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Le vivant est-il un mécanisme ?

Publié le 13/04/2004

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la liberté s'insérant dans la nécessité et la tournant à son profit. « Bergson, L'Énergie spirituelle, 1919. La vie, pour Bergson, tranche radicalement sur la matière. Le monde matériel obéit à des lois immuables et nécessaires. Dans ce monde régi par le déterminisme le plus strict, le vivant introduit l'indétermination et la spontanéité ; d'une façon toujours imprévisible, il « se nourrit« en effet de la matière pour la transformer à son profit. « Dieu et la Nature ne font rien en vain. « Aristote, Du ciel, ive s. av. J.-C.

  • mécanisme

   Conception née au XVIIe siècle, défendue en parti­culier par Descartes, selon laquelle les êtres vivants ne sont rien d'autre que des machines. L'explication du vivant est alors réduite aux propriétés physico­chimiques de la matière, sans appel au concept de vie.

   Le mécanisme s'oppose au finalisme et au vitalisme.

« Au XVIIe siècle, la machine a quelque chose de fantastique : l'automate, par un jeu de pièces mécaniques, produitdes effets semblables au vivant.

Dès lors, Descartes peut bien concevoir le corps humain comme un automatenaturel, une machine fort complexe.

Il cherche en effet à effacer toute distinction entre matière inerte et matièrevivante, pour débarrasser la nature des « âmes » et autres principes mystérieux qui encombraient la sciencemédiévale héritée d'Aristote.

Il s'agit de lire le livre de la nature en le ramenant à des lois régulières, garanties parDieu.

Or, pour le mécaniste, la vie n'est pas une réalité spécifique : le vivant n'est rien de plus qu'une organisationparticulière de la matière inerte, due à cet artisan tout puissant qu'est Dieu.

Descartes conçoit ainsi les êtresvivants sur le modèle des premiers automates (la science du vivant est donc une branche de la physique).

Pour lui,l'animation du vivant serait seulement due aux « esprits animaux », c'est-à-dire à la partie la plus subtile du sang quicircule le long des nerfs. Débat et enjeu L'homme-machine Au XVIIIe siècle, le médecin philosophe matérialiste La Mettrie prendra très au sérieux la vision mécaniste des êtresvivants, en refusant la distinction de l'âme et du corps et en défendant la thèse de l'homme-machine : les hommes« ne sont au fond que des animaux et des machines perpendiculairement rampantes 9 »; la sensibilité et la pensée sont des propriétés de la matière organisée.

L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais LaMettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que lamétaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout enl'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte. Le mécanisme : thèse ontologique Être matérialiste, c'est expliquer finalement la vie par autre chose qu'elle-même (par la matière et son organisation).Ce n'est pas nier son existence ni sa spécificité, mais son autonomie ontologique (la vie dépend de conditionsmatérielles). « La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort.

» Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort, 1800. « La vie est l'ensemble des fonctions capables d'utiliser la mort.

» Henri Atlan, Entre le cristal et la fumée, 1979. « La faculté d'un être d'agir selon ses représentations s'appelle la vie.

» Kant, Doctrine du droit, 1797. « La vie apparaît comme un courant qui va d'un germe à un germe par l'intermédiaire d'un organisme développé.

»Bergson, L'Évolution créatrice, 1907.Ce courant, c'est précisément l'élan vital, qui se transmet d'individu à individu, de génération à génération, d'espèceà espèce en s'intensifiant toujours davantage et en créant perpétuellement de nouvelles formes, plus complexes queles précédentes. « Je suppose que le corps n'est autre chose qu'une statue ou machine de terre [...].

Dieu met au-dedans toutesles pièces qui sont requises pour faire qu'elle marche, qu'elle mange, qu'elle respire...

» Descartes, Traité de l'homme, 1662 (posth.) « Chaque corps organique d'un vivant est une espèce de machine divine, ou d'automate naturel, qui surpasseinfiniment tous les automates artificiels.

» Leibniz, La Monadologie, 1721 (posth.) « Lorsque les hirondelles viennent au printemps, elles agissent en cela comme des horloges.

» Descartes, Lettre au Marquis de Newcastle, 1646. « Mettez une machine de chien et une machine de chienne l'une auprès de l'autre, et il en pourra résulter unetroisième petite machine, au lieu que deux montres seront auprès l'une de l'autre, toute leur vie, sans jamais faireune troisième montre.

» Fontenelle, Lettres galantes, 1742. « La pensée du vivant doit tenir du vivant l'idée du vivant.

» Canguilhem, La Connaissance de la vie, 1952.. »

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