Critique dheepan

Dheepan, fuir la guerre pour la retrouver ! Long-métrage captivant de 115 minutes, Dheepan est un film français de Jacques Audiard, sorti le 26 aout 2015 rangé dans la catégorie Drame. « Dheepan » est un film hautement imprévisible toutefois avant d’entrer dans l’intrigue du film, pourquoi donc ne pas s’intéresser a l’essence même d’un film ? Les acteurs bien-sur. Le réalisateur a fait appel à des acteurs non professionnels pour tenir les rôles principaux de Dheepan. En effet, Antonythasan Jesuthasan dans le rôle de Dheepan et Kalieaswari Srinivasan dans celui de Yalini n'avaient en outre jamais fait de cinéma auparavant. Un fait bien étonnant lorsqu’on apprend plus tard que ce film a été récompensé par... La palme d’or au festival de Cannes. L’ouverture du film in medias RES nous amène directement dans une atmosphère complexe, une scène éloquente, ou des les premières images nous pouvons nous imaginer dans quel situation impitoyable se trouvait nôtre personnage, une situation que nous rencontrerons également plusieurs fois par la présence de beaucoup d’ellipses. Dheepan est un film qui m’a donné l’impression d’avoir perdu la notion du temps, sans m’ennuyer et je l’ai bien aimé dans sa globalité  Un film ou le scénario traite un phénomène aussi bien étranger : la guerre civile au Sri Lanka et les réfugiés générés par ce conflit, qu’un phénomène intérieur introduit par violence et la précarité des cités en France Qui est Dheepan ?  Il est en réalité un homme qu'on ne connaît pas, décédé depuis quelques mois, et dont on récupérera les papiers. Un guerrier déchu se fait alors lui aussi passer pour mort et récupère l’identité de Dheepan, puis sa vie. Un fantôme dans le corps d'un mort en somme. En effet, Dheepan était marié et père d'une fille de neuf ans. La femme et les enfants du guerrier tamoul sont morts durant la guerre, alors il se trouve une nouvelle famille de fortune, une femme et une fille qu'il n'a jamais vues et qui cherchent elles aussi à quitter le Sri Lanka. Quelle bonne nouvelle ! Seulement ces trois-là ont tout perdu et ne se connaissent pas. Ils débarquent en France âpres un long périple que nous ne visionnerons pas. De simples ellipses pour montrer certainement le plus dur ; ce qui est d’âpres moi plutôt dommage. Ils finissent par s'installer, dans une cité sensible, une banlieue perçue sale où le nouveau Dheepan trouve un emploi de gardien d'immeuble le jour et vendeur à la sauvette de jouet clignotant la nuit. Sa nouvelle vie commence. Dans un pays qui n'est pas le sien, où l'on parle une langue qu'il ne comprend pas, formant une fausse famille avec deux personnes qu'il ne connaît pas. La violence régnant en maître dans la cité va agir comme une menace pesante, de plus en plus lourde, et va l'empêcher de trouver le repos, d’être en paix avec lui-même. Le protagoniste cherchait en quittant le Sri Lanka, une vie paisible loin de toute violence. Mais ce n’est pas ce que le futur avait réservé pour cet homme. Sa déchéance est aussi pathétique que touchante. Dheepan va alors tout tenter pour passer inaperçu et se reconstruire il apprend à parler la langue française, et essaie progressivement de se rapprocher de cette famille. Et notamment d'une femme Yalini dont le seul désir est de rejoindre sa famille en Angleterre et non ici à Paris. Une famille en quête de deux Eldorado différents. Notre guerrier tamoul se fondera dans la masse, au point qu’il se convainc d'être Dheepan, au point de finir lui aussi par croire à ce mensonge. Mais il semble bien être le seul, seul dans une guerre qui le suit jusqu'à sa banlieue... Une histoire prenante qui ne demande qu’à être regardée  En conclusion Dheepan, une sorte de Taxi Driver, même s’il manque une certaine sensibilité, reste malgré tout un beau film assez fort, qui m’a énormément plus. A voir !