L'enfance maltraitée dans le monde

Sur cette misère morale et matérielle se greffe le problème de la prostitution enfantine, qui ne touche pas seulement ces pays défavorisés. L'affaire Dutroux, en Belgique, a révélé à l'opinion publique les contours d'un trafic international mêlant pédophilie, pornographie et commerce de films vidéo. Réunis à Stockholm en août 1996, les représentants de 140 gouvernements et d’au moins autant d'organisations non gouvernementales ont pu débattre de l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, qui est définie comme suit : « utilisation d'un enfant à des fins sexuelles en échange d’argent ou de services en nature récompensant l'enfant lui-même, un intermédiaire ou agent profitant de ce commerce ». Plusieurs pays, dont l'Inde, ont critiqué cette définition, la jugeant trop restrictive. En effet, l'exploitation sexuelle peut être pratiquée dans le cadre familial ou social, sans compensation aucune.

Dans un monde

régi par l'internationalisation des échanges économiques, les êtres humains commencent à subir le même sort que les marchandises. C'est ainsi que le travail et l'exploitation sexuelle des enfants constituent aujourd'hui des valeurs négociables.

Privés d'enfance, soumis à d'atroces ou à d’éprouvants traitements, ces derniers sont les premières victimes de la pauvreté et de l'exclusion.

Dans les pays du tiers-monde, l'enfant est souvent une bouche de plus à nourrir et, parfois, une bouche de trop. En Occident, il occupe une place privilégiée au cœur des sociétés. Mais l'actualité peut faire vaciller cet état de fait : en Belgique, le calvaire de Julie Lejeune et de Mélissa Russo a rappelé à l'opinion publique que des adultes abusent jusqu'à la mort d'êtres dépourvus de la possibilité de se défendre, parce qu 'ils sont trop jeunes et vulnérables.