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La vieillesse est-elle un naufrage ?

Publié le 02/03/2004

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Mais à cet âge, la mort semble tellement lointaine que l'on vit comme si l'on était... immortel. Le monde semble nous appartenir, tout est possible.  La vieillesse arrivée, il n'y a plus rien à attendre. Il n'y a plus qu'à redouter le moment dernier en se demandant pourquoi l'on persiste encore à vivre, puisque notre vie est derrière nous. Avec la vieillesse, les possibles se réduisent. Ce que l'on a pas fait, on sait précisément qu'on ne le fera pas et ce que l'on a fait, on sait précisément qu'on ne le fera plus. [La vieillesse apporte le repos, la paix. Elle ne connaît plus les désirs et les passions. La vieillesse est sagesse.

« Qui a beaucoup vécu a beaucoup appris.

Dans les sociétés archaïques, le vieillard n'est pas celui que l'onabandonne dans un asile, mais au contraire celui que l'on écoute et respecte à cause de sa sagesse.

C'est luiqui connaît le mieux la vie.

L'homme âgé sait, son expérience est précieuse, irremplaçable.

Le vieillard est unpuit de science et de sagesse auquel les jeunes générations devraient s'abreuver.

Le temps de la vieillesse estaussi le temps des bilans, des retours sur soi.

Devenu vieux, l'homme a enfin la possibilité de méditer sur sapropre existence, de rassembler ses connaissances, afin d'en faire profiter ceux qui vont lui succéder.

Le vieilhomme est plein de dignité et doit nous inspirer respect et gratitude. La philosophie stoïcienne (celle d'Epictète particulièrement) insiste sur lefait qu'il n'est pas sage de se révolter contre la fatalité, contre l'ordre dela nature.

En effet, les stoïciens pensaient que la Nature est un êtredivin et intelligent, qui ne fait rien en vain.

Tout est fait pour quelquechose, tout a un but, tout est finalisé.

Le but ultime que poursuit lanature, c'est évidemment le Bien.

Le destin qui règne dans le monde estdonc bon, il est une Providence.

Mais ce Bien, c'est la vie et le Bien duTout, de la nature elle-même, non de chaque créature qui la compose.Chaque homme n'est qu'un rouage du grand mécanisme universel, etc'est par une folle présomption que chacun s'imagine être le centre dumonde et voudrait que tout conspire à son bonheur.

En revanche, cetteidée que le monde est dirigé par la Providence, que chaque événementconcourt à un Bien pour le Tout, même si la petite partie que noussommes ne l'aperçoit pas, cette idée est beaucoup plus puissante quecelle de la simple nécessité pour incliner notre volonté à vouloir ce quiadvient.

Telle est précisément l'attitude du sage qui peut ainsi goûter lebonheur.

Dès lors , chaque homme doit se persuader que la Providencelui a assigné un rôle à jouer sur la terre.

Il ne doit pas désirer changer derôle ou de condition, mais il doit s'efforcer de jouer correctement sonrôle ; « Souviens-toi que tu joues dans une pièce qu'a choisie le metteuren scène: courte, s'il l'a voulue courte, longue, s'il l'a voulue longue.

S'ilte fait jouer le rôle d'un mendiant, joue-le de ton mieux; et fais de même, que tu joues un boiteux, un homme d'Etat ou un simple particulier.

Le choix du rôle est l'affaire d'unautre.

» (Pensée 17).Concernant la vieillesse, elle peut être attendue avec sérénité comme étant le temps du repos, le temps oùenfin l'esprit est libéré de toutes les agitations vaines de gloire, de richesse, de luxe qui sont le lot de lajeunesse, et même celui de la maturité.

Cela dit, aussi sage soit-on, la vieillesse, si elle n'est que déchéance,souffrance et solitude, est bel et bien un naufrage.

Pire encore, le cas de l'homme, qui dans son esprit esttoujours le même que celui qu'il fut à vingt ans, constate avec une impuissance amère que son corpsl'abandonne et qu'il ne lui reste plus qu'à attendre la mort.. »

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