infestée de « rats » qui ne lui font pas peur puisqu’il « avait toujours le rat de cave à la main », il est habitué à cette vie et cette misère lui est familière.

Cette misère apparaît également dans la description des personnages.. »

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