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« La vraie éloquence se moque de l'éloquence. » Expliquez et appréciez cette parole de Pascal, puis définissez l'éloquence de Pascal lui-même, d'après les Pensées.

Publié le 15/02/2012

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pascal

 

Dans cette boutade célèbre - à laquelle s'apparentent celles-ci: la vraie morale se moque de la morale ...  Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher, Pascal oppose deux éloquences: l'une vraie, seule estimable; l'autre factice et digne de mépris. Qu'entend-il par la vraie éloquence? Pour cet ami du naturel, c'est le don d'être ému par la vérité, et de communiquer son émotion à autrui. Il nie tacitement le fiunt oratores des Latins....

 

pascal

« plaisir; 2° qu'ils s'y sentent interesses, en sorte que l'amour-propre les porte plus volontiers a y faire reflexion...

Elle consiste dans une correspondance qu'on tAche d'etablir entre l'esprit et le cceur de ceux a qui Von pane et...

les pensees et les expressions dont on se sert...

» Il etudie minutieusement le mecanisme de cette conquete par la parole.

D'abord, bien connaitre les ressorts du coeur humain; unir la finesse a la geometrie, la rectitude A la delicatesse de l'esprit; se former l'esprit et le sentiment par les conversations. - Puis, alors seulement, entreprendre de gagner les refractaires.

Se rendre intelligible, plaire, interesser, faire reflechir : telles sont les etapes qu'il propose a l'eloquence.

Et it creuse; it vent avoir dans son jeu le plus d'atouts possible : « Se mettre a la place des auditeurs, faire essai sur son propre cceur du tour qu'on donne a son discours...

» « ...Se renfermer, le plus qu'il est possible, dans le simple naturel; ne pas faire grand ce qui est petit, ni petit ce qui est grand;...

rien de trop, rien de manque...

» etc.

Et de toutes ces remarques, destinees a l'Apologie du Christianisme, on a pu composer une theorie de l'eloquence, a laquelle on donne parfois - a tort - le nom de Rhetorique de Pascal.

Expression inexacte, car pour lui rhetorique equivaut a : « mots d'enflure », tournures emphatiques, minuties of arguties oft se jour l'esprit trop ingenieux des stylistes, « fausses beautes de Ciceron », comme it appelle ces verro- teries et ce clinquant.

« Je hais eloquemment le bouffon et Penfle », declare- t-il.

La forme est, pour lui, secondaire; elle ne doit etre que la servante de l'idee.

Celle-ci, quand elle a passionne l'orateur, trouve spontanement les mots, les images qui la traduisent avec le plus de force, avec le plus de chance de l'imposer.

Arriere done le souci exagere de l'equilibre, de la symetrie dans la phrase.

a Il faut chercher a parler juste, non a faire des figures justes... Arriere la peur des repetitions, la recherche des periphrases qui les elimine- ront : « II y a des lieux oft it faut appeler Paris, Paris et d'autres oft it le faut appeler Capitale de la France...

» Cette horreur de la rhetorique risque fort de conduire a la dangereuse phobie de tout ce qui est regles et preceptes.

L'art d'ecrire, sachons-le bien, a des principes, desquels it serait temeraire de s'ecarter.

Un puissant esprit, comme Pascal, petit les decouvrir par lui-meme.

Soyons modestes : la vraie rhetorique nous les revele; gardons-nous de la mepriser! Elle ne supplee pas aux dons naturels, c'est vrai; mais elle vient en aide a ceux qui ne sont ni poetes, ni orateurs-nes.

« Soyons plutot maeons, si c'est notre metier ».

Oui. Mais ne renoncons pas A faire triompher nos opinions sous pretexte que nous ne sommes ni Hitler ni Mussolini! La rhetorique initie les esprits ordi- naires - dont nous sommes - a l'art de convaincre et de persuader.

Elle empeche de parler et d'ecrire mal, alors que l'on pense bien.

Elle offre des « modeles », sinon des « monies » aux orateurs de bonne volonte.

Elle con- tient les genies meme dans les limites de la raison, de la convenance, de la mesure.

Elle devoile a tous les secrets dont se sont servis en tout temps les orateurs : moeurs et precautions oratoires, ton, attitudes et gestes, divi- sion du sujet, gradation des preuves, etc...

Respectons,' etudions cette vraie rhetorique, servante intelligente et quasi necessaire, que ' n'ont point de- daignee les princes de to parole : un Demosthene, un Ciceron, un Bossuet!... « Il faut qu'on n'en puisse dire, ni, II est mathernaticien...

ni eloquent; mais, II est honnete homme...

Quand on voit le style naturel, on est tout etonne et ravi, car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un homme...

» « Il avait, dit Mm ° Perier, une eloquence naturelle, qui lui lonnait tine facilite merveilleuse a dire ce qu'il voulait et comme it le voulait...

» Un homme, un honnete homme, naturellement eloquent; une ame pas- sionnee de savant et d'apotre, usant, pour convaincre, des ressources de son esprit geometrique et, pour persuader, des ardeurs de son cceur em- plaisir; 2• qu'ils s'y sentent intéressés, en sorte que l'amour-propre les porte plus volontiers à y faire réflexion ...

Elle consiste dans une correspondance qu'on tf!.cl;J.e d'établir entre l'esprit et le cœur de ceux à qui l'on parle et ...

les pensées et les expressions dont on se sert...

» Il étudie minutieusement le mécanisme de cette conquête par la parole.

D'abord, bien connaître les ressorts du cœur humain; unir la finesse à la géométrie, la' rectitude à la délicatesse de l'esprit; se former l'esprit et le sentiment par les conversations.

- Puis, alors seulement, entreprendre de gagner les réfractaires.

Se rendre intelligible, plaire, intéresser, faire réfléchir : telles sont les étapes qu'il propose à l'éloquence.

Et il creuse; il veut avoir dans son jeu le plus d'atouts possible : « Se mettre à la place des auditeurs, faire essai sur son propre cœur du tour qu'on donne à son discours ...

» « ...

Se renfermer, le plus qu'il est possible, dans le simple naturel; ne pas faire grand ce qui est petit, ni petit ce qui est grand;, ..

rien de trop, rien de manque ...

» etc.

Et de toutes ces remarques, destinées à l'Apologie du Christianisme, on a pu composer une théorie de l'éloquence, à laquelle on donne parfois - à tort - le nom de Rhétorique de Pascal.

· Expression inexacte, car pour lui rhétorique équivaut à : «mots d'enflure», tournures emphatiques, minuties et arguties où se joue l'esprit trop ingénieux des stylistes, « fausses beautés de Cicéron », comme il appelle ces verro­ teries et ce clinquant.

«Je hais éloquemment le bouffon et l'enflé», déclare­ t-il.

La forme est, pour lui, secondaire; eUe ne doit être que la servante de l'idée.

Celle-ci, quand elle a passionné l'orateur, trouve spontanément les mots, les images qui la traduisent avec le plus de force, avec le plus de chance de l'imposer.

Arrière donc le souci exagéré de l'équilibre, de la symétrie dans la phrase.

« Il faut chercher à parler juste, non à faire des figures justes ...

» Arrière la peur des répétitions, la recherche des périphrases qui les élimine­ ront : «Il y a des lieux où il faut appeler Paris, Paris et d'autres où il le faut appeler Capitale de la France ...

» Cette horreur de la rhétorique risqùe fort de conduire à la dangereuse phobie de tout ce qui est règles et préceptes.

L'art d'écrire, sachons-le bien, a des principes, desquels il serait téméraire de s'écarter.

Un puissant esprit, comme Pascal, p'eut les découvrir par lui-même.

Soyons modestes : la vraie rhétorique nous les révèle; gardons-nous de la mépriser! Elle ne supplée pas aux dons naturels, c'est vrai; maïs elle vient en aide à ceux qui ne sont ni poètes, ni orateurs-nés.

« Soyons plutôt maçons, si c'est notre métier ».

Oui.

Mais ne renonçons pas à faire triompher nos opinions sous prétexte que nous ne sommes ni Hitler ni Mussolini! La rhétorique initie les esprits ordi­ naires - dont nous sommes - à l'art de convaincre et de persuader.

Elle empêche de parler et d'écrire mal, alors que l'on pense bien.

Elle offre des «modèles », sinon des «moules» aux orateurs de bonne volonté.

Elle con­ tient les génies même dans les limites de la raison, de la convenance, de la mesure.

Elle dévoile à tous les secrets dont se sont servis en tout temps les orateurs : mœurs et précautions oratoires, ton, attitudes et gestes, divi­ sion du sujet, gradation des preuves, etc ...

B.espectons, • étudions cette vraie rhétorique, servante intelligente et quasi nécessaire, que· n'ont point dé­ daignée les princes de la parole : un Démosthène, un Cicéron, un Bossuet! ...

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«Il faut qu'on n'en puisse dire, nf, II est mathématicien ...

ni éloquent;· mais, II est honnête homme ...

» ·- « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un homme ...

» « Il avait, dit Mm• Périer, une éloquence naturelle, qui lui aonnait une facilité merveilleuse à dire ce qu'il voulait et comme il le voulait ...

» Un homme, un honnête· homme, naturellement éloquent; une âme pas-'· sionnée de savant et d'apôtre, usant; pour convaincre, des ressources de son esprit géométrique et, pour persuader, des· ardeurs.

de son cœur em-. »

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