Devoir de Philosophie

29/10/16

Publié le 06/03/2017

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29/10/16 Dossier de Lecture : Discours de la méthode Descartes Zumsteeg Kevin TS1 René Descartes, mathématicien, philosophe et physicien français, est né à la Haye en 1596. Elevé par sa grand-mère, sa mère étant décédée alors qu’il n’avait qu’un an, il s'intéresse très tôt au monde qui l'entoure. Son éducation sera prise en charge par les Jésuites, qui lui enseigneront notamment la physique et les mathématiques. Après avoir obtenu son diplôme de droit à l'université de Poitiers en 1616, il se rend à Paris, puis dans différents pays européens, comme l'Allemagne, la Hollande ou le Danemark, tout en vivant en ermite pour se consacrer à l'étude. Il publie plusieurs traités, fruits de ses réflexions et entame des correspondances avec de nombreux érudits. Ses écrits sont en langue commune et non en latin, comme c'était l'usage à l'époque. Ces derniers se sont révélés novateurs : ils appliquent la méthode du philosophe, basée sur le doute et la certitude. Descartes partage l'avis de Galilée, qui sera condamné en 1633 par la Sainte Inquisition pour avoir déclaré que la Terre tournait autour du Soleil. Cependant, il ne publiera qu’en 1664 son "Traité du monde et de la lumière", qui évoque le sujet. Entre temps, il écrit la "Géométrie", les "Méditations métaphysiques" et les "Principes de la philosophie". Il est aujourd’hui présenté comme le précurseur des études sur la conscience. C’est l'auteur du fameux "Je pense donc je suis". Il est également le créateur d'une méthode scientifique qu'il expose dans deux de ses livres, dont le célèbre "Discours de la méthode", en 1637. C’est à Stockholm, en 1650, qu’il décède, alors qu'il se trouvait auprès de la reine Christine de Suède, passionnée par la philosophie. Un adjectif a été créé à partir du nom Descartes : cartésien. Il qualifie quelqu'un avec un esprit rationnel. Publié en 1637 à Leyde en Hollande où Descartes vivait depuis 1628, mais en français, le « Discours de la Méthode » succède aux « Règles pour la direction de l’esprit » publiées en latin en 1628 et précède l’œuvre proprement métaphysique « Les Méditations » de 1641. Le contexte historique dans lequel il a écrit son œuvre est le français Golden Age. Politiquement, la France est organisée comme une monarchie absolue, qui atteindra son apogée sous Louis XIV. Durant une bonne partie de sa vie, Descartes coïncide avec la guerre de 30 ans entre les catholiques et les Etats protestants de l'Empire allemand. En fait, le deuxième chapitre du « Discours de la méthode » est situé en Allemagne, où Descartes dit qu'il avait été proposé par le « désir de connaître des guerres ». - 2 - D'un point de vue culturel, c’est le temps baroque. Dans ce pessimisme contribue largement confrontation théologique entre catholiques et protestants, dans laquelle Descartes participe. D'un point de vue philosophique, nous pouvons dire que pendant un certain temps, Dieu avait cessé d'être au centre des préoccupations philosophiques. L'homme devient l'objet principal de la philosophie et, en particulier, dans le domaine de la connaissance. C'est le domaine dans lequel Descartes est considéré comme le fondateur. Le « discours de la méthode » est, comme son nom l’indique, un discours que nous adresse Descartes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’auteur ne veut pas ici nous imposer une méthode, mais il nous comte quel fut son cheminement dans la recherche d’une méthode pour bien conduire sa raison, ou encore pour trouver la Vérité dans les sciences. Il y aborde aussi bien une réflexion philosophique, que métaphysique ou purement scientifique. Son ouvrage se présente sous la forme de six parties. Dans la première d’entre elles, il y expose son point de vue sur les sciences. Pour lui, ces dernières l’empêchent d’accéder à une vérité absolue, car en réalité, leur fondement n’est pas certain. Par exemple, il estime que la philosophie fonde les sciences mais que rien n’y est assuré, ou encore que la théologie concerne aussi bien les ignorants que les doctes. C’est pourquoi il décide d’abandonner les sciences, et de se replier sur une connaissance qui ne pourrait être plus proche de lui-même en décidant une sorte d’introspection. Dans la deuxième partie, Descartes nous fait comprendre que cela n’apporte rien de fonder sa réflexion sur celle des autres, et que pour mener à bien sa raison, il préfère se conduire lui-même. Cela l’a amené à se fonder 4 principes : le premier est de ne jamais considérer quelque chose comme vraie tant qu’il ne se sera pas persuadé de cette affirmation. Le deuxième est de diviser chacune des difficultés auxquelles il devra faire face, en autant de morceaux que possible, pour réussir au mieux à les affronter. Le troisième est de trier ses pensées par ordre de difficulté, du plus simple au plus compliqué. Et le dernier est de repasser indéfiniment en revue ses pensées, pour s’assurer de ne rien omettre. Descartes s’impose alors de respecter cette méthode, en attendant toutefois d’avoir atteint un âge « mûr ». Dans la troisième partie, il expose ses règles de la morale provisoire, ses trois maximes. Il se donne ici des bases pour travailler, le temps qu’il murisse. Il s’impose donc premièrement de respecter les lois et religions du pays, puis de ne pas suivre les opinions douteuses et donc de - 3 - s’attacher à l’opinion la plus probable à défaut de celle qui est vraie ; Enfin, de ne rien désirer de plus que ce qui est possible de désirer, de sorte à ne pas en éprouver le manque. L’auteur a ensuite étudié les occupations des hommes, pour en déduire que la sienne est la meilleure, c’est à dire de cultiver sa raison. Il décide alors de voyager, meilleur moyen selon lui de se défaire de toutes ses croyances. Dans la quatrième partie, on apprend qu’au bout du compte, Descartes pense que tout est faux, ou du moins, tout ce qui présente le moindre doute. Mais alors qu’il se rendait compte lui-même de cette affirmation, lui vint la proposition suivante qui fut le premier principe de sa philosophie : « Je pense donc je suis ». A partir de ce principe, il eut la certitude que l’âme est distincte du corps, puis, examinant sa certitude, affirma que ce que l’on pense clairement et distinctement est vraie. Enfin, en s’interrogeant sur ces imperfections, il réussit à démontrer l’existence de Dieu, car il y avait nécessairement plus parfait que lui. Dans la cinquième partie, Descartes cherche à montrer que même sans la Création, les lois de la nature établies par Dieu auraient de toute façon aboutit à une création. C’est pourquoi il expose quelques théories physiques, telles que les lois universelles, la composition de la matière, la pesanteur, ou encore les marées. Il vient à nous parler du mouvement du cœur et de la pratique de la dissection. Finalement, sa démarche le conduit à une distinction entre l’Homme (être de pensée qui est munit de la parole) et la bête (démunit de pensée). Dans la dernière partie de son ouvrage, l’auteur nous délivre en quelque sorte les motifs de l’écriture de celui-ci. De par la recherche des causes de tout ce qui peut être dans le monde et des effets qu’on peut déduire de ces causes, Descartes a créé, par sa méthode, l’esprit cartésien, qui désigne aujourd’hui une démarche méthodique et rationnelle. « Puis, pour les autres sciences, d’autant qu’elles empruntaient leurs principes de la philosophie, je jugeais qu’on ne pouvait avoir rien bâti, qui fût solide, sur des fondements si peu fermes. » L’une des premières choses qu’on apprend de Descartes dans son œuvre, est sa volonté d’abandonner les sciences. Selon lui, ces dernières le freinent dans sa recherche de la vérité. Leurs fondements ne seraient par certain, mais je ne sais pas s’il serait toujours de cet avis aujourd’hui. En effet, presque quatre siècles se sont écoulés, et les sciences deviennent de plus en plus précises et cohérentes. Je pense que de renier les sciences pour se faire une opinion personnelle de la vie n’est pas un choix sage. Effectivement, je ne vois pas en quoi l’incertitude des fondements des sciences serait une entrave à la quête de la vérité, aussi absolu soit-elle. On peut toujours être en désaccord avec de nombreux point, mais - 4 - renier l’ensemble signifie que l’on s’oppose à des siècles de recherche. Espérer fonder soi-même les théories qui mettraient fin à nos questions existentielles relèvent de la folie. Au lieu de repartir de zéro, je pense que Descartes aurait dû se baser sur les sciences, et même les étudier le plus possible, afin de trouver par la suite les vérités parmi elles. D’autant plus qu’il s’y plaisait, notamment dans les mathématiques, qu’il appréciait justement à cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons. Le problème d’époque est bien marqué dans cet exemple. En effet, l’auteur s’étonnait que l’on eût rien bâti sur les mathématiques de plus relevé, et cela était peut-être bien vraie en 1637. Pourtant, aujourd’hui, les mathématiques sont un pilier indispensable dans le monde. Tous les domaines tels que la physique, chimie, biologie, informatique, économie, finance, sociologie ou psychologie passent par des modèles mathématiques. Je pense réellement que si nous sommes en ce moment dans une société de haute technologie, les mathématiques n’y sont pas pour rien. J’en viens donc à conclure que les propos avancés par Descartes pour justifier l’abandon des sciences ne sont certainement plus d’actualité. « mais que, pour toutes les opinions que j'avais reçues jusqu’alors en ma créance, je ne pouvais mieux faire que d'entreprendre une bonne fois de les en ôter, afin d'y en remettre par après ou d'autres meilleures, ou bien les mêmes, lorsque je les aurais ajustées au niveau de la raison. Et je crus fermement que, par ce moyen, je réussirais à conduire ma vie beaucoup mieux que si je ne bâtissais que sur de vieux fondements, et que je ne m’appuyasse que sur les principes que je m’étais laissé persuader en ma jeunesse, sans avoir jamais examiné s’ils étaient vrais. » C’est à partir de cet unique raisonnement qu’est fondée la méthode de Descartes. Sans cette vision des choses, sans cette décision de se conduire luimême, il n’aurait fondé aucun principe. Pourtant, c’est une idée bien contestable. Premièrement, je trouve que c’est assez prétentieux de se baser sur sa seule et propre opinion. L’auteur considère clairement sa raison comme supérieure à celle des autres, dernière étape après s’être persuadé de pourvoir refonder les sciences. Il entreprend éventuellement de remettre les opinions des autres à plus tard, lorsqu’il les aura « ajustées au niveau de la raison », comme s’il était le seul à en proposer qui seraient dignes de ce titre. Il souhaite réellement penser par lui-même de A à Z, en ne gardant en mémoire que la langue qu’il lui a été apprise. Je pense que c’est une idée inconcevable de nos jours. Il est important de comprendre et d’analyser les opinions d’autrui afin de se créer ensuite sa propre opinion. On ne peut nier l’intelligence de Descartes, donc on ne peut pas partir du principe que ses opinions vont être insensées, mais - 5 - si l’une d’entre elle s’opposait à celle de l’ensemble de la population, il aurait de quoi remettre en question la supériorité de sa pensée. Lorsque l’on pense aujourd’hui aux personnes qui sont parties du même principe, pour fonder leurs idées, et qui les ont ensuite imposées à une toute une population, on pense tout de suite à la dictature. Cette « pensée unique » que veut s’imposer Descartes n’est donc pas saine d’esprit. On remarquera une nouvelle fois ici que l’époque influence surement les choix de l’auteur, car la monarchie n’avait pas encore fait place au régime démocratique qu’est le nôtre. « Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement que je n'eusse aucune occasion de la mettre en doute. » La première règle de la méthode est assez intéressante. Il est évident que lorsque qu’on est à la recherche de la vérité, il faut que tous ce qui se présente à nos yeux, nous paresse le plus naturel et le plus vraie possible. Néanmoins, il y a une incohérence dans la réflexion de Descartes. Comment est-il possible qu’il ait à examiner une idée jusqu'à ce qu’elle lui paraisse clair, s’il a précédemment décider d’ôter de sa créance toutes celles d’autrui ? Dans ce cas, il aurait dû préciser que sa règle ne s’appliquait que pour les idées venant de lui, bien qu’il demeure difficile d’avoir une idée dont on n’est pas certain nous-même de son évidence. En effet je pense qu’on ne peut pas être plus certain de ce que l’on pense, sinon nous n’y penserions pas. De plus, j’estime que dans certains cas, il vaut mieux ne pas être sûr de tout. Parfois, les réponses à certaines questions nous sont en effet inconnues, et pour aller de l’avant et ne pas s’obstiner, il faut supposer. - 6 -