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Dans le passage proposé, extrait des Pensées, de Pascal, philosophe et mathématicien français du XVIIeme siècle, qui a notament oeuvrer dans le domaine mathématique  avant de sortir les Pensées.

Publié le 02/01/2017

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pascal
Dans le passage proposé, extrait des Pensées, de Pascal, philosophe et mathématicien français du XVIIeme siècle, qui a notament oeuvrer dans le domaine mathématique  avant de sortir les Pensées.En effet, il s'agit pour l'auteur de savoir si :    La force peut elle etre au service de la justice sans que l'inverse ne se fasse ?  Les hommes ne respectent-ils la justice que parce qu'ils y sont contraints ? La justice peut elle existée et dominée sans la force ?En ce sens l'auteur défend l'idée selon laquelle la justice a besoin de la force pour s'appliquer, la force, de la justice pour se légitimer.Pascal introduit le passage (l.1-3) en énonçant sa thèse. Puis (l.3-9) il oppose la justice et la force, puis denonce la force qui se pretend juste.Enfin (l.9 a la fin) Nous procéderons a l'étude ordonée de ce texte afin de dégager l'interet philosophique  .   L'enchaînement des arguments est comme une suite d'événements inchangeables qui conduit à la catastrophe finale, trahissant le pessimisme de Pascal en ce qui concerne le genre humain.Le concept de justice est pris à la fois comme norme du droit, c'est-à-dire  comme le  système flou des valeurs fondamentales qui défend l'égalité entre les hommes, la liberté individuelle et le droit à la sécurité et sur lequel se fonde la légitimité  et comme institution judiciaire, c'est-à-dire comme le système concret de la justice dans la société, chargé de faire respecter ces principes et sur lequel s'appuie la légalité.Pascal joue sur l'ambiguité de la force : est-ce une force d'oppression, violente, ou une force vertueuse, puissance au service du bien? Si l'on prend "force" comme "force d'oppression", elle est en rapport avec la justice car dans cette force-là règne l'inégalité, la hiérarchie, la domination, toutes choses contraires à l'égalité et à la liberté défendues par la norme de justice. Si l'on prend "force" comme "force vertueuse", alors on la met au service de l'idéal de justice, comme instrument du judiciaire, puissance qui défend la justice, va  avec elle et lui est subordonnée."Il est juste que ce qui est juste soit suivi". D'après Pascal, nous sommes moralement obligés de faire ce qui est juste. Mais c'est justement parce que nous y sommes "obligés" que nous avons la possibilité de nous y soustraire. Et dans ce cas-là, si nous évitons de faire ce qui est juste, c'est soit par immoralité, soit parce que nous avons une autre conception de la justice et que nous remettons en cause tout ou une partie de l'idéal de justice ou de l'application particulière de cet idéal."Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi". Il faut prendre ici "force" comme "force d'oppression". Cette force-là, on ne peut pas s'y soustraire. On la suit nécessairement, c'est-à-dire inévitablement, sans possibilité de choix.Ainsi, justice et force s'opposent en théorie comme l'obligation s'oppose à la nécessité. Mais, paradoxalement, force et justice s'associent en pratique. En effet, dit Pascal, "La justice sans la force est impuissante". Cette sentence déclare que la justice, comme norme du droit, a besoin de l'institution judiciaire pour s'appliquer. Sinon, elle est impuissante, vaine, dénuée d'application concrète. C'est tout le problème de l'application de l'idéal dans le réel qui est posé.Par ailleurs, "la force sans la justice est tyrannique". "Force ne fait pas droit" disait Rousseau. Quel que soit le sens de "force" ici, appliquer la force indépendamment de la justice n'est que violence et absurdité. La force brute est dénuée d'intelligence, dévastatrice, sans raison. Un état fondé sur la force est tyrannique en ce sens qu'il est privé de l'accord des êtres raisonnables qu'il asservit et il n'a donc pas de légitimité, même s'il prend les apparences d'un état de droit. Il est une force privée de raison et de sens.   Par ailleurs, "la force sans la justice est tyrannique". Quel que soit le sens de "force" ici, appliquer la force indépendamment de la justice n'est que violence et stupidité. La force brute est dénuée d'intelligence, dévastatrice, sans raison. Un état fondé sur la force est tyrannique en ce sens qu'il est privé de l'accord des êtres raisonnables qu'il asservit et il n'a donc pas de légitimité, même s'il prend les apparences d'un état de droit. Il est une force privée de raison et de sens.Ainsi, Pascal a posé les limites concrètes des deux concepts : la justice est dénuée de force, (d'efficacité) ; la force est dénuée de droit (de légitimité). Il va pouvoir énoncer sa thèse : il faut associer justice et force pour pallier leurs carences respectives. Il y a pour cela deux voies. Soit faire que "ce qui est juste est fort" et l'on confère la force bénéfique à l'institution judiciaire pour faire appliquer l'idéal de justice ; soit faire que "ce qui est fort est juste" et la force oppressive modifie l'idéal de justice à son compte et fait croire que ce qui est accompli par la force est accompli dans la justice. Quelle que soit la solution, Pascal voit l'homme de façon pessimiste.Autre question: les hommes ne respectent-ils la justice que parce qu'ils y sont contraints? On prétend qu'un don n'attend qu'un contre don. Il n'y aurait jamais d'acte désintéressé. Mais s'il y avait plus à gagner en étant juste qu'en étant injuste? Il ne s'agirait certes pas de moralité mais d'opportunisme. Mais il ne s'agirait pas non plus de violence. D'un point de vue moral, ce serait peut-être insuffisant, mais d'un point de vue politique, n'est-ce pas tout ce qui importe?La deuxième possibilité, où la force se fait passer pour la justice, est illustrée par les événements récents en Serbie et par tous les pays sous régime totalitaire, comme la Tunisie. Les faits le prouvent: la force peut se faire passer pour la justice. Mais contrairement à ce que semble suggérer Pascal, personne n'est dupe du stratagème. Pascal ne reconnaît-il pas lui-même que la force est "accusée"?  Si forte que soit l'oppression et si soumis que soient les opprimés, Kant dit que, dans la masse oppressée acceptant passivement, en "mineur", sa tutelle, il y en aura toujours quelques-uns pour sortir de leur minorité intellectuelle dans laquelle les enferment leurs tuteurs (les dictateurs), et pour exercer leur liberté de penser et renverser la domination.D'autre part, la force, en elle-même, a aussi sa fragilité : elle peut être à tout moment renversée par une autre force. Car dans la force, il n'y a pas de paix et si la force règne, elle n'a que faire de la justice.    Après avoir montré l'incomplétude de la justice sans la force et de la force sans la justice, Pascal décrit le processus par lequel la force prend le pas sur la justice. C'est la dernière partie de la pente que dévale la boule-de-neige, et celle où elle écrase tout sur son passage. Un état de fait que Pascal dénonce ironiquement."La justice est sujette à dispute". En effet, la norme du droit est une norme, donc elle est discutable… même si de grands textes, comme la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, tentent de la définir de façon incontestable. De telles déclarations de principes sont inévitablement imparfaites et trouvent toujours des détracteurs. On peut toujours douter de l'universalité et de l'intemporalité d'une norme. C'est la raison pour laquelle on cherche parfois à faire appel à la notion de "droit naturel" pour conférer aux valeurs fondamentales la stabilité d'une loi naturelle.Dans des situations concrètes (et plus seulement au niveau des principes), la justice ou la loi, est aussi sujette à dispute car on peut avoir des intérêts privés antagonistes entre lesquels il n'est pas facile de trancher. Faire justice est donc une affaire longue et complexe, où l'issue du conflit n'est pas décidée d'avance et n'a aucune garantie de faire l'unanimité.La force, quant à elle, a l'avantage d'être "très reconnaissable et sans dispute" immédiatement ou quasi immédiatement. Mais cette reconnaissance est plus ou moins éphémère. Un fort gaillard deviendra un vieillard indigent ; un pays peut perdre sa suprématie militaire ou économique, par accident, par régression démographique, par une catastrophe économique…La force l'emporterait donc à court terme et la justice à long terme.Mais Pascal ne partage pas cette opinion : "Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste." Cette conclusion est ironique, car le fort n'est juste qu'en apparence. Pascal regrette cet état de fait, mais il pense que c'est la force qui prend le pas sur la justice. Toujours. Il est pessimiste. Ou serait-il réaliste ? Mais cette conclusion donne l'impression que tous les pays auraient succombé à des coups d'état fascistes… L'état s'apparenterait toujours à une force.Quoi qu'il en soit, la force, quelle que soit sa forme, ne semble pas compatible avec la justice. Si la justice, comme norme du droit, c'est l'égalité, alors la force, qui est par essence inégalitaire, n'a rien à voir avec le droit. C'est contre l'inégalité que le droit a été inventé. Et les lois justes sont celles qui s'ingénient à faire que les hommes, les femmes, les enfants, les malades, les ignorants soient tous égaux. Ceux qui disent, contre le droit, que l'inégalité est dans la nature des choses, disent donc des pauvretés."   Pascal dénonce la démarche que prend la force sur la justice. Un de ses buts est peut-être de déclencher une polémique ? L'idéal de justice est-il une absence de force ? On peut le supposer puisque même la force judiciaire, soi-disant au service de la justice, et la seule qui puisse être compatible avec elle, n'est pas véritablement une force juste qui donne goût à l'égalité et à la liberté. Mais alors, la justice est-elle condamnée à demeurer un simple idéal ?
pascal

« qui défend la justice, va  avec elle et lui est subordonnée."Il est juste que ce qui est juste soit suivi". D'après Pascal, nous sommes moralement obligés de faire ce qui est juste.

Mais c'est justement parce que nous y sommes "obligés" que nous avons la possibilité de nous y soustraire.

Et dans ce cas-là, si nous évitons de faire ce qui est juste, c'est soit par immoralité, soit parce que nous avons une autre conception de la justice et que nous remettons en cause tout ou une partie de l'idéal de justice ou de l'application particulière de cet idéal."Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi".

Il faut prendre ici "force" comme "force d'oppression".

Cette force-là, on ne peut pas s'y soustraire.

On la suit nécessairement, c'est-à-dire inévitablement, sans possibilité de choix.Ainsi, justice et force s'opposent en théorie comme l'obligation s'oppose à la nécessité.

Mais, paradoxalement, force et justice s'associent en pratique.

En effet, dit Pascal, "La justice sans la force est impuissante".

Cette sentence déclare que la justice, comme norme du droit, a besoin de l'institution judiciaire pour s'appliquer.

Sinon, elle est impuissante, vaine, dénuée d'application concrète.

C'est tout le problème de l'application de l'idéal dans le réel qui est posé.Par ailleurs, "la force sans la justice est tyrannique".

"Force ne fait pas droit" disait Rousseau.

Quel que soit le sens de "force" ici, appliquer la force indépendamment de la justice n'est que violence et absurdité. La force brute est dénuée d'intelligence, dévastatrice, sans raison.

Un état fondé sur la force est tyrannique en ce sens qu'il est privé de l'accord des êtres raisonnables qu'il asservit et il n'a donc pas de légitimité, même s'il prend les apparences d'un état de droit.

Il est une force privée de raison et de sens.   Par ailleurs, "la force sans la justice est tyrannique".

Quel que soit le sens de "force" ici, appliquer la force indépendamment de la justice n'est que violence et stupidité.

La force brute est dénuée d'intelligence, dévastatrice, sans raison.

Un état fondé sur la force est tyrannique en ce sens qu'il est privé de l'accord des êtres raisonnables qu'il asservit et il n'a donc pas de légitimité, même s'il prend les apparences d'un état de droit.

Il est une force privée de raison et de sens.Ainsi, Pascal a posé les limites concrètes des deux concepts : la justice est dénuée de force, (d'efficacité) ; la force est dénuée de droit (de légitimité).

Il va pouvoir énoncer sa thèse : il faut associer justice et force pour pallier leurs carences. »

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