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Qu'est-ce que la violence ?

Publié le 15/01/2004

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« Quiconque veut fonder un État et lui donner des lois doit supposer d'avance les hommes méchants », écrit Machiavel dans son Discours sur la première décade de Tite-Live (1531). LE PROBLÈME ÉTHIQUEA. La violence : « une force faible » * Le prince de Machiavel veut agir bien. Les fins qu'il poursuit sont bonnes ; c'est au niveau des procédés et des moyens qu'il justifie le mal et la violence. Le moraliste objectera que l'immoralité des moyens rejaillit nécessairement sur la fin poursuivie elle-même. Faire la guerre contre les fauteurs de guerre, c'est se ranger, qu'on le veuille ou non, dans le camp des guerriers. Exercer la violence contre les violents, même pour mettre fin à leurs abus, c'est certes les imiter, mais c'est surtout généraliser le règne de la violence.La violence, même quand elle est au service de la justice, est en quelque sorte l'aveu d'une défaite, puisqu'aucun autre moyen n'a été trouvé pour défendre une cause légitime. La véritable force est celle qui, sans violence, par le seul rayonnement de ses convictions, ferait triompher, partout et avec l'assentiment de tous, le règne du droit. Vladimir Jankélévitch (1903-1985) écrit dans Le pur et l'Impur (1960) : « Il ne serait pas exagéré de définir la violence : une force faible.

« férocité de ce spectacle fit tout le peuple demeurer en même temps satisfait et stupide ».Si le prince, pour faire régner la paix et maintenir l'État, est contraint d'agir à l'occasion contre la morale ou lareligion, si, en poli-tique, la bonté est quelquefois catastrophique et la cruauté moins préjudiciable que l'humeurpacifique, c'est essentiellement parce que les hommes sont cupides et méchants.

« Quiconque veut fonder un Étatet lui donner des lois doit supposer d'avance les hommes méchants », écrit Machiavel dans son Discours sur lapremière décade de Tite-Live (1531). LE PROBLÈME ÉTHIQUE A.

La violence : « une force faible » • Le prince de Machiavel veut agir bien.

Les fins qu'il poursuit sont bonnes ;c'est au niveau des procédés et des moyens qu'il justifie le mal et la violence.Le moraliste objectera que l'immoralité des moyens rejaillit nécessairement surla fin poursuivie elle-même.

Faire la guerre contre les fauteurs de guerre,c'est se ranger, qu'on le veuille ou non, dans le camp des guerriers.

Exercer laviolence contre les violents, même pour mettre fin à leurs abus, c'est certesles imiter, mais c'est surtout généraliser le règne de la violence.La violence, même quand elle est au service de la justice, est en quelquesorte l'aveu d'une défaite, puisqu'aucun autre moyen n'a été trouvé pourdéfendre une cause légitime.

La véritable force est celle qui, sans violence,par le seul rayonnement de ses convictions, ferait triompher, partout et avecl'assentiment de tous, le règne du droit.

Vladimir Jankélévitch (1903-1985)écrit dans Le pur et l'Impur (1960) : « Il ne serait pas exagéré de définir laviolence : une force faible.

C'est la force qui s'oppose à la faiblesse : laviolence, elle, s'oppose à la douceur ; la violence s'oppose si peu à lafaiblesse que la faiblesse n'a souvent pas d'autre symptôme que la violence ;faible et brutale, et brutale parce que faible précisément.

» B.

Limites de la non-violence Faut-il pour autant adopter une éthique de la non-violence ? Gandhi lui-même– qui s'en fit le promoteur en Inde et opposa avec succès une résistancepassive et non violente au colonialisme britannique – remarque : « Lorsqu'on ale choix uniquement entre la lâcheté et la violence, je crois que je conseillerais la violence ».La violence ne peut être exclue à tout prix par le moraliste, parce que nous vivons dans un monde où la violenceexiste déjà et partout.

La morale, faite pour élever, n'est pas faite pour exiler.

Reconnaissons que l'idéal de non-violence absolue est impensable sans contradiction.

Admettons, s'il ne s'agit que de ma personne, que j'ai le droit deme laisser immoler sans résistance par l'ennemi injuste.

Mais si je refuse de me porter au secours de mon amimolesté, je deviens en quelque sorte le complice de ses agresseurs.

Si j'opte pour la non-violence dans un monde oùla violence existe déjà, je me rends complice, consciemment ou non, des brutaux au profit desquels la violences'exerce.. »

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